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Sélection jeunesse spéciale Seconde Guerre mondiale

  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 9 mai 2021
  • 3 min de lecture


Sélection jeunesse spéciale Seconde Guerre mondiale


«[L]es enfants ont droit à la vérité comme les grands, même quand la vérité fait mal», Claude Roy dans la préface de La grande peur sous les étoiles. Peut-on parler de tout avec les enfants ? A priori, oui, mais tout dépend de la manière. Aujourd’hui, en l’honneur de la journée du Souvenir et de la réconciliation en l’honneur des morts de la Seconde Guerre mondiale, on vous présente une sélection d’œuvres qui aborde le sujet sensible du génocide juif.




Les arbres pleurent aussi, Irène Cohen-Janca et Maurizio A. C. Quarello


Cet album opte pour un point de vue très particulier qu’est celui d’un arbre, et plus particulièrement un marronnier personnifié. Il s’illustre comme un narrateur externe aux événements, il est un simple spectateur immobile qui témoigne. Mourant, il tient à raconter ce qu’il a vu, là, au 263 Canal de l’Empereur à Amsterdam. C’est ainsi qu’il nous conte, sans la nommer pendant une grande partie de l’album, l’histoire d’Anne Frank. L’histoire ne rentre pas dans les détails mais vient retracer furtivement la vie de cette jeune fille juive qui a vécu pendant deux ans dans l’Annexe d’une maison avec sa famille et d’autre juifs, cachés, dans l’espoir de survivre et d’échapper au génocide. C’est un très bel album qui raconte la tragique histoire d’Anne Frank, mais aussi l’espoir et l’importance de ce souvenir.



Otto, autobiographie d’un ours en peluche , Tomi Ungerer


Otto, autobiographie d’un ours en peluche est un autre album dont le narrateur est personnifié. Je ne vais pas m’attarder sur cet album car nous lui avons accordé une chronique pour lui seul que nous vous invitons à lire si ce n’est pas déjà fait. Je dirais seulement qu’avec Otto arrive la notion d’autobiographie. En racontant son histoire personnelle, il apporte également un témoignage sur un contexte plus général. Il prend la place de narrateur témoin des événements tragiques en offrant une distanciation puisqu’il n’est que spectateur de ce qui se passe et qu’en tant que figure non-humaine, il est extérieur au conflit qui l’entoure. Contrairement au marronnier, il est un témoin avec une place de choix pour observer les événements.



La grande peur sous les étoiles, Jo Hoestlandt et Johanna Kang


Cet album c’est le récit rétrospectif d’Hélène qui revient sur un événement de son enfance La narration donne l’impression que c’est l’enfant qu’elle était qui raconte. Ainsi, le lecteur enfant est à égalité avec le narrateur qui est lui aussi une enfant, ce qui semble plus facile pour faciliter un lien. Hélène a une meilleure amie qui s’appelle Lydia et elles vivent une vie d’enfants de leur âge jusqu’à ce que Lydia soit obligée de porter une étoile jaune, car elle est juive. On remarque alors que cette étoile va devenir le fruit de leur différence. En effet, elle représente la discrimination envers les juifs et un poids sur les épaules de Lydia qui vit une réalité différente de celle d’Hélène. Alors que cette dernière continue à vivre comme si de rien n’était, alors qu’elle reste préservée de la cruauté humaine, Lydia est forcée de grandir. J’aime beaucoup que les choses ne soient pas dites explicitement et que seules les réactions de Lydia laisse deviner cette différence. Hélène qui a gardé un regard d’enfant est alors témoin d’événements sans comprendre à l’instant ce qui se passe et ne le comprend que par la suite. C’est une fois encore un très bon album.



Le Journal d’Anne Frank, Ari Folman et David Polonsky


Le Journal d’Anne Frank est une adaptation en roman graphique du Journal de la jeune fille éponyme. Le journal étant un récit autobiographique, la distance, plus ou moins importante, qui était maintenue avec les événements, est réduite au minimum. En effet, il s’agit d'un récit réel d’une personne ayant réellement existé, et elle n’est pas juste témoin, elle est aussi victime et c’est ce qui fait la différence avec les autres œuvres. On découvre l’histoire de cette jeune fille juive obligée de vivre cachée en espérant survivre. On découvre à la fois le contexte historique mais aussi en parallèle la vie dans l’Annexe, les conditions de vie difficiles, les moments de peur, de désespoir mais aussi les moments plein d’espoir et de joie. On découvre aussi ses préoccupations adolescentes car Anne, bien avant d’être juive, était une jeune fille comme les autres. Je n’ai pas lu l'œuvre originale mais je trouve le roman graphique vraiment super. J’ai trouvé vraiment bien que les personnes ayant travaillé sur cette adaptation aient gardé autant que possible l’essence du journal en conservant le plus possible les écrits d’Anne qui sont présents dans tout le roman graphique, par extraits ou entier. Et lorsque les propos d’Anne ne sont pas restitués tels quel, ils sont souvent adaptés, transformés en illustrations afin de mettre le plus possible de l'œuvre originale dans cette nouvelle œuvre. Je pense qu’il peut s’agir d’une très bonne première approche pour des jeunes lecteurs.

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