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  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 11 oct. 2020


Informations pratique :

Auteur : Illana Cantin

Année de parution : 2018

Maison d’édition : Hachette Roman

Prix : 15,90€


- Chronique solo de Léa-


Résumé


Priam, c’est un garçon plutôt BANAL avec un prénom qui, lui, ne l’est pas tellement (il vous expliquera d’ailleurs beaucoup mieux que moi dans le roman, de qui il le tient, si vous vous lancez dans son histoire). Il vit dans une famille qui l’aime et qu’il aime, il s’est constitué une bonne petite bande de potes (dont Gabrielle sa meilleure amie dont il est amoureux et qui je vous le donne dans le mile : ne voit rien du tout ! ) et ne sait toujours pas ce qu’il fera après le bac étant donné qu’il n’a pas de passion ni de facilités dans un domaine en particulier. Un garçon somme toute vraiment BANAL.

Pourtant, un soir, alors qu’il est à son bureau pour terminer tant bien que mal son DM de math (à garçon banal, situations banales), un inconnu toque à sa fenêtre. Cet inconnu c’est Georges. Mais au moment où il lui ouvre la fenêtre lui offrant l’asile (Georges est en fuite mais je vous laisse le plaisir de découvrir la raison en lisant le roman, mais surtout les détails hilarants de cette fuite.) il ne sait pas à quel point ce garçon va balayer toutes ses certitudes. Georges entre dans sa vie avec sa confiance en lui éblouissante et ses jeux de mots un peu pourris mais toujours très drôles. Dans le cœur et la tête de Priam tout est maintenant sans dessus dessous et il va commencer à se poser des questions sur lui-même : Qui est-il ? Que ressent-il? De qui est-il amoureux ? Que doit-il faire ?


PS : Et au cas où vous ne l’auriez pas compris, il ne va clairement pas finir avec la jolie fille comme un garçon banal de comédie romantique ! ;)


Avis


Avant de rentrer dans le vif du sujet en vous parlant de l’intrigue et des personnages je voudrais commencer par m’arrêter sur le style de l’auteure qui est vraiment très bon. L’auteure est très agréable à lire, on trouve un bon équilibre entre dialogues et descriptions. Tout est cohérent et bien construit. J’ai vraiment beaucoup apprécié les références mythologiques qui étaient vraiment très bien trouvées. Un autre point très appréciable avec cette auteure c’est que son style retranscrit parfaitement les pensées d’un adolescent et la vie de sa bande d'amis. Le niveau de langage est cohérent, pas trop enfantin ni trop soutenu, juste comme il faut et croyez-moi si je relève ce bon point c’est que ce n’est pas toujours maîtrisé…


Pour ce qui est de l’intrigue c’est une histoire d’amour (et j’aime en lire) mais ce n’est pas que ça ! C’est aussi une histoire d’amitié, de découverte de soi qui est vraiment très bien travaillée. On voit bien toutes les évolutions que ce soit dans la personnalité des héros ou dans les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres. On ajoute à ça tout un aspect psychologique vraiment très intéressant avec Priam qui fait beaucoup de crises d’angoisse qui vont l’amener à aller voir un psychologue et pousser Georges à s'éloigner de lui “ pour son bien ” . Le pauvre ne pensait pas à mal mais cette idée était complètement idiote parce que le pauvre Priam ça ne l’a pas aidé! Mais on lui pardonne parce que c’est Georges (cœur cœur)


Justement en parlant de Georges et Priam laissez moi vous parler d’eux. Vous avez déjà pu le lire dans le résumé mais Priam c’est vraiment l’adolescent de base et justement c’est pour ça que je me suis attaché à lui, il n’est pas parfait, il est un peu perdu et c’est un sentiment qui, je pense, est commun à beaucoup d’adolescents sur la planète ! Il doute de lui mais sait faire preuve de courage quand il le faut. Il est aussi drôle et vraiment très touchant alors que Georges lui est très drôle également mais c’est également une boule d’énergie et d’assurance auprès de qui il est facile de s’assumer et sur qui il est agréable de s’appuyer. C’est un garçon très intelligent et intéressant avec qui on peut refaire le monde (la référence au titre est complètement et sincèrement fortuite ! ).

