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  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 23 sept. 2020

Entre les mondes






Infos pratiques:


Auteur : Sébastien Vignoud (son site, sa page facebook, sa page instagram)

Date de publication : 29 juillet 2020

Maison d'édition : auto-édition









Résumé


Deux sœurs, une dispute et l'aventure incroyable qui en résulte ! D'un côté Églantine, la grande sœur, la sceptique, de l'autre Zoé, la petite sœur qui croit dur comme fer que la magie, la VRAIE magie, ça existe. Elle y croit tant qu'elle finit par invoquer, sans trop savoir comment, une drôle de créature répondant au nom de Jenkins qui va mettre un sacré bazar dans leur monde ! Oups... Grosse bêtises en vue ! Fini les disputes, les deux sœurs s'unissent pour tenter de réparer la dite bêtise et cela les mènera dans un drôle de couloir rempli de portes. Le Couloir, tel est son nom, permet de relier les différents mondes existants. C'est ainsi que débute le périple de nos deux héroïnes, dans ce couloir où elles rencontrerons divers personnages disposés (ou non) à les aider dans leur quête qui n'est pas des moindres : arrêter le perturbateur Jenkins et sauver l'Univers ! Rien que ça !



Avis


- SP traité par Kassandra -


Cette chronique est la toute première écrite dans le cadre d'un Service Presse et je tiens tout d'abord à remercier l'auteur pour sa confiance et la chance qu'il nous a offert malgré le fait que nous débutons seulement en tant que blogueuses littéraire et bookstagrammeuses.


Il s'agit de son premier roman auto-édité et il est à la recherche de retours donc n'hésitez pas à lui demander vous aussi un SP sur SimPlement.


Parce que les critiques constructives sont nécessaires pour s'améliorer et qu'un SP n'implique pas que des retours positifs, j'ai cherché à pointer autant les points positifs que les négatifs. Je tiens à dire dès le début que cet avis est le mien et que ce qui ne m'a pas plu peut plaire à quelqu'un d'autre donc ne vous arrêtez pas à ça et donner sa chance à ce roman.


Tout d'abord, il faut savoir que c'est un roman court de fantasy humoristique. Le format court peut être bien pour des lecteurs qui n'aiment pas forcément se lancer dans des pavés comme les jeunes lecteurs, mais c'est aussi le risque d'avoir une histoire où ça va trop vite et lors de laquelle on a pas le temps de vraiment s'attacher aux personnages et ce sont des problèmes que j'ai rencontré. J'y reviendrai. Je disais donc que la longueur de ce roman peut être un bon choix pour un public relativement jeune, des collégiens peut-être. On peut supposer que c'est effectivement le public visé puisque les deux héroïnes sont plutôt jeunes, surtout Zoé, même si leur âge n'est pas déterminé clairement dans l'histoire (dans le résumé il est indiqué que Eglantine a 11 ans).Le langage est parfois assez simple et enfantin tandis que le récit se révèle souvent comme simpliste. Les enfants se lassant vite et ayant une capacité de concentration limitée, la simplicité et les enchaînements rapides ne devraient pas poser de problèmes. En ce qui concerne l'humour, le nom de certains personnages sont censés être drôles (Piou Piou 1er, Kakaoku...) mais si ça peut bien marcher sur les enfants selon moi, un public plus âgé n'y sera pas vraiment réceptif même si l'idée du jeu linguistique est en soi une bonne idée.

Le soucis, c'est que d'une autre part, le récit ne semble pas adapté à des enfants. En effet, le lexique employé est parfois trop compliqué, trop riche pour un jeune public qui aurait besoin d'un dictionnaire à disposition pour comprendre. Le second soucis au niveau du langage qui pourrait poser problème pour ce public c'est le langage fleuri de certaines personnages... Et pour ce public plus âgé, plus critique tout paraît trop simple. On rentre un peu trop vite dans l'action, les éléments s'enchaînent très vite, trop vite. On a par exemple la manifestation magique qui n'est pas grandiose et qui disparaît aussi facilement qu'elle est apparue. Les problèmes se résolvent beaucoup trop vite (par exemple, lorsque Eglantine se dispute avec Kakaoku, ils se disputent et 5 minutes plus tard ils regrettent et se réconcilient.). Ainsi, on a un soucis de clarté et de cohérence qu'en au public visé par l'auteur.

