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Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers


Informations pratiques


Auteur : Benjamin Alire Sáenz

Maison d’édition : Pocket Jeunesse

Année de publication : 2015

Prix : 17.90€ (Broché), 7.95€ (Poche)



Résumé


A quinze ans, Aristote est un adolescent habité par la colère et renfermé, dont le frère est en prison sans qu’il ne sache pourquoi et dont le père est revenu brisé de la guerre du Viêtnam. Un jour, alors qu’il est seul à la piscine, il fait la rencontre de Dante, son exact opposé. Lui aussi a quinze ans, mais il est au contraire un garçon expansif et sûr de lui. Contre toute attente, il va se nouer entre eux un lien puissant d’amitié du genre de celles qui changent complètement l'existence. Ensemble, ils vont tenter de découvrir qui ils sont et de percer les mystères des secrets de l’univers.


Avis

- Chronique solo de Léa -


Si vous cherchez un roman émouvant et drôle à la fois, arrêtez tout et prenez un instant pour vous attarder devant cet ouvrage. C’est un livre que j’ai lu pour la première fois il y a quelques années, maintenant 3 ou 4 ans je dirais, et que j’avais littéralement dévoré en une seule journée. Je voulais lire les quelques premiers chapitres pour voir un peu ce qu’il en était et je n’ai pas pu lâcher ses pages avant de les avoir toutes englouties et vous savez quoi ? J’ai recommencé hier soir. Je voulais le relire pour vous en faire un avis mais je n’avais que de vagues souvenirs en tête à part que j’avais adoré ce roman. Je me suis posée en début d’après-midi dans mon lit bien confortablement avec ce livre et le soir-même il était terminé.


Le style de l’auteur est incroyable. Il a la faculté de gérer à la perfection le rythme dans son histoire. Celle-ci est découpée en plusieurs parties qui marquent chacune un changement dans l’histoire. A l’intérieur de ces parties les chapitres se succèdent, parfois très courts, parfois un peu plus longs, mais toujours faits de manière calculée pour créer du rythme et continuer de captiver le lecteur. Il a su également créer une ambiance très intéressante puisque l’histoire se situe aux Etats-Unis dans les années 80/90 dans le sud du pays près du Nouveau-Mexique et donc dans une ville où la culture mexicaine est très présente. En effet, nos deux héros et leurs familles sont originaires de ce pays et c’est quelque chose d’extrêmement important dans l’identité des deux familles.


Maintenant que je vous ai parlé de l’ambiance du livre et de sa construction je peux vous parler de l’histoire en elle-même, de ses personnages. Pour une fois dans un roman de Young Adult les parents sont aussi importants que les adolescents qui sont les personnages principaux. Comme je vous en ai parlé dans mon avis sur Adopted Love, j’ai remarqué que dans les œuvres de Young Adult les parents sont soit absents, soit tyranniques, mais dans ces deux histoires ce n’est pas le cas et ça fait du bien. Les parents n’y sont pas parfaits, ils font des erreurs, mais les auteurs ont au moins pris le temps de leur construire une identité, de les montrer en présence de leurs enfants et de montrer le lien souvent changeant qui existe entre un parent et un enfant. Dès les premiers chapitres on voit l’amour, l’affection qu’il y a entre Ari et ses parents alors même que de nombreux secrets se dressent entre eux et les éloignent parfois, mais l’amour profond qui les lient est beaucoup plus puissant. Il en est de même pour la famille de Dante qui paraît d’ailleurs beaucoup plus soudée et qui pourrait servir de modèle pour la famille parfaite bien que tout n’est pas tout rose. C’est tellement plus crédible et c’est beaucoup plus réel que les parents tyranniques, fous furieux ou absents d’autres romans pour ado. Tout au long du roman, Benjamin Alire Sáenz arrive à trouver le parfait équilibre dans la représentation d’une famille normale qui a ses secrets, ses habitudes, son fonctionnement.


L’un des thèmes au centre de ce roman c’est la famille et la psychologie des gens, comprendre les gens qui nous entourent, les gens qui nous ont mis au monde, avec qui on a grandi et/ou avec lesquelles on grandit encore. Ari ne cesse au fil des pages d’essayer de comprendre qui sont réellement ses parents et surtout son père, cet homme aimant mais brisé et mystérieux depuis son retour de la guerre. Il part en quête de la personnalité de ce dernier, ce qui m’a beaucoup touchée. C’est triste, c’est beau et très courant d’