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  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 18 avr. 2021

Nevermoor : Les défis de Moriganne Crow

Tome 1


Infos pratiques :


Auteure : Jessica Townsend

Maison d’édition : Pocket Jeunesse

Année de publication : 2018

Prix : 17.90€ (Broché)


Résumé


Morrigane Crow va avoir onze ans et son anniversaire sonnera aussi le jour de sa mort. Enfant maudite née le jour du Merveillon, elle est condamnée à mourir à minuit le jour de ses onze ans. Accusée de tous les maux et de toutes les catastrophes possibles par la ville entière depuis toujours, Morrigane mène une vie triste sans aucun réconfort, pas même auprès de sa famille aussi chaleureuse qu’un iceberg. Mais alors que le moindre espoir n’a jamais existé pour elle, le flamboyant Jupiter Nord débarque pour bousculer toutes ses certitudes : et si elle n’était pas obligée de mourir ? Et si elle pouvait faire le choix de vivre ? C’est ainsi que, la mort à ses trousses, Morrigane fait un choix qui bouleverse sa vie : elle décide de faire confiance à cet étrange inconnu qui lui ouvre les portes d’une toute nouvelle vie au royaume magique de Nevermoor…

Mais attendez, vous n’avez pas cru que ce serait aussi facile ? Jupiter lui a offert une chance et un sursis, mais c’est à Morrigane que revient la tâche de réussir les quatre épreuves qui lui permettront de gagner sa place à Nevermoor. Et croyez-moi, ça ne sera pas de la tarte !



Avis


- Chronique solo de Kassandra -


Nevermoor c’est une saga jeunesse actuellement en cours qui va vous transporter dans un autre univers ! Et quel univers !

Avec les défis de Morrigane Crow, le premier tome, on découvre l’univers super riche qui va accueillir les personnages et l’intrigue. Autant vous le dire tout de suite : j’ai vraiment adoré ! Jessicca Townsend a su créer quelque chose de nouveau et de réellement original que l’on a pas vu 100 fois. Les descriptions font s’ouvrir un nouveau monde à notre imagination et c’est une dinguerie. On peut y voir un savant mélange entre la magie d’Harry Potter et celle d’Anima dans la Passe-Miroir ainsi que d’un gros je ne sais quoi de propre à cet univers enchanteresque. Franchement, je n’ai pas envie de vous en dire plus parce que je ne veux pas vous gâcher la découverte de Nevermoor, de ses paysages, de ses habitants, de ses coutumes…Je dirais seulement que vous risquez d’en avoir des étoiles plein les yeux parce que personnellement ça fait longtemps que je n’avais pas plongé dans un tel univers !

Ensuite, il y a les personnages ! Pour moi de bons personnages ça peut faire 50% du job dans un roman et là ça le fait carrément ! J’ai apprécié l’héroïne, Morrigane aka Mog, qui est touchante et attachante. J’ai aimé son caractère, sa bonne volonté, sa gentillesse et ses fragilités. J’ai beaucoup aimé la voir se lier d’amitié avec Hawthorne (il y a que moi qui trouve ça dur à prononcer ?), ce jeune homme facétieux, drôle et joyeux toujours prêt à faire les meilleures bêtises possibles. C’est un vrai rayon de soleil que j’ai hâte de retrouver dans le second tome. Ensuite il y a évidemment Jupiter que j'apprécie énormément aussi même s’il est pire qu’une anguille, toujours en vadrouille à droite à gauche ce qui le rend un peu absent. J’aime particulièrement que sous ses airs joviaux et détachés, il soit réellement impliqué en ce qui concerne Morrigane. Tous les autres personnages secondaires que sont Fenestra la magnifichatte, Franck le vampire nain (et pas l’inverse !), Martha… forment une petite famille recomposée attachante et haute en couleurs. Pour finir, je suis curieuse d’apprendre à mieux connaître le mystérieux Jack et l'intrigante Cadence qui nous réservent, j’en suis certaine, encore quelques surprises !

Enfin, j’ai trouvé l’intrigue bien menée et le suspens bien géré ! L’intrigue est intéressante et j’ai pris un grand plaisir à avancer dans l’histoire chapitre après chapitre grâce à une lecture fluide et plaisante. L’auteure a bien su gérer les rebondissements et le suspens, nous faisant parfois quelques frayeurs. Je trouve que c’est vraiment bien surtout pour une saga jeunesse où l’on pourrait s’attendre à quelque chose de très prévisible et simple narrativement. J’ai été agréablement surprise. Je pense vraiment que Nevermoor fait partie de ces sagas qui, comme les Gardiens des Cités Perdues, peut plaire à un public de jeunes adultes voire d’adultes, et pas seulement au public jeunesse visé à l’origine.