D'autres soucis de cohérence et de clarté parsèment le roman. Tout d'abord, spatialement et géographiquement on ne sait pas où on se situe. Le langage nous permet tantôt l'impression que nous sommes dans une époque moderne et à d'autres moments on ne sait plus trop comme avec l'évocation de la « taverne ». Géographiquement, l'auteure invente une ville ce qui laisse supposer que les personnages vivent dans un monde différent du nôtre mais tout semble normal et semblable à notre monde. Au passage, le nom de la ville, « Sempervirent » est un adjectif que l'on utilise pour désigner les plantes qui ne perdent pas leurs feuilles et qui s'opposent au arbres dit caducs par exemple, comme le sapin qui perd ses aiguilles. C'est un nom original dont le choix ne doit pas être anodin, c'est dommage que l'on ait pas la moindre explication, justification à ce nom pourtant singulier. Ensuite, il y a, je trouve, des petits soucis dans la construction des personnages. Dans un premier temps, il y a le fait que l'on ne sait absolument pas quel âge ont les deux sœurs. On sait que Eglantine est l’aînée et on établi assez rapidement que Zoé est très jeune. Son personnage bien que relativement cliché reste cohérent. C'est une jeune fille qui croit en la magie, un peu capricieuse, aux réactions enfantines typiques. Ses « Quand est-ce qu'on arrive ? » nous la rendent familière et elle a un petit quelque chose de sympathique. En revanche, jusqu'à la fin je n'ai pas réussi à établir avec certitude l'âge de Eglantine ce qui est un peu gênant. Tantôt elle se montre mature et cultivée puisqu'elle connaît vraisemblablement le mythe d'Oedipe et aime lire a priori des articles encyclopédiques, tantôt elle boude comme une enfant. Ces deux aspects de sa personnalité m'ont un peu perdue.


Je pense donc que l'auteur gagnerait à retravailler les différents points énoncés ainsi que les suivants car d'autres petites choses peuvent selon moi être améliorées.

Premier point : les petites péripéties que vivent les personnages en traversant divers mondes pour atteindre leur destination ne sont pas déplaisantes mais elles n'apportent rien de spécial. J'entends pas là qu'il pourrait être intéressant que les petites aventures servent à enseigner quelque choses aux jeunes filles comme dans un roman initiatique par exemple. Ici, les péripéties sont un peu gratuites.

Deuxième point : certains éléments ne sont pas exploités totalement ou jusqu'au bout. En effet, le fait que le temps passe différemment dans le couloir et dans les mondes est d'abord sous-entendu lorsque la présentatrice du monde d'origine des deux sœurs parle des événements des « derniers jours » puis explicité par Kakaoku. Mais à la fin on zappe presque cet élément et l'auteur crée une incohérence, un manque de vraisemblance lors du retour des sœurs chez elles. Les parents auraient forcément réagi à la disparition de leur filles, prévenu la police par exemple, et auraient forcément posé des questions malgré la joie de les retrouver. La fin bien mignonne avec cette famille réunie pour partager des crêpes n'est pour autant pas crédible.

Troisième point : la résolution du problème « Jenkins ». Tous les personnages finissent par s’énerver ce qui n'a rien de productif et Zoé finit quand même par passer à tabac la créature ! La solution n'est clairement pas idéale tout comme la morale qui en ressort : « si la discussion ne fonctionne pas, réglons le problème par la baston ». Je pense que cette scène aurait justement pu être l'occasion d'avoir un moment comique : torture à base de chatouilles, combat de pierre/papier/ciseaux ou que sais-je ! Il y a plein d'autres solutions...

Quatrième point : en parlant de Zoé... une magicienne puissante ? Elle n'a rien fait de particulier jusque-là, ça paraît peu crédible et ça ne fait pas vraiment rêver. Au risque d'être encore dans le cliché, sa puissance pourrait être justifiée par sa foi incroyable en la magie qui serait la source de sa puissance magique. On aurait au moins une explication. Des petits événements étranges inexpliqués par-ci par-là pendant leur périple pourrait être sympa avec finalement leur explication lors de cette révélation.

Cinquième point : c'est peu important et subjectif, mais au début du roman les répétitions et insistances quant au fait que le récit se déroule en période estivale étaient peut-être un peu lourde.