Ce que j’ai vraiment apprécié avec les personnages d’Illana Cantin c’est qu’ils ne sont pas parfait, ils ont leurs défauts et leurs qualités. Priam à tendance à se voiler la face lorsqu’il doit affronter le fait qu’il développe des sentiments pour Georges. Ce dernier n'est d'ailleurs pas parfait, je le rappelle, et cela explique que ses idées ne sont pas toujours brillantes comme lorsqu'il demande à ses amis de mentir à Priam. Mais ce ne sont pas les seuls à être imparfaitement réels ! On pourrait évoquer Gabrielle qui fait un petit peu la girouette, elle ne voit pas les sentiments de Priam pendant des années mais se découvre des sentiments quand celui-ci se détache enfin d’elle et se rapproche de Georges. On évoquera aussi Elliot. Elliot, Elliot, Elliot… C’est un personnage que j’ai moyennement apprécié. On peut pas lui enlever qu’il est plutôt drôle mais je n’oublie pas avec quelle violence il a réagi lorsqu’il a découvert que Priam et Georges s’aimaient et le fait qu’il défende Priam auprès de grosses brutes à l’anniversaire de Charlotte ou qu’il accepte le gage de Georges d’embrasser un garçon dans un bar ne suffit pas à le racheter à mes yeux.


Un peu plus tôt j’évoquais avec quelle réalisme Illana Cantin dépeignait cette histoire. En plus d’avoir créé des personnages vraiment bien construits et cohérents, le changement de relation entre Georges et Priam est progressif ce qui rend leur histoire crédible. Elle ne semble pas forcée ou subite, comme sortie d’un chapeau magique et ça, c’est vraiment appréciable ! Priam met beaucoup de temps à affronter les sentiments qu’il éprouve pour Georges. Il a toujours été attiré par des filles, il est amoureux de Gabrielle (enfin c’est ce qu’il croit) et un jour sans qu’il ne s’y attende, Georges l’embrasse. Le chamboulement pour ce pauvre Priam ! Il ne réagit pas franchement bien lui non plus et il lui faut un bon mois, une discussion à cœur ouvert avec sa sœur et se retrouver seul, à moitié dans le noir, un soir de nouvel an, dans le lycée privé de Georges pour se rendre compte qu’il est amoureux de lui ! Mais même après ça, alors qu’ils sont ensemble il y a plusieurs fois où Priam n’arrive pas à avoir des attentions en public envers Georges alors même qu’il le voudrait mais la pression sociale et la peur du jugement l’en empêchent. Ce n’est pas une histoire où tout est rose dès l’instant où les personnages se mettent ensemble, il faut beaucoup de travail sur soi de la part de l’un mais aussi énormément de patience de la part de l’autre pour faire marcher les choses. Tous ces doutes, toutes ces difficultés apportent de la vraisemblance à leur histoire d’amour. Il est question d’adolescents dans ce roman, dont un, qui découvre les joies et les angoisses d’une première réelle histoire d’amour avec les moments de gênes des débuts, les questionnements, l’adaptation à l’autre et l’acceptation de soi et du regard des autres sur soi dans le cas de Priam particulièrement. Ils doivent apprendre à construire leur relation petit à petit et un des très bon point avec cette histoire est que l’on voit de vraies conversations entre les deux ! Le lecteur a la chance de pouvoir les voir débattre, échanger et discuter. Leur relation ne repose pas du tout sur leur physique et si on sait que Georges est attirant (sa popularité, la réaction de Gabrielle entre autre chose) ce n’est que très tard dans le roman que Priam relève ce point chez Georges. Ce n’est pas du tout la raison pour laquelle il est tombé amoureux de lui.


Je conclurai cet avis en disant qu’Illana Cantin a écrit ici une très belle histoire que j’ai plaisir à parcourir à nouveau de temps en temps. Je vous la conseille sincèrement et ne doute pas que vous l'apprécierez. Enfin je l’espère en tous cas !