Si vous avez une petite envie d’évasion, Nevermoor pourrait être la parfaite destination ! Alors prenez votre parapluie et laissez-vous embarquer ;)



Mon avis en un GIF :




Des héritiers de la traditionnelle figure du vampire… mais avec des variantes


Les origines démoniaques toujours à la mode


Les nouveaux vampires possèdent eux aussi des origines démoniaques. Dans la série « The Mortal Instruments » les vampires sont des êtres humains ayant été contaminés par un poison démoniaque qui a fait d'eux des vampires. Dans le premier tome de la saga, La cité des ténèbres, il est dit que « les vampires[...] sont le fruit de maux transmis par les démons ».

Toujours plus de pouvoirs


Dans « The Mortal Instruments » de Cassandra Clare et dans « Twilight » de Stephenie Meyer, les vampires sont immortels tant qu'ils se nourrissent de sang humain ou animal. Leur jeunesse, en revanche, n'est pas explicitement due à l’absorption de sang. Ils restent seulement figés à l'âge de leur mort et ne vieillissent plus. Dans « Twilight », lorsque Bella, l'héroïne interroge Edward, le héros, et lui demande quel âge il a, il répond « dix-sept ans » et lorsqu'elle poursuit en lui demandant depuis combien de temps, il annonce que c'est le cas depuis « [u]n bon moment ». Dans « The Mortal Instruments » il en va de même comme le prouve les pensées de Simon dans le tome 3, La Cité de verre, le meilleur ami de l'héroïne transformé en vampire dans le premier tome : « Mais moi, je ne vais pas vieillir ».

Autant dans « The Mortal Instruments » que dans « Twilight », les vampires sont d'une rapidité phénoménale qui les transforme en de grands prédateurs dangereux. Dans La Cité de verre, on retrouve la même comparaison utilisée dans Dracula, afin de montrer son impressionnante vitesse : « Le vampire se leva et, rapide comme l'éclair, il se jeta sur lui. ». Dans Tentation, le deuxième tome de la tétralogie « Twilight », il est dit que « Alice fila à sa voiture avec une telle rapidité qu’elle en devint invisible » ce qui démontre une rapidité phénoménale. Cette vitesse semble les transformer en de terribles prédateurs comme le montre les différentes comparaisons animales présentes dans la saga « The Mortal Instruments » : « Ils [(les vampires)] se déplacent avec l’agilité d’un chat et la rapidité d’un serpent », « Raphaël se jetait sur lui avec la rapidité d’un fauve ». Toutefois, ces comparaisons animales n'ont aucun rapport avec un quelconque pouvoir de métamorphose en un quelconque animal, car, en effet, dans une saga comme dans l'autre, les vampires ne possèdent pas ce pouvoir.

Nos vampires possèdent également une force surhumaine. Chez Cassandra Clare, on nous parle « d'une force surnaturelle » dont « sont doté[s] [...] tous les vampires » tandis que dans Fascination, Edward possède « assez de force pour [...] tordre le métal. ».

Si c'est donc avec Bram Stoker que le vampire apparaît comme un être aux multiples pouvoirs presque infinis, tout cela a été repris par les auteurs du XXI siècle qui attribuent une grande quantité de pouvoirs divers à ces créatures comme l'explique les personnages eux-même : « — En tant que prédateurs, reprit-elle, nous possédons quantité d'armes dans notre arsenal physique... beaucoup, beaucoup plus que nécessaire. La force, la vitesse, les sens aiguisés, sans parler de ceux qui, comme Edward, Jasper et moi sont dotés de talents supplémentaires. ».

Ainsi, nos chers auteurs de littérature fantastique fournissent tout un arsenal de pouvoirs divers et variés, anciens ou récents, pour leur permettre de survivre et traverser les siècles.


Les vampires aussi ont leur kryptonite


Surnaturels et puissants, les vampires ont tout de même leur lot de faiblesses. Tout d'abord, ce sont des créatures qui vivent exclusivement la nuit ce qui leur vaut, dans la saga «The Mortal Instruments» le surnom d’« Enfants de la Nuit ».. Autant la lune est un amie des vampires, autant le soleil peut être un de leur pire ennemi. C’est le cas chez Cassandra Clare où la peur du soleil est compréhensible puisqu'un seul de ses rayons peut les transformer en un tas de cendres. Dans La Cité des cendres (le deuxième tome de la saga), Simon rappelle à Clary « [qu'il] ne peu[t] pas sortir avant le coucher du soleil ». Plus loin dans le même roman, il est clairement dit que «[l]aisser le soleil les réduire en cendres» est l'un des moyen d'éliminer les vampires. Toutefois, il est bon de rappeler que cela n'est pas valable pour les vampires diurnes, qui sont très rares, et qui ne craignent pas la lumière du soleil, comme Simon dans le troisième tome de la saga. Chez Stephenie Meyer, le soleil ne possède pas ce pouvoir destructeur : «— Le soleil qui vous réduit en cendres ? — Mythe». Toutefois, ils l'évitent, car il crée un phénomène qui trahirait leur nature surnaturelle : «Le spectacle d'Edward au soleil était choquant. […] Sa peau, blanche[...], flamboyait littéralement, comme si des millions de minuscules diamants y avaient été incrustés.». La première saga remobilise donc l'aspect destructeur du soleil, tandis que la seconde s'en détache pour réinventer le mythe.