Enfin, sixième point : la narration et la focalisation choisies. On a une narration à la 3ème personne avec plutôt des points de vue externe/omniscient. On nous parle peu des pensées des personnages etc ce qui aurait pu être utile pour s'attacher. Un narrateur-personnage aurait pu être intéressant pour ancrer encore plus le lecteur dans l'histoire puisque le récit est court et que c'est assez difficile de plonger totalement dans un univers en si peu de temps.


MAIS il n'y a pas que des points négatifs ou à améliorés ! Certaines choses sont déjà très bien !


J'ai trouvé l'idée des mondes multiples avec ce couloir qui les relierait originale et encore plus l'idée que cet Univers serait géré par des koalas ! Oui, oui, vous avez bien lu !

Ensuite, un point plutôt pas mal c'est l'humour. Certaines blagues comme celle du pélican ou la réplique de Janine (si vous voulez comprendre filez lire le roman !) étaient vraiment sympas ! Le côté absurde de certaines situations comme Kakaoku qui fait fuir une créature terrifiante alors qu'il n'est pas plus haut que trois pommes m'a fait sourire. Mais pour moi, le moment le plus drôle et probablement celui que j'ai préféré du roman est la rencontre que nos trois amis font au chapitre 10. La scène absurde et loufoque mettant en scène un paysan se prenant pour un empereur et son cousin nommé général des armées dont ils sont les deux seuls membres était épique ! J'ai beaucoup aimé ! Par la suite la scène se poursuit et le décalage entre la situation réelle et ce que présente le paysan/empereur est drôle. Ce dernier est d'ailleurs complètement ridicule ! Il continue son cinéma en parlant de négociations alors qu'il est en train d'éplucher des patates chez sa mère ! Il s'invente complètement une vie et il est le seul, avec son cousin, à vivre dans ce délire, délire que les autres personnages prennent plaisir à casser. Le comble c'est lorsque l'on se rend compte que celui que l'on prenait pour un adolescent un peu capricieux et perché est un homme de 35 ans... Un très bon chapitre !

Finalement, j'ai bien aimé la références à Oedipe avec la sphinge et son énigme ainsi que la rencontre avec l'homme banal rencontré dans le couloir. Il parle en anglais et les met en garde contre un danger. Il peut y avoir une complicité entre l'auteur et le lecteur puisqu'un lecteur comprenant l'anglais en saura plus que les personnages à ce moment-là MAIS attention, le danger c'est que le lecteur ne comprenne pas l'anglais à ce moment-là on perd cet avantage. Il serait donc judicieux d'ajouter une note avec la traduction. Une note ne serait pas de trop non plus pour expliquer la référence à la Sphinge pour ceux qui ne la connaîtrait pas ainsi que peut-être une traduction des personnages quand ils commencent à avoir du mal à parler de manière intelligible à cause de la créature aux oreilles de lapin.


Ainsi, je conclurai cette chronique en disant qu'il faut toujours commencer quelque part et qu'un projet n'est jamais parfait du premier coup. Il a toujours besoin d'être retravaillé et amélioré jusqu'à atteindre son plein potentiel. Je pense que l'auteur a encore du travail à effectuer sur ce roman qui possède des qualités et est prometteur. J'espère que mon retour sera suffisamment constructif pour apporter quelque chose de bénéfique à cette œuvre. Une fois encore je vous encourage à aller lire ce court roman parce qu'il y a autant d'avis que de lecteurs donc vous ne serez pas forcément toujours d'accord avec moi, mais aussi tout simplement parce que plus il recevra des avis divers, plus il aura les outils nécessaires et utiles pour progresser en tant qu'auteur.


Encore un grand merci à Sébastien Vignoud pour ce Service Presse !


  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 9 sept. 2020

Dernière mise à jour : 27 sept. 2020










Auteur : Tomi Ungerer

Année d’édition : 1999

Maison d’édition : L’école des loisirs

Prix : 13.20€










Résumé


Otto revient sur sa vie et se remémore les événement qui ont marqué son existence, de sa création jusqu’au moment de l’écriture de son autobiographie. Né en Allemagne il est offert à un jeune garçon pour son anniversaire, David. Ce dernier et son meilleur ami Oskar vont se fabriquer de beaux souvenirs avec Otto, dont un qui vaudra à ce dernier sa fameuse tache violette distinctive. Malheureusement, David et Otto sont séparés par la situation politique du pays en guerre et c’est ainsi que débute les péripéties de cet ours en peluche à la vie bien rempli.