Si vous voulez prolonger un peu plus votre voyage dans l’univers de cette histoire vous pouvez aller voir le compte wattpad de l’auteur qui a posté sur le site un recueil “ Lettre à Priam “ dont le principe est simple : des abonnées ont envoyé des e-mail à une adresse créée pour ce projet et ils ont reçu une réponse de la part de Priam ! C’est très intéressant puisqu’on retrouve les réflexions, les avis et pensées du personnage du roman que l’on vient de quitter !

Je profite de cette publication pour vous parler du tout dernier roman d’Illana Cantin intitulé Rose Rage publié le mois dernier aux éditions Hachette Roman. Nous ne l’avons pas encore lu avec Kassandra mais nous l’avons toutes les deux mises dans nos Wishlists car il nous fait vraiment très très envie.


Mon avis en un GIF :


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    Kassandra & Léa
  • 23 sept. 2020

Entre les mondes






Infos pratiques:


Auteur : Sébastien Vignoud (son site, sa page facebook, sa page instagram)

Date de publication : 29 juillet 2020

Maison d'édition : auto-édition









Résumé


Deux sœurs, une dispute et l'aventure incroyable qui en résulte ! D'un côté Églantine, la grande sœur, la sceptique, de l'autre Zoé, la petite sœur qui croit dur comme fer que la magie, la VRAIE magie, ça existe. Elle y croit tant qu'elle finit par invoquer, sans trop savoir comment, une drôle de créature répondant au nom de Jenkins qui va mettre un sacré bazar dans leur monde ! Oups... Grosse bêtises en vue ! Fini les disputes, les deux sœurs s'unissent pour tenter de réparer la dite bêtise et cela les mènera dans un drôle de couloir rempli de portes. Le Couloir, tel est son nom, permet de relier les différents mondes existants. C'est ainsi que débute le périple de nos deux héroïnes, dans ce couloir où elles rencontrerons divers personnages disposés (ou non) à les aider dans leur quête qui n'est pas des moindres : arrêter le perturbateur Jenkins et sauver l'Univers ! Rien que ça !



Avis


- SP traité par Kassandra -


Cette chronique est la toute première écrite dans le cadre d'un Service Presse et je tiens tout d'abord à remercier l'auteur pour sa confiance et la chance qu'il nous a offert malgré le fait que nous débutons seulement en tant que blogueuses littéraire et bookstagrammeuses.


Il s'agit de son premier roman auto-édité et il est à la recherche de retours donc n'hésitez pas à lui demander vous aussi un SP sur SimPlement.


Parce que les critiques constructives sont nécessaires pour s'améliorer et qu'un SP n'implique pas que des retours positifs, j'ai cherché à pointer autant les points positifs que les négatifs. Je tiens à dire dès le début que cet avis est le mien et que ce qui ne m'a pas plu peut plaire à quelqu'un d'autre donc ne vous arrêtez pas à ça et donner sa chance à ce roman.


Tout d'abord, il faut savoir que c'est un roman court de fantasy humoristique. Le format court peut être bien pour des lecteurs qui n'aiment pas forcément se lancer dans des pavés comme les jeunes lecteurs, mais c'est aussi le risque d'avoir une histoire où ça va trop vite et lors de laquelle on a pas le temps de vraiment s'attacher aux personnages et ce sont des problèmes que j'ai rencontré. J'y reviendrai. Je disais donc que la longueur de ce roman peut être un bon choix pour un public relativement jeune, des collégiens peut-être. On peut supposer que c'est effectivement le public visé puisque les deux héroïnes sont plutôt jeunes, surtout Zoé, même si leur âge n'est pas déterminé clairement dans l'histoire (dans le résumé il est indiqué que Eglantine a 11 ans).Le langage est parfois assez simple et enfantin tandis que le récit se révèle souvent comme simpliste. Les enfants se lassant vite et ayant une capacité de concentration limitée, la simplicité et les enchaînements rapides ne devraient pas poser de problèmes. En ce qui concerne l'humour, le nom de certains personnages sont censés être drôles (Piou Piou 1er, Kakaoku...) mais si ça peut bien marcher sur les enfants selon moi, un public plus âgé n'y sera pas vraiment réceptif même si l'idée du jeu linguistique est en soi une bonne idée.