Ensuite, les vampires étant des êtres démoniaques, sont parfois sensibles à tout ce qui est sacré. Le vampire du XXI siècle possède une relation avec le sacré différente de celle qu’avait les personnages dans Dracula par exemple, qui étaient brûlés par des éléments sacrés. Du côté de la saga «The Mortal Instruments », les vampires ne peuvent pas pénétrer dans un lieu sacré. : «—Il n'a pas le droit de pénétrer dans l'Institut. — Pourquoi ? — Parce que c'est un lieu saint, répondit Maryse. Or, Raphaël est damné.». De plus, ils ne peuvent plus dire «Dieu» sauf parfois après des siècles d'entraînement : «Il s'interrompit, incapable de prononcer le mot "Dieu"». Ainsi, si dans cette saga les vampires sont toujours impactés par le sacré, l’effet de ce dernier a diminué. Dans «Twilight», l’effet n’est plus seulement amoindri, mais totalement absent. En effet, il n'est plus question d'une vulnérabilité face aux objets saints.

Enfin, les autres manières de tuer un vampire sont sensiblement les mêmes : «Leur planter un pieu dans le cœur. Leur trancher la tête, puis y mettre le feu, comme on allume une citrouille de Halloween. [...] Ou les vider de leur sang. Il leur fallait du sang pour vivre ; c'était de là qu'ils tiraient leur énergie» (The Mortal Instruments). Finalement, dans «Twilight les vampires sont tués d'une manière précise : «— Le seul moyen efficace est de le réduire en pièces puis de le brûler.».


Une reproduction qui n’a pas vraiment évolué


Finalement, le processus de reproduction des vampires, bien que très similaire, n'est plus tout à fait le même pour le vampire du XXI siècle. En effet, elle s'effectue toujours par une morsure qui comme celle d’un serpent diffuse un poison, un virus, dans le sang de l'être humain, et ce poison le transforme en vampire comme l’explique Edward : «— [...] Nous sommes venimeux. Le venin ne tue pas, il sert juste à paralyser en se répandant lentement à travers le système sanguin. […] — Il faut quelques jours pour que la transformation s'accomplisse, selon la dose injectée et la proximité du cœur. Tant que celui-ci bat, le poison se diffuse, soignant et changeant le corps qu'il contamine. Finalement, il s'arrête, et la conversion est achevée.». Toutefois, il peut y avoir des nuances, des variations, d’un récit à un autre. Dans certains, l'humain doit boire le sang d’un vampire, dans d’autres il doit être vidé de son sang par un vampire avant de recevoir le sang de ce dernier... C’est en partie le cas dans «The Mortal Instruments» où être mordu par un vampire ne suffit pas pour vous transformer. Il faut effectivement avoir bu le sang d'un vampire, car c'est là que se trouve le poison, pour entamer la première étape de la transformation. En effet, contrairement à Dracula ou «Twilight», où il suffit de laisser du temps au poison pour faire effet, dans la saga de Cassandra Clare il faut «[les] vide[r] de [leur] sang et [les] enterre[r]. Ensuite, il ne [leur] rest[e] plus qu'à s'extraire de [leur] tombe en creusant vers la surface pour [que le] vampire naisse.». On a donc un maintien de la tradition par l'emploi du poison comme motif de reproduction. Enfin, dans «Twilight», alors que les vampires sont censés être stériles, Bella et Edward, les deux héros, conçoivent un enfant de manière naturelle et humaine dans le dernier tome de la saga. Cela s'explique par le fait que Bella était encore humaine lors de leur lune de miel. Ainsi, leur enfant est une vampire qui possède également des caractéristiques humaines. Stephenie Meyer modernise donc la figure du vampire qui devient capable de procréer dans certaines conditions et non pas seulement de transformer pour faire prospérer leur espèce. Cette nouveauté qui les rapproche de l'être humain qu'ils étaient, n'est pas le seul élément qui fait des vampires du XXI siècle des créatures qui ne sont plus représentées comme des êtres dangereux et sanguinaires.