Avis


J’ai découvert cet album en CM2 et je le redécouvre aujourd’hui, environ 10 ans plus tard, avec un regard nouveau. Je ne saurai pas vous dire ce que j’en avais pensé la première fois (ma fiche de lecture de l’époque doit traîner quelque part dans des cartons mais j’avoue : grosse flemme de fouiller) mais je peux vous dire qu’avec le recul c’est un livre extrêmement intéressant !


Avec cet album Tomi Ungerer semble répondre un “OUI” à l’éternelle question : “Peut-on parler de tout avec les enfants ?”. Personnellement je suis tout à fait d’accord. Je pense que l’on peut aborder n’importe quel sujet avec un enfant, ce qui importe c’est la manière dont on le fait !

Ici, l’auteur va aborder le thème de la seconde guerre mondiale avec l'antisémitisme, l’étoile jaune servant à différencier les juifs, les camps de concentration.... Un certain nombre de sujets sérieux difficiles à aborder et à expliquer à des enfants.


Le premier coup de génie de Tomi Ungerer a été de choisir le point de vue d’un ours en peluche, un objet familier des enfants, qui appelle la tendresse. Ce dernier est personnifié et va donner à plusieurs reprises l’impression d’être humain. En effet, cela va se traduire dans l’emploi des verbes à la voie active, des verbes d’actions, des verbes de sensations… Cet ours apparaît tout aussi vivant que n’importe qui.

La vie d’Otto débute de manière tout à fait banale : il est fabriqué en Allemagne et offert à un petit garçon pour son anniversaire. L’ours en peluche, fraîchement nommé Otto, se souvient alors de bons moments passés avec David, le jeune garçon en question, et son meilleur ami Oskar. Il est notamment question de lui apprendre à écrire, d’abord avec de l’encre puis sur une machine à écrire. La première manière lui vaudra cette tache d’encre violette indélébile qui le rendra tout à fait singulier et sera décisive dans son avenir, tandis qu’à la fin de l’album on voit Otto en train de rédiger son autobiographie sur une machine à écrire faisant ainsi un clin d’oeil à son apprentissage au début de l’album.

On peut noter qu’à ce moment de l’histoire tout est normal, les seuls éléments commençant à planter le décor sont que l’action se déroule en Allemagne (on ne sait pas quand) et que les prénoms des deux garçons et de l’ours sont typiquement allemands. Mais l’Histoire vient bousculer tout cela et Otto prend la place de narrateur témoin des événements tragiques qui se sont déroulés lors de cette triste période en offrant une distanciation puisqu’il n’est que spectateur de ce qui se passe. En effet, son statut de peluche le réduit à un rôle passif bien que l’auteur cherche à nous le présenter comme un personnage humanisé actif à travers le choix des verbes par exemple, comme expliqué précédemment. Il verra donc David obligé de porter l’étoile jaune (on peut d’ailleurs noter que cette dernière est en forme de ce qui est appelé “l’étoile de David” dans la religion juive, ce que l’on peut mettre en relation avec le choix du prénom du petit garçon) dont la signification est donnée par la mère d’Oskar qui tente d’expliquer à son fils pourquoi il ne peut pas en porter une lui aussi : il n’est pas juif.

Le fait que ce soit la voix innocente d’un enfant qui amène la question légitime que pourra se poser le jeune lecteur est très intelligent. L’enfant-lecteur pourra s’identifier à Oskar à cet instant, ce dernier lui servant d’une certaine manière de porte-parole en posant des question qu’il se pose probablement lui aussi : Pourquoi David doit-il porter cette étoile ? Que signifie-t-elle ? C’est quoi être juif ? Évidemment, les explications sont simples et courtes mais permettent une première approche du sujet, une première explication.


On garde ce regard innocent, enfantin d’une certaine manière, sur les événements qui suivront également : David et sa famille qui doivent monter avec d’autres personnes portant l’étoile jaune, emmenés par des hommes en uniformes. Un lecteur ayant connaissance des événements de la seconde guerre mondiale comprendra immédiatement qu’il s’agit de soldats qui les emmène dans un camp. La tristesse ressenti par Otto et Oskar suite à leur séparation avec David est touchante et peut être comprise par un enfant. L’interrogation répétitive d’Oskar est d’autant plus frappante pour un lecteur informé : “Tu sais où est David ?”.