Le soucis, c'est que d'une autre part, le récit ne semble pas adapté à des enfants. En effet, le lexique employé est parfois trop compliqué, trop riche pour un jeune public qui aurait besoin d'un dictionnaire à disposition pour comprendre. Le second soucis au niveau du langage qui pourrait poser problème pour ce public c'est le langage fleuri de certaines personnages... Et pour ce public plus âgé, plus critique tout paraît trop simple. On rentre un peu trop vite dans l'action, les éléments s'enchaînent très vite, trop vite. On a par exemple la manifestation magique qui n'est pas grandiose et qui disparaît aussi facilement qu'elle est apparue. Les problèmes se résolvent beaucoup trop vite (par exemple, lorsque Eglantine se dispute avec Kakaoku, ils se disputent et 5 minutes plus tard ils regrettent et se réconcilient.). Ainsi, on a un soucis de clarté et de cohérence qu'en au public visé par l'auteur.

D'autres soucis de cohérence et de clarté parsèment le roman. Tout d'abord, spatialement et géographiquement on ne sait pas où on se situe. Le langage nous permet tantôt l'impression que nous sommes dans une époque moderne et à d'autres moments on ne sait plus trop comme avec l'évocation de la « taverne ». Géographiquement, l'auteure invente une ville ce qui laisse supposer que les personnages vivent dans un monde différent du nôtre mais tout semble normal et semblable à notre monde. Au passage, le nom de la ville, « Sempervirent » est un adjectif que l'on utilise pour désigner les plantes qui ne perdent pas leurs feuilles et qui s'opposent au arbres dit caducs par exemple, comme le sapin qui perd ses aiguilles. C'est un nom original dont le choix ne doit pas être anodin, c'est dommage que l'on ait pas la moindre explication, justification à ce nom pourtant singulier. Ensuite, il y a, je trouve, des petits soucis dans la construction des personnages. Dans un premier temps, il y a le fait que l'on ne sait absolument pas quel âge ont les deux sœurs. On sait que Eglantine est l’aînée et on établi assez rapidement que Zoé est très jeune. Son personnage bien que relativement cliché reste cohérent. C'est une jeune fille qui croit en la magie, un peu capricieuse, aux réactions enfantines typiques. Ses « Quand est-ce qu'on arrive ? » nous la rendent familière et elle a un petit quelque chose de sympathique. En revanche, jusqu'à la fin je n'ai pas réussi à établir avec certitude l'âge de Eglantine ce qui est un peu gênant. Tantôt elle se montre mature et cultivée puisqu'elle connaît vraisemblablement le mythe d'Oedipe et aime lire a priori des articles encyclopédiques, tantôt elle boude comme une enfant. Ces deux aspects de sa personnalité m'ont un peu perdue.


Je pense donc que l'auteur gagnerait à retravailler les différents points énoncés ainsi que les suivants car d'autres petites choses peuvent selon moi être améliorées.

Premier point : les petites péripéties que vivent les personnages en traversant divers mondes pour atteindre leur destination ne sont pas déplaisantes mais elles n'apportent rien de spécial. J'entends pas là qu'il pourrait être intéressant que les petites aventures servent à enseigner quelque choses aux jeunes filles comme dans un roman initiatique par exemple. Ici, les péripéties sont un peu gratuites.

Deuxième point : certains éléments ne sont pas exploités totalement ou jusqu'au bout. En effet, le fait que le temps passe différemment dans le couloir et dans les mondes est d'abord sous-entendu lorsque la présentatrice du monde d'origine des deux sœurs parle des événements des « derniers jours » puis explicité par Kakaoku. Mais à la fin on zappe presque cet élément et l'auteur crée une incohérence, un manque de vraisemblance lors du retour des sœurs chez elles. Les parents auraient forcément réagi à la disparition de leur filles, prévenu la police par exemple, et auraient forcément posé des questions malgré la joie de les retrouver. La fin bien mignonne avec cette famille réunie pour partager des crêpes n'est pour autant pas crédible.