Vampires du XXIeme siècle ou la rupture avec la créature monstrueuse


Jean Marigny, dans son essai La fascination des vampires, a expliqué que désormais les vampires «sont pratiquement invulnérables et la vieillesse et la maladie n’ont aucune prise sur eux.», comme nous l'avons d'ailleurs vu précédemment, mais aussi qu'ils sont représentés à travers une « vision aseptisée [qui] permet aux vampires de devenir des héros à part entière que l’on peut même envier ou admirer : ils ne sont pas nuisibles». Et en effet, le vampire n'est plus uniquement une créature maudite et dangereuse. Plusieurs changements ont participé à cette nouvelle image du vampire.


Un être devenu séduisant et charismatique, mais pas moins dangereux


L'un des changements les plus flagrants s'inscrit dans la représentation physique du vampire. En effet, d'abord vieux, effrayant, repoussant et sentant le danger chez Bram Stoker, comme le prouve la description qu'en fait Jonathan Harker dans son journal, au Chapitre II, à la date du 5 mai, il devient un être jeune au physique parfait. Edward, comme le démontre de nombreuses expressions dans Fascination, possède lui aussi un physique parfait : «plus beau que toutes les stars de cinéma que je connaissais», «beau à en tomber à la renverse», «tant il était trop beau pour être vrai... hésitante, je tendis un doigt et caressai le dos de sa main étincelante. Une fois encore, je m'émerveillai de la texture sans défaut de sa peau, douce comme du satin, fraîche comme de la pierre.», «la beauté incarnée», «Ils se seraient baladés en haillons que ça n'aurait cependant rien changé à leur beauté et à leur allure remarquables». Toutefois, cette beauté surnaturelle n'apparaît pas comme sans danger comme le montre l'adjectif qui la qualifie ici : «une beauté si féroce». Alice, l'une des vampires de la famille Cullen à laquelle appartient Edward, le héros, explique à Bella que « [ils sont] également très attirants pour [leurs] victimes » et qu'ils sont « [c]omme des plantes carnivores », donc des êtres dangereux à cause de leur beauté qui ne laisse pas transparaître qu'ils sont loin d'être inoffensifs. Cette évolution du physique du vampire est particulièrement notable lorsque l'on regarde la manière dont ils étaient, et sont désormais, représentés au cinéma.




En 1922 apparaît au cinéma le film muet Nosferatu le vampire, de Friedriech Wilhelm Murnau, et avec lui, une première représentation visuelle du physique repoussant et effrayant imaginé par Stoker. Le vampire est chauve, possède des sourcils broussailleux, de grandes oreilles et de longues dents pointues également ainsi que que de longs doigts fins.








Le film Dracula, de Francis Ford Coppola sorti en 1992, fait une transition entre la représentation de Murnau et le vampire du XXI siècle. En effet, dans ce film le comte Dracula apparaît sous deux apparences. La première s'inscrit dans la continuité de Murnau : pâle, repoussant, vieux, et effrayant.






Par la suite, lorsqu'il arrive en Angleterre il a rajeuni et s'illustre comme un homme séduisant et élégant. On peut aisément imaginer que Mina ne se serait pas laissé séduire aux premiers abords par le comte s'il s'était présenté sous son apparence hideuse. Par conséquent, le vampire commence à devenir un être charismatique et plaisant dès le XX siècle.



Au XXI siècle, c'est, en très grande partie, la fin du vampire qui fait peur et repousse par son physique rebutant. C'est au contraire l'arrivée de personnages de plus en plus jeunes et séduisants. Leur apparence ne laissent pas, ou peu, transparaître leur véritable nature. Ils semblent humains.



Le vampire moderne : un être humanisé qui cherche à s'intégrer


Cette nouvelle apparence leur offre notamment une nouvelle vie, c'est la fin du mythe du vampire reclus dans son château perdu dans une région peu habitée, et loin de toute population. Les vampires vivent parmi les humains en secret par peur de ce que la vérité pourrait déclencher et cherchent d'ailleurs à s'intégrer. Dans «Twilight», notamment, Edward et les autres membres de sa famille en âge d'aller au lycée, s'y rendent et assistent aux cours, année après année, jusqu'à ce que cela devienne suspect, et alors, ils changent de ville pour tout recommencer ailleurs, ce qui les force à revivre les mêmes choses en boucle : «[P]lus nous prétendons être jeunes, plus il nous est aisé de nous fondre dans un environnement. Forks nous ayant semblé idéal, nous nous sommes tous inscrits au lycée. (Il rit.) J'imagine que, d'ici quelques années, nous serons bons pour célébrer une nouvelle fois leur mariage.». C'est quelque chose qui est devenu assez habituel, car les vampires étant de plus en plus jeunes (cela s'explique notamment par le fait que le vampire soit une figure appréciée des jeunes lecteurs et que par conséquent il soit principalement présent en littérature jeunesse et adolescente), vont au lycée pour ne pas éveiller les soupçons. Toutefois, s'ils vivent parmi les humains ils restent assez marginaux et ont du mal à s'intégrer, car ils sont assez spéciaux et intimident par leur charisme. On peut également nuancer cette vie en cohabitation avec les êtres humains, car dans «The Mortal Instruments», les vampires ne pouvant pas sortir le jour, vivent en ville, mais ne s'impliquent pas dans la vie de la communauté et tentent de rester discrets afin de ne pas se faire remarquer.


