Winnie l'Ourson
- Kassandra & Léa
- 20 juin 2021
- 3 min de lecture
Winnie l’Ourson, histoire d'un ours-comme-ça

Notre petite enfance est souvent marquée par un ou plusieurs personnages de fiction et personnellement j’était fan de Winnie l’Ourson. J’ai eu envie de découvrir l'œuvre originale dans laquelle il a pris vie ainsi que la plume de l’auteur qui l’a créé en 1926, Alan Alexander Milne.
Ce court roman est une recueil de plusieurs petites histoires contant les aventures de Winnie et ses amis : Cochonnet, Lapin, Hiboux, Hi-Han ainsi que Kangou et Rou (pour ceux qui se poseraient la question, Tigrou n’apparaît pas dans le premier livre)
Avis
- Chronique solo de Kassandra -
Winnie l’Ourson s’est illustré comme un classique de la littérature jeunesse britannique qui a su dépasser les frontières et les époques.
En tant qu'œuvre jeunesse il possède plusieurs motifs typiques en littérature jeunesse tels qu’un narrateur très présent qui accompagne la lecture. Ce narrateur hétérodiégétique sort parfois de son rôle de narrateur pour apporter des précisions à Christophe Robin et par conséquent au lecteur. Il se révèle aussi assez intrusif afin d’apporter toutes sortes de détails complémentaires utiles à l’histoire.
Ensuite, l’histoire comporte beaucoup de dialogues, car les enfants préfèrent le discours direct. De plus, comme les personnages sont des animaux en peluche qui parlent, il y a cette remobilisation du jouet que l’on fait parler, à qui l’on donne vie pour créer des histoires. Les dialogues sont notamment très marqués par la présence de nombreuses incises qui sont souvent répétées afin d’aiguiller l’enfant. De plus, les personnages échangent beaucoup les uns avec les autres, mais lorsqu’ils sont seuls, ils pensent souvent à voix haute. C’est très présent chez Winnie qui chantonne et partage ses interrogations ou bien encore ses réflexions avec le lecteur. On peut aussi parler de la mise en page, de la typographie et de la présence d’illustrations qui accompagnent le texte, favorisant la compréhension ainsi que l’imaginaire et l’attachement aux personnages.
Pour ce qui est de l'univers, il est merveilleux et renvoie au rêve dans la version Disney. D’ailleurs, pour ceux qui auraient vu Les Aventures de Winnie l’Ourson, c’est une partie de ces aventures que l’on retrouve dans ce court roman qui recueille plusieurs petites histoires.
Avec ces dernières, Milne semble répondre à l’adage « plaire et instruire ». On note en effet un riche travail sur la langue qui est amusant, mais que l’on perd sûrement un peu à la traduction, notamment lors des chansonnettes et poèmes de Winnie. Je trouve que Disney a su mieux conserver cet aspect avec des chansonnettes en rimes notamment. J’ai trouvé aussi très intéressant le fait que les mots du récit métadiégétique qui sont retranscrits comportent de nombreuses fautes d’orthographe que pourraient faire des enfants qui ne savent pas encore bien écrire et lire car cela renforce la dimension enfantine de l'œuvre.
On peut aussi noter que Milne cherche aussi à transmettre des valeurs. Si Winnie est « un Ours de Très Peu de Cervelle », il est généreux et gentil avec ses amis.
Enfin, Winnie l’Ourson est un classique jeunesse transgénérationnel. En effet, une œuvre jeunesse passe toujours par des adultes médiateurs et Milne a créé un roman qui nécessite l’accompagnement d’un adulte dans le cas des plus petits afin de permettre à ces derniers d’accéder à toute la richesse de l’œuvre (notamment concernant le jeu des sonorités…). De plus, de la même manière qu’inventer ces histoires rapproche l’auteur et le narrateur hétérodiégétique de son Christophe Robin, il rapproche le lecteur adulte et le lecteur enfant.
En somme, j’ai été surprise par la plume lorsque je l’ai découverte, mais je la trouve très intéressante et ce fut un plaisir de redécouvrir
Le saviez-vous : Celui que Disney a renommé Jean-Christophe s’appelle dans l'œuvre originale Christopher Robin. Il s’agit du nom du fils de l’auteur qui lui a inspiré ce personnage. Toutefois, l’enfant était surnommé Billy Moon par ses proches ce qui invite à faire la différence entre l’enfant réel, et le personnage inspiré de ce dernier qui n’en est pas la copie.
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