Troisième point : la résolution du problème « Jenkins ». Tous les personnages finissent par s’énerver ce qui n'a rien de productif et Zoé finit quand même par passer à tabac la créature ! La solution n'est clairement pas idéale tout comme la morale qui en ressort : « si la discussion ne fonctionne pas, réglons le problème par la baston ». Je pense que cette scène aurait justement pu être l'occasion d'avoir un moment comique : torture à base de chatouilles, combat de pierre/papier/ciseaux ou que sais-je ! Il y a plein d'autres solutions...

Quatrième point : en parlant de Zoé... une magicienne puissante ? Elle n'a rien fait de particulier jusque-là, ça paraît peu crédible et ça ne fait pas vraiment rêver. Au risque d'être encore dans le cliché, sa puissance pourrait être justifiée par sa foi incroyable en la magie qui serait la source de sa puissance magique. On aurait au moins une explication. Des petits événements étranges inexpliqués par-ci par-là pendant leur périple pourrait être sympa avec finalement leur explication lors de cette révélation.

Cinquième point : c'est peu important et subjectif, mais au début du roman les répétitions et insistances quant au fait que le récit se déroule en période estivale étaient peut-être un peu lourde.

Enfin, sixième point : la narration et la focalisation choisies. On a une narration à la 3ème personne avec plutôt des points de vue externe/omniscient. On nous parle peu des pensées des personnages etc ce qui aurait pu être utile pour s'attacher. Un narrateur-personnage aurait pu être intéressant pour ancrer encore plus le lecteur dans l'histoire puisque le récit est court et que c'est assez difficile de plonger totalement dans un univers en si peu de temps.


MAIS il n'y a pas que des points négatifs ou à améliorés ! Certaines choses sont déjà très bien !


J'ai trouvé l'idée des mondes multiples avec ce couloir qui les relierait originale et encore plus l'idée que cet Univers serait géré par des koalas ! Oui, oui, vous avez bien lu !

Ensuite, un point plutôt pas mal c'est l'humour. Certaines blagues comme celle du pélican ou la réplique de Janine (si vous voulez comprendre filez lire le roman !) étaient vraiment sympas ! Le côté absurde de certaines situations comme Kakaoku qui fait fuir une créature terrifiante alors qu'il n'est pas plus haut que trois pommes m'a fait sourire. Mais pour moi, le moment le plus drôle et probablement celui que j'ai préféré du roman est la rencontre que nos trois amis font au chapitre 10. La scène absurde et loufoque mettant en scène un paysan se prenant pour un empereur et son cousin nommé général des armées dont ils sont les deux seuls membres était épique ! J'ai beaucoup aimé ! Par la suite la scène se poursuit et le décalage entre la situation réelle et ce que présente le paysan/empereur est drôle. Ce dernier est d'ailleurs complètement ridicule ! Il continue son cinéma en parlant de négociations alors qu'il est en train d'éplucher des patates chez sa mère ! Il s'invente complètement une vie et il est le seul, avec son cousin, à vivre dans ce délire, délire que les autres personnages prennent plaisir à casser. Le comble c'est lorsque l'on se rend compte que celui que l'on prenait pour un adolescent un peu capricieux et perché est un homme de 35 ans... Un très bon chapitre !

Finalement, j'ai bien aimé la références à Oedipe avec la sphinge et son énigme ainsi que la rencontre avec l'homme banal rencontré dans le couloir. Il parle en anglais et les met en garde contre un danger. Il peut y avoir une complicité entre l'auteur et le lecteur puisqu'un lecteur comprenant l'anglais en saura plus que les personnages à ce moment-là MAIS attention, le danger c'est que le lecteur ne comprenne pas l'anglais à ce moment-là on perd cet avantage. Il serait donc judicieux d'ajouter une note avec la traduction. Une note ne serait pas de trop non plus pour expliquer la référence à la Sphinge pour ceux qui ne la connaîtrait pas ainsi que peut-être une traduction des personnages quand ils commencent à avoir du mal à parler de manière intelligible à cause de la créature aux oreilles de lapin.