Un nouveau régime alimentaire pour un nouveau type de vie


Comme on le sait et comme nous l'avons déjà dit précédemment, les vampires se nourrissent de sang et en ont besoin pour survivre. Toutefois, l'époque du vampire qui agresse des êtres humains innocents pour se repaître de leur sang, et assouvir ce besoin qui leur permettra de poursuivre leur vie d'immortel, est en partie finie. On peut remarquer que les vampires du XXI siècle sont différents de leurs ancêtres. Ils ne veulent plus être considérés comme des monstres, et souhaitent vivre au plus près de leur vie terrestre, sans blesser autrui. Pour cela les vampires semblent avoir deux options : boire du sang animal ou ne pas prélever le sang à la source. Dans la saga «Twilight», la famille Cullen a choisi la première option. Ils chassent les animaux et se nourrissent de leur sang afin de ne pas s'attaquer aux humains. Ce choix s'explique simplement : ils n'ont pas tous choisi cette vie et ils sont persuadés d'être damnés, mais cela ne les empêche pas de vouloir garder une part d'humanité, une part de morale comme l'explique Edward à Bella lorsqu'elle l'interroge sur ce choix dans Fascination : « Ceux de notre espèce qui sont satisfaits de leur sort s'interrogent aussi. Mais ce n'est pas parce que nous avons été façonnés selon un certain modèle que nous n'avons pas le droit de désirer nous élever, dépasser les frontières d'un destin qu'aucun de nous n'a voulu, essayer de retenir un maximum de notre humanité perdue.». Le fait de ne pas se nourrir de sang humain est une contrainte qu'ils s'imposent parce qu'ils estiment cela moins mal : «— C'est une comparaison un peu hasardeuse, mais disons que ce serait comme vivre de tofu et de lait de soja pour toi. Nous nous traitons parfois de végétariens en guise de petite plaisanterie familiale. Notre régime ne comble jamais vraiment notre faim – notre soif, plutôt, même s'il nous donne la force de résister. En général.». Toutefois, il est important de noter que cela n'est pas le cas de tous les vampires de cet univers. En effet, les dirigeants du peuple vampire nommés «les Volturis», par exemple, se nourrissent de sang humain et ils sont assez traditionalistes dans leur manière de s’alimenter si l’on peut dire, les poches de sang, très peu pour eux.. Dans la saga «The Mortal Instruments», les vampires se nourrissent occasionnellement du sang d'animaux s'ils n'ont pas d'autres solutions pour survivre, mais ils n'ont pas le droit de boire de sang humain sous peine d'enfreindre la loi. En effet, les vampires ont signé des traités avec d'autres créatures telles que les loups-garous, les sorciers, les fées et les nephilims. Ces traités leur interdisent de s'en prendre à des êtres humains, mais ils n'ont pas renoncé au sang humain pour autant. Pour s'assurer que les traités soient respectés, des poches de sang humain sont régulièrement volées pour les nourrir. C’est quelque chose de plus en plus fréquent. Certains auteurs vont parfois même plus loin puisque dans “Samantha Watkins ou les Chroniques d’un quotidien extraordinaire” la communauté des vampires tient par-dessus tout à protéger "le Secret", c’est-à-dire, le secret de leur existence. Ces derniers ont conscience que se nourrir de poches de sang ne passera pas indéfiniment inaperçu c’est pourquoi ils ont fait le choix d’entamer des recherches scientifiques pour créer un substitut au sang humain.


Et le vampire de demain ?


La société apprécie la figure du vampire depuis des siècles et le mythe du vampire a évolué avec elle. Il est donc passé d'une créature monstrueuse, repoussante et dangereuse, qui pourtant attire, créant ainsi cette notion d'attraction et de répulsion que l'on retrouve souvent dans les récits vampiriques, à un être charismatique, séduisant, et beaucoup plus humain. On ne cherche plus à effrayer avec la figure du vampire. Ce dernier est devenu, à l'image du héros romantique, un héros rejeté que l'on plaint et aime. Il est également une figure de fantasme représentant le goût du danger, car bien qu'il ne soit généralement plus représenté seulement comme un monstre dangereusement assoiffé de sang, il n'en reste pas moins un prédateur redoutable.