Ensuite, c’est d’Oskar que Otto sera séparé à cause de la guerre qui fait rage. Cette dernière prend réalité de manière sonore avec le bruit des sirènes et des bombardements ainsi que visuellement avec la ville qui est détruite et en ruines. C’est d’ailleurs parmi les débris, en pleine fusillade, que Otto est découvert par un soldat : Charlie. Celui-ci aura d’ailleurs beaucoup de chance car il se fera tiré dessus quelques secondes après et c’est cette rencontre qui lui sauvera la vie. La balle traverse Otto avant de frapper Charlie et ce miracle, qui laissera elle aussi sa marque sur Otto comme l’encre précédemment, fera la une des journaux.

Après cela tout s’enchaîne. La guerre se termine, Charlie rentre chez lui retrouver sa famille et offre l’ourson à sa fille. Un peu de répit dans la vie de cet ours pas toujours facile. Toutefois, des enfants le vole et le maltraite. Une fois encore, Otto se retrouve seul, séparé des gens qu’il aime. Trouvé par une femme il est ensuite vendu à un antiquaire qui le remet en état. Il restera des années comme ça, jusqu’à ce qu’il attire l’oeil d’un vieil homme à travers la vitrine du magasin.

L’histoire se termine sur une happy end touchante. Grâce à cette fameuse tache violette Oskar a reconnu Otto, l’ours en peluche de son enfance. Et ce n’est que le début des retrouvailles puisque suite à un article dans les journaux parlant de la coïncidence incroyable qui leur a permis de se retrouver après toutes ces années, Oskar est contacté par David, son meilleur ami d’enfance. L’album s’achève sur ces trois personnages enfin réunis et Otto écrivant cette autobiographie que l’on vient de terminer. Ce qui est particulièrement intéressant c’est que si l’auteur offre une happy end à son jeune lectorat, il la nuance ce qui la rend d’autant plus réaliste et juste. En effet, elle est contrebalancée par le rapide récit des vies difficiles qu’ils ont menées, des événements qu’ils ont traversé et des pertes qu’ils ont vécus.


C’est donc selon moi un très bel album très intéressant pour commencer à aborder le sujet de la seconde guerre mondiale avec un jeune public.


Connaissez-vous d’autres oeuvres jeunesses qui abordent traitent de sujets sérieux, difficiles ou tabous avec autant de justesse ?


Notre ressenti en un GIF :


 
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    Kassandra & Léa
  • 30 août 2020

Dernière mise à jour : 27 sept. 2020

Un appart de rêve (amoureux compris)






Informations pratiques :


Auteure : Roxane Dambre

Année d’édition : 2019

Maison d’édition : Calmann Lévy

Prix : 17.90€









Résumé


Noëlle est une jeune femme pétillante, passionnée d'escargots et célibataire. Oui, c'est particulier, mais on ne juge pas ! Et non, à priori ces deux informations n'ont pas de lien direct ! Si sa vie sentimentale ne la fait pas rêver, et on la comprend lorsque l'on voit les types sur lesquels elle tombe sur le site de rencontre conseillée par sa petite sœur Victoire, sa vie professionnelle est heureusement, elle, plus trépidante !

Noelle n'exerce pas un métier comme les autres. Son travail nécessite qu'elle travaille sous couverture, qu'elle joue plutôt bien la comédie et improvise ou bien encore qu'elle mène une enquête en toute discrétion. Que dîtes-vous ? Agent secret ? Flic sous couverture ? Raté ! Noëlle est chargée d'infiltrer des entreprises a priori défaillante afin de trouver ce qui cloche et ainsi leur permettre de se remettre sur les rails. Mais alors que Noëlle achève une mission, avec brio, comme toujours, et qu'elle ne rêve plus qu'à des vacances bien méritées, son adorable patron Dorian lui confie un nouveau job. Tant pis, les cocotiers devront attendre ! Notre héroïne se voit donc chargée d'intégrer une agence immobilière de luxe située sur les Champs-Elysées dont la situation inquiète les grands patrons. En effet, les ventes de l'agence semblent démentir les propos de notre ami Joe : on ne trouve visiblement pas tout ce que l'on cherche aux Champs-Elysées ! En tout cas, les clients de cette agence, eux, ne trouvent pas, et c'est à Noëlle de découvrir pourquoi ! Mission acceptée !