Ainsi, je conclurai cette chronique en disant qu'il faut toujours commencer quelque part et qu'un projet n'est jamais parfait du premier coup. Il a toujours besoin d'être retravaillé et amélioré jusqu'à atteindre son plein potentiel. Je pense que l'auteur a encore du travail à effectuer sur ce roman qui possède des qualités et est prometteur. J'espère que mon retour sera suffisamment constructif pour apporter quelque chose de bénéfique à cette œuvre. Une fois encore je vous encourage à aller lire ce court roman parce qu'il y a autant d'avis que de lecteurs donc vous ne serez pas forcément toujours d'accord avec moi, mais aussi tout simplement parce que plus il recevra des avis divers, plus il aura les outils nécessaires et utiles pour progresser en tant qu'auteur.


Encore un grand merci à Sébastien Vignoud pour ce Service Presse !


  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 9 sept. 2020

Dernière mise à jour : 27 sept. 2020










Auteur : Tomi Ungerer

Année d’édition : 1999

Maison d’édition : L’école des loisirs

Prix : 13.20€










Résumé


Otto revient sur sa vie et se remémore les événement qui ont marqué son existence, de sa création jusqu’au moment de l’écriture de son autobiographie. Né en Allemagne il est offert à un jeune garçon pour son anniversaire, David. Ce dernier et son meilleur ami Oskar vont se fabriquer de beaux souvenirs avec Otto, dont un qui vaudra à ce dernier sa fameuse tache violette distinctive. Malheureusement, David et Otto sont séparés par la situation politique du pays en guerre et c’est ainsi que débute les péripéties de cet ours en peluche à la vie bien rempli.



Avis


J’ai découvert cet album en CM2 et je le redécouvre aujourd’hui, environ 10 ans plus tard, avec un regard nouveau. Je ne saurai pas vous dire ce que j’en avais pensé la première fois (ma fiche de lecture de l’époque doit traîner quelque part dans des cartons mais j’avoue : grosse flemme de fouiller) mais je peux vous dire qu’avec le recul c’est un livre extrêmement intéressant !


Avec cet album Tomi Ungerer semble répondre un “OUI” à l’éternelle question : “Peut-on parler de tout avec les enfants ?”. Personnellement je suis tout à fait d’accord. Je pense que l’on peut aborder n’importe quel sujet avec un enfant, ce qui importe c’est la manière dont on le fait !

Ici, l’auteur va aborder le thème de la seconde guerre mondiale avec l'antisémitisme, l’étoile jaune servant à différencier les juifs, les camps de concentration.... Un certain nombre de sujets sérieux difficiles à aborder et à expliquer à des enfants.


Le premier coup de génie de Tomi Ungerer a été de choisir le point de vue d’un ours en peluche, un objet familier des enfants, qui appelle la tendresse. Ce dernier est personnifié et va donner à plusieurs reprises l’impression d’être humain. En effet, cela va se traduire dans l’emploi des verbes à la voie active, des verbes d’actions, des verbes de sensations… Cet ours apparaît tout aussi vivant que n’importe qui.

La vie d’Otto débute de manière tout à fait banale : il est fabriqué en Allemagne et offert à un petit garçon pour son anniversaire. L’ours en peluche, fraîchement nommé Otto, se souvient alors de bons moments passés avec David, le jeune garçon en question, et son meilleur ami Oskar. Il est notamment question de lui apprendre à écrire, d’abord avec de l’encre puis sur une machine à écrire. La première manière lui vaudra cette tache d’encre violette indélébile qui le rendra tout à fait singulier et sera décisive dans son avenir, tandis qu’à la fin de l’album on voit Otto en train de rédiger son autobiographie sur une machine à écrire faisant ainsi un clin d’oeil à son apprentissage au début de l’album.