L’évolution n’est pas terminée ! Quel chemin prend le mythe du vampire qui continue de séduire aujourd’hui ? On peut déjà noter une tendance à l'hybridation. En effet, pour continuer de réécrire ce mythe et de le revisiter, plusieurs auteurs ont déjà écrit des œuvres dans lesquelles des personnages sont en partie vampire, mais pas seulement. Nous pouvons par exemple parler des «exploiteurs» dans la saga «Les Étoiles de Noss Head», écrite par Sophie Jomain et publiée entre 2010 et 2014. Les «exploiteurs» sont des créatures mi-vampire, mi-ange. Ils sont également nommés : «vampire ailé», «ange démoniaque», ou bien encore «ange noir». Tous ces noms s'expliquent par le fait qu'ils boivent du sang («— Le sang humain est ce qu'ils préfèrent, mais ils peuvent s'alimenter autrement, de sang animal ou de nourriture solide») ce qui les associe aux vampires, et le fait qu'ils aient de grandes ailes noires. L'hybridité est également présente dans la saga «Rebecca Kean», écrite par Cassandra O'Donnell qui a commencé à être publiée en 2011 et est toujours en cours. Dans cette saga, l'héroïne, Rebecca, a une fille nommée Leonora qui se trouve être à la fois une vampire, mais non-morte, une Vikaris (une sorte de sorcière guerrière puissante possédant la magie des éléments) car son père est un vampire et sa mère la reine des Vikaris elle-même. Toutefois, Leonora possède également des pouvoirs très particuliers lui permettant de communiquer avec le monde des esprits et d'aider ceux qui sont perdus.



Ainsi, le mythe du vampire a encore de beaux jours (pas trop ensoleillés c’est mieux) devant lui et on est curieuses de voir de quelle manière se poursuivra son évolution !


  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 23 août 2020

Dernière mise à jour : 4 oct. 2020

16 Lunes

Tome 1








Informations pratiques :


Auteures : Kami Garcia et Margaret Stohl

Année d’édition : 2010

Maison d’édition : Le livre de poche

Prix : 18€ (Broché) ou 8,90€ (Poche)










Résumé


Si vous ouvrez ce roman au premier chapitre vous pourrez lire dès la première ligne la citation suivante : « Il n’y avait que deux types de citoyens dans notre ville. « Les bouchés et les bornés selon l’affectueuse expression de mon père pour qualifier nos voisins. « Les trop bêtes pour partir et les condamnés à rester, les autres finissent toujours par trouver une façon de s’en aller. » » Cela donne tout de suite le ton, non ?


Ethan Lawson Wate : jeune ado de 16 ans, qui, comme 99% des ados de son âge vivant dans une toute petite ville, veut la fuir. En plus d’être une petite ville insupportable dans laquelle tout le monde se connaît, parle sur tout le monde et ayant une incroyable obsession pour la guerre de sécession, c’est aussi une ville qui renferme les souvenirs de sa mère décédée seulement 6 mois plus tôt. En plus de son deuil, Ethan est assailli par des rêves dans lesquels il tente l’impossible pour sauver une jeune femme, dont il ne voit pas le visage, qui tombe dans un trou noir sans fin et dont il ne sent que l’odeur : une fragrance de citron et romarin.


Le matin de la rentrée, alors que tout se déroule de manière totalement banale, son univers est mis sans dessus dessous quand une nouvelle débarque en ville. Si cette nouvelle information paraît anodine elle ne l’est guère, car voyez vous, il n’y a jamais de nouveaux arrivants à Gatlin. L’information déjà surprenante explose en scandale quand on apprend que cette jeune femme n’est autre que la nièce de “ ce vieux fou de Ravenwood “ : l’homme dont le seul nom terrorise les enfants de la petite ville et est le sujet principal des commérages des adultes. Cependant, quand Ethan croise le regard de Lena Duchannes dont “ le nom rime avec chaînes ” aux oreilles de celui-ci, il ne lui en faut pas plus pour foncer tête baissée vers sa destinée.


Malgré la volonté d’Ethan de devenir son ami en dépit des préjugés qui régissent la ville entière, Lena se montre très froide avec lui (pour de bonnes raisons) et ce n’est qu’à la suite de plusieurs éléments troublants qu'elle finit par s’ouvrir à Ethan. Elle révèle alors à ce dernier son plus gros secret, et celui-ci est loin d’être banal ! Ethan se retrouve alors entraîné dans une course contre la montre aux enjeux surnaturels inattendus !




Avis


- Première chronique solo de Léa -



A l’occasion de notre premier post Kassandra et moi vous avons présenté la trilogie des gemmes. Une trilogie qui nous tenait particulièrement à cœur et je reviens aujourd’hui pour vous parler du premier tome d’une saga qui m’a particulièrement marqué et que j’avais très envie de vous présenter. Lors de notre post de présentation je vous ai déjà rapidement parlé 16 Lunes comme étant le livre qui m’a initié à la lecture de romans. Je vais maintenant vous en parler un peu plus en détails afin de, je l’espère, vous donner envie de découvrir les aventures de Lena et Ethan.