Noëlle ne tarde pas à trouver ce qui cloche... car visiblement rien ne va ! Entre un patron tyrannique loin d'être réglé comme un coucou, un collègue aux allures de bonne à tout faire, une organisation déplorable et une technique de vente à côté de la plaque, Noëlle n'est pas au bout de ses surprises ! Le comble, c'est lorsqu'on lui annonce qu'elle a 10 jours pour vendre un manoir dont le prix à six chiffres fait pourtant moins peur que le garde-chasse très imaginatif des anciens propriétaires assassinés dans la propriété. 2 ans que des professionnels échouent, et c'est à elle, la petite nouvelle, que l'on impose cette tâche comme test. C'est comme si c'était fait !

Noëlle aime les défis et c'est aidé de JC, le mystérieux « sous grouillot » de l'équipe, que notre héroïne va tenter l'impossible : vendre cette maison en l'espace de 10 jours ! Et qui sait, elle pourrait bien avoir de belles surprises...



Avis


- Première chronique solo de Kassandra -


Si vous avez jeté un œil à nos présentations et à nos premières chroniques vous savez déjà que nous adorons cette auteure !


Aujourd'hui je viens vous présenter ni une trilogie, ni une histoire fantastique, mais une comédie romantique en un one-shot. Et si Roxane Dambre excelle dans le premier genre, elle ne manque pas de talent dans le second.


Pour commencer cette chronique nous allons attaquer par l'un des points forts commun à toutes les œuvres de cette auteures : les personnages ! Hauts en couleur, singuliers et terriblement attachants : c'est la marque de fabrique de Roxane Dambre.

Les premiers chapitres remplissent d'ailleurs efficacement la tâche de nous présenter les différents acteurs de l'histoire. Tout d'abord, il y a bien évidemment Noëlle qui est une jeune femme joyeuse, drôle et espiègle au caractère bien affirmé. Elle est attachante parce que malgré son travail atypique et sa passion inattendue pour les escargots, on peut assez facilement s'identifier à cette héroïne moderne et dynamique à la recherche de l'amour mais à qui il arrive galère sur galère. Les échanges sur le site de rencontres renvoient à une réalité totalement crédible. (On en parle de son date avec Loïc ? Si la bêtise devait s'incarner, elle ressemblerait sûrement à ce personnage ! : « [ … Mais je mange de la viande rassure-toi […] Je suis végétarien mais pas stupide ». #consternation)

Une fois encore, l'héroïne est plus que bien entourée ! Professionnellement elle a un boss sympa et compréhensif comme on en rêve tous tandis que d'un point de vue personnel si l'amour est porté disparu, elle a une sœur et une voisine qui dépotent ! Sa sœur Victoire n'est visiblement pas plus chanceuse côté cœur, à croire que c'est de famille, car celui qu'elle prenait pour un prince charmant était en réalité un sale crapaud infidèle, égoïste, lâche et malhonnête. Un combo gagnant pour être élu looser de l'année ! Mais heureusement, Victoire peut compter sur sa sœur et Hortense pour lui remonter le moral et l'aider à se remettre rapidement de cette rupture qui est un mal pour un bien. La dite voisine m'a d'ailleurs rappelé Maminou, la grand-mère de Sixtine que l'on rencontre dans la trilogie Signé Sixtine. En effet, la vieille dame n'a de vieux que l'âge écrit sur sa carte d'identité ! Débordante d'énergie et d'imagination, impossible de s'ennuyer avec cette femme pleine de ressource qui souhaite rester dans l'ère du temps ! Des activités aux insultes à la mode, elle veut tout savoir ! C'est un des personnages que j'ai préféré et qui m'a fait vraiment beaucoup rire !

Ensuite il y a JC, un jeune homme fort intriguant ! Il est attachant et appelle à la compassion lorsque l’on voit la manière dont ses collègues le traitent. Le pauvre petit lapin donne envie d’enfiler des collants et une cape pour voler à sa rescousse ! Enfourchez votre fidèle destrier, prince en détresse en vue ! Ou pas… En effet, JC n’est peut-être pas aussi inoffensif que ce qu’il laisse transparaître aux premiers abords ! Foncièrement gentil et déterminé à montrer sa valeur il a tendance à se laisser marcher sur les pieds mais après quelques encouragement (enfilez votre tenue de pom-pom girl !) il révèle une confiance en lui et s’affirme et… wouah ! Cette transformation ne laisse pas notre héroïne de marbre ! Drôle et sexy, le jeune homme cachait bien son jeu ! Toutefois, le va et vient entre ces deux personnalités nous pousse à nous questionner sur une potentielle bipolarité.