On peut noter qu’à ce moment de l’histoire tout est normal, les seuls éléments commençant à planter le décor sont que l’action se déroule en Allemagne (on ne sait pas quand) et que les prénoms des deux garçons et de l’ours sont typiquement allemands. Mais l’Histoire vient bousculer tout cela et Otto prend la place de narrateur témoin des événements tragiques qui se sont déroulés lors de cette triste période en offrant une distanciation puisqu’il n’est que spectateur de ce qui se passe. En effet, son statut de peluche le réduit à un rôle passif bien que l’auteur cherche à nous le présenter comme un personnage humanisé actif à travers le choix des verbes par exemple, comme expliqué précédemment. Il verra donc David obligé de porter l’étoile jaune (on peut d’ailleurs noter que cette dernière est en forme de ce qui est appelé “l’étoile de David” dans la religion juive, ce que l’on peut mettre en relation avec le choix du prénom du petit garçon) dont la signification est donnée par la mère d’Oskar qui tente d’expliquer à son fils pourquoi il ne peut pas en porter une lui aussi : il n’est pas juif.

Le fait que ce soit la voix innocente d’un enfant qui amène la question légitime que pourra se poser le jeune lecteur est très intelligent. L’enfant-lecteur pourra s’identifier à Oskar à cet instant, ce dernier lui servant d’une certaine manière de porte-parole en posant des question qu’il se pose probablement lui aussi : Pourquoi David doit-il porter cette étoile ? Que signifie-t-elle ? C’est quoi être juif ? Évidemment, les explications sont simples et courtes mais permettent une première approche du sujet, une première explication.


On garde ce regard innocent, enfantin d’une certaine manière, sur les événements qui suivront également : David et sa famille qui doivent monter avec d’autres personnes portant l’étoile jaune, emmenés par des hommes en uniformes. Un lecteur ayant connaissance des événements de la seconde guerre mondiale comprendra immédiatement qu’il s’agit de soldats qui les emmène dans un camp. La tristesse ressenti par Otto et Oskar suite à leur séparation avec David est touchante et peut être comprise par un enfant. L’interrogation répétitive d’Oskar est d’autant plus frappante pour un lecteur informé : “Tu sais où est David ?”.

Ensuite, c’est d’Oskar que Otto sera séparé à cause de la guerre qui fait rage. Cette dernière prend réalité de manière sonore avec le bruit des sirènes et des bombardements ainsi que visuellement avec la ville qui est détruite et en ruines. C’est d’ailleurs parmi les débris, en pleine fusillade, que Otto est découvert par un soldat : Charlie. Celui-ci aura d’ailleurs beaucoup de chance car il se fera tiré dessus quelques secondes après et c’est cette rencontre qui lui sauvera la vie. La balle traverse Otto avant de frapper Charlie et ce miracle, qui laissera elle aussi sa marque sur Otto comme l’encre précédemment, fera la une des journaux.

Après cela tout s’enchaîne. La guerre se termine, Charlie rentre chez lui retrouver sa famille et offre l’ourson à sa fille. Un peu de répit dans la vie de cet ours pas toujours facile. Toutefois, des enfants le vole et le maltraite. Une fois encore, Otto se retrouve seul, séparé des gens qu’il aime. Trouvé par une femme il est ensuite vendu à un antiquaire qui le remet en état. Il restera des années comme ça, jusqu’à ce qu’il attire l’oeil d’un vieil homme à travers la vitrine du magasin.

L’histoire se termine sur une happy end touchante. Grâce à cette fameuse tache violette Oskar a reconnu Otto, l’ours en peluche de son enfance. Et ce n’est que le début des retrouvailles puisque suite à un article dans les journaux parlant de la coïncidence incroyable qui leur a permis de se retrouver après toutes ces années, Oskar est contacté par David, son meilleur ami d’enfance. L’album s’achève sur ces trois personnages enfin réunis et Otto écrivant cette autobiographie que l’on vient de terminer. Ce qui est particulièrement intéressant c’est que si l’auteur offre une happy end à son jeune lectorat, il la nuance ce qui la rend d’autant plus réaliste et juste. En effet, elle est contrebalancée par le rapide récit des vies difficiles qu’ils ont menées, des événements qu’ils ont traversé et des pertes qu’ils ont vécus.


C’est donc selon moi un très bel album très intéressant pour commencer à aborder le sujet de la seconde guerre mondiale avec un jeune public.


Connaissez-vous d’autres oeuvres jeunesses qui abordent traitent de sujets sérieux, difficiles ou tabous avec autant de justesse ?


Notre ressenti en un GIF :


 
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