Un des principaux points forts que j’aimerais soulever concernant cette histoire c'est que, fait rare, le point de vue que l’on suit tout au long de l’histoire est celui d’un jeune adolescent et ça, bah ça fait plaisir ! Je ne sais pas si vous avez remarqué mais lorsqu’il est question d’une histoire d’amour hétérosexuelle dans un roman c’est très souvent sous le point de vue du personnage féminin qu’on lit le récit, alors que là, on a accès exclusivement aux pensées d’un jeune adolescent qui découvre les premiers émois amoureux et la découverte d’un monde fantastique dont il ne soupçonnait pas l’existence.

Ce jeune adolescent, c’est Ethan. Personnellement, c’est un personnage que je trouve vraiment très attachant. Au début du roman on découvre un jeune homme de 16 ans que le décès de sa mère a complètement bouleversé. Il essaie comme il peut de se fondre dans la masse bien qu’il déteste, comme sa mère, cette petite ville qui l’étouffe. C’est un garçon très proche de sa famille qui passe par exemple tous ses dimanches auprès de ses très vieilles grandes-tantes : Prudence, Grâce et Charity. Il est également très respectueux et reconnaissant de tout ce que sa gouvernante Amma fait pour lui au quotidien (d’autant plus depuis le décès de sa mère qui a complètement fait perdre la boule à son père). Ethan est malgré tout un adolescent qui ne se laisse pas faire surtout à l’arrivée de Lena lorsqu’il se rend compte encore un peu plus de la petitesse d’esprit de ceux qu’il appelait jusque-là (par défaut, on ne va pas se mentir) ses amis. En effet, ceux-ci se donnent tout simplement pour mission d’éloigner Ethan de “ la nièce de ce vieux fou de Ravenwood ” sous prétexte que c’est justement la nièce de “ce vieux fou de Ravenwood” (vous voyez le truc ?) mais aussi parce qu’elle ne s’habille ou ne se coiffe pas selon leurs standards de mode. Cela va donner lieu à un harcèlement en bonne et due forme (si vous me permettez l’expression) et notamment un remake du film d’horreur Carrie la vengeance (avec de la fausse neige devenue de la bouillie au contact de l’eau pour remplacer le sang de cochon mais tout de même !). Malgré ça, Ethan qui se fiche des préjugés que peut avoir cette ville au sujet de Lena ne va pas hésiter à tout envoyer balader dès l’instant où il se rend compte des sentiments qu’il éprouve pour Lena, et cela, très rapidement après leur rencontre. Bon ok pas dès le début, il lui faut quelques pages quand même, ce n’est pas tout de suite facile mais il le fait quand même alors que Lena le repousse et fait tout pour le tenir éloigné.

Bon, j’arrête mon exposé sur Ethan (vous aurez peut-être compris que j’adore vraiment ce personnage) et je vais vous parler un peu des autres ! Si on parle d’Ethan on ne peut pas ne pas parler de Lena. Si au début elle semble vraiment très froide c’est tout simplement qu’elle n’a que trop vécu le rejet de la part de ses camarades et on peut comprendre qu’elle n’a pas envie de faire d’efforts puisque quoi qu’elle fasse les autres finiront toujours par la prendre en grippe. Ce qui ne loupe pas d’ailleurs comme nous avons pu l’évoquer très rapidement un peu plus haut. Pourtant petit à petit grâce aux efforts d’Ethan on découvre qu’elle n’est qu’une jeune adolescente de 15 ans qui est apeurée par le choix que le destin fera pour elle lors de son 16ème anniversaire, choix sur lequel elle n'aura aucun contrôle. C’est une jeune femme sensible qui aime la poésie et la littérature et qui fait tout ce qu’elle peut pour vivre le plus normalement possible jusqu’au jour fatidique de son anniversaire. S’il ne m’a pas été difficile de m’attacher à Ethan il en est de même pour Lena d’autant plus qu’on la découvre à travers les yeux du jeune homme qui tombe éperdument amoureux d’elle.

Si Lena devient essentielle dans la vie de l’adolescent il y a d’autres personnages qui sont également très importants pour le jeune protagoniste comme par exemple, son meilleur ami Link. Ils sont amis depuis le jardin d’enfants et se connaissent comme personne à un ou deux détails près (si vous pensez à l’épisode de la cave dont Amma se sert pour menacer Link vous comprenez ce que je veux dire). Link est un personnage, qui fidèle à l’archétype du meilleur ami du héros, a toujours le mot pour faire rire ou détendre l’atmosphère. En parlant d’Amma, depuis toujours elle tient le rôle de la deuxième mère d’Ethan, aux services de la famille Wate depuis de nombreuses années (n’oublions pas qu’elle a élevé le père d’Ethan avant de s’occuper de notre héros !), elle est essentielle à la famille. Petit bout de femme attachante mais qui n’est pas moins menaçante pour autant si besoin. Elle n’a jamais caché ses croyances ni les talismans et portes bonheur qu’elle fabrique et disperse dans la maison des Wate pour la protéger des personnes malintentionnés, des maléfices ou du monde surnaturel.