Vient enfin les collègues de l’agence : Déborah, Nathalie et Gaetan. Lors de la première rencontre ils semblent tous sympathiques mais rapidement “Miss Debby” révèle son véritable visage de tyran attendant son heure sournoisement dans l’ombre ! Joie extrême lorsque JC remet en place puis vire cette langue de vipère ! Nathalie et Gaetan eux restent et demeurent amicaux autant envers Noëlle que JC. Leur amitié et leur soutien envers eux fait qu’on les apprécie naturellement.


Second point sur lequel on ne peut pas passer pour parler de ce roman : l’humour ! C’est un élément indissociable de l’écriture de l’auteure.

Dans ce roman il va être présent de différentes manières. Il y a, comme à d’habitude des personnages aux noms peu facile à porter ! Si Roxane Dambre a été assez soft cette fois-ci avec Hortense et Jacques-Charles (même si ce dernier n’est pas gâté il faut bien l’avouer), elle se rattrape ailleurs ! En effet, Gaetan Ingalls, dont le nom de famille fait penser à la famille de la série télévisée La petite maison dans la prairie, devient GI ce que l’on complète irrémédiablement par “Joe” ! Ce n’est pas le seul à avoir été gâté puisque toute une blague filée est dédiée à Noëlle et JC ! Ils sont effectivement liés par une blague biblique avec une Noëlle née le 25 décembre, et donc le jour de Noël et un Jacques-Charles dont les initiales sont les mêmes que celles de Jésus Christ. Le comble c’est que sa mère s’appelle Marie. On aura plusieurs petites allusions à ces coïncidences cocasses tout au long du roman ! Enfin, on a toujours ce côté loufoque et inattendu que l’on adore avec les stratagèmes imaginés pour tenir Fernando à distance, mais aussi avec les répliques piquantes et hilarantes d’Hortense ou bien encore les pensées décousues de Noëlle qui passe parfois du coq à l’âne.

Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce roman c’est qu’une fois encore, tout comme pour Signé Sixtine, on a un héros masculin qui ne fait pas rêver aux premiers abords mais qui a pourtant tout pour plaire ! Pour une fois on a pas le beau mec ultra musclé et sexy en diable qui fait chavirer toutes les filles à la ronde grâce à son regard de braise ! Merci !

J’ai trouvé cette fois aussi que Roxane Dambre a su parler de choses importantes. Il y tout d’abord le fait que Victoire ne se rende pas compte que son ex était un sale type qui profitait d’elle jusqu’à ce que sa soeur lui montre que sa situation est finalement semblable au pauvre JC qu’elle plaint et dont le traitement subi l’indigne. Le parallèle lui permet de percevoir qu’elle se trouvait dans une relation toxique et qu’elle n’a aucun regret à avoir vis-à-vis de cette relation avec ce mufle. Ensuite, en ce qui concerne JC, il y a bien évidemment la volonté de montrer qu’il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds, que l’on ne doit pas tout accepter même si on pense que c’est pour le mieux. Il était dans une situation délicate mais il s’est laissé enfermé jusqu’à ne plus pouvoir rien faire ou rien dire alors qu’au fond il n’avait strictement rien à se reprocher. Enfin, il y a le cas Déborah qui montre bien que certains ont le pouvoir qui leur monte vite à la tête et deviennent tyranniques.

Je terminerai cette chronique en m’adressant à ceux qui ont déjà lu la première saga fantastique de l’auteure, Animae (si ce n’est pas encore fait vous ne devriez pas perdre une minute de plus et courir vous procurer le premier tome et le reste aussi car après avoir commencé vous ne pourrez plus vous arrêter !). Si Lou et Joshua vous manque alors lisez vite ce roman car ils y font une brève apparition qui m’a personnellement ravie !


Avez-vous une passion un peu étrange vous aussi à l’image de Noëlle ?


Mon avis en un GIF :













 
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