Justement en parlant de personne malintentionnés, il serait dommage de ne pas vous parler des antagonistes qui sont d’abord de nature humaine tel que l’équipe de basket et de pompom girls du lycée. Détestable au possible ils ne sont pas moins que le résultat de l’éducation de leurs parents. Emily et Savannah sont les pestes du lycée qui soutenues par l’équipe de basket, qu’avait intégré par passion Ethan, vont mener la vie dur à notre Lena en faisant preuve d’un gigantesque esprit d'intolérance et d’une incroyable fermeture d’esprit. Comme cela ne suffisait pas il fallait que les parents de ces adolescents insupportables menés par la propre mère de Link s’en mêlent et mettent en place une vrai chasse aux sorcières (sans mauvais jeu de mot) contre, sans surprise aucune : Lena. Enfin, je terminerai par l’une des plus grandes antagonistes de cette histoire : la propre mère de Lena, Sarafine, qui va mettre tout en oeuvre pour attirer sa fille dans les ténèbres contre sa volonté.


Autre point important : le style d’écriture et l’univers dépeint par les deux écrivaines qui est, il me semble, vraiment très agréable à lire. Il est fluide mais aussi très riche avec des descriptions et une intrigue qui s’appuie sur l’Histoire des États-Unis (la guerre de sécession plus précisément) ce qui a pour effet de nous plonger dans une ambiance typique du sud des Etats-Unis avec sa chaleur étouffante, sa sécheresse, son bayou et l’étroitesse d’esprit de nombreux de ces habitants. 16 Lunes, en plus d’une incroyable immersion dans cette partie du monde c’est aussi des phrases percutantes qui m’ont beaucoup marqué ou touché comme par exemple " ce qui est bien et ce qui est facile sont rarement la même chose.” Je ne pourrais pas expliquer pourquoi mais cette phrase a résonné en moi !

Pour ce qui est du genre, elles nous placent dans un univers fantastique peuplé non pas de sorciers.ères mais d’enchanteurs.resses dotés chacun.e d’un pouvoir qui lui est propre. Ainsi, Tante Del voit se superposer sur le même plan le passé, le présent et le futur du lieu dans lequel elle se trouve, Ridley en un coup de langue sur sa sucette à la cerise peut contrôler les humains, Reece peut lire les expressions du visage d’une personne par exemple. Ces particularités permettent d'individualiser les enchanteurs.resses les uns des autres. On compte aussi parmi les personnages des incubes, des nécromanciennes et des gardiennes ce qui permet de construire tout un univers peuplé de créatures ou figures fantastiques qui vivent et côtoient les humains. Une chose que j’ai vraiment adoré dans ce premier tome et qui se développe dans la suite c’est l’enchevêtrement de la vie d’Ethan avec le monde de Lena bien avant de la connaître. On apprend par exemple que sa mère était fréquemment en contact avec Macon ou la bibliothèque des enchanteurs par le biais de sa meilleure amie et collègue Marianne, qu’Ethan considère comme sa tante, et qui en est la gardienne. Tous les proches d’Ethan, ou presque, ont un lien avec le monde surnaturel et ce depuis plusieurs générations comme nous l’apprend les visions dont Lena et lui sont témoins lorsqu’ils touchent tous les deux le camé de Geneviève Katherine Duchannes, l’ancêtre de Lena tombée amoureuses de l’ancêtre d’Ethan, Ethan Carter Wates (Ouais, ça nous fait deux Ethan, un pour chaque histoire d’amour visiblement). Quoi qu’il en soit j’adore l’idée qui selon moi appuie un peu plus la destinée de leur relation en plus des rêves qu’ils partageaient avant même de se rencontrer. Je trouve très bien de créer une histoire qui liait les ancêtres des deux jeunes protagonistes. Une histoire qui se termine très mal qui plus est, et qui, à première vue sert de mise en garde aux deux jeunes adolescents. Cela ajoute un côté dramatique plus profond à leurs histoires que simplement leurs différences quant au fait qu'Ethan soit humain et Lena une enchanteresse possiblement vouée au ténèbres.


Pour conclure et boucler la boucle je serais curieuse de découvrir des romans dans le même registre que celui-ci et qui seraient racontés du point de vue d’un personnage masculin. En connaissez-vous ?


Mon avis en un GIF :


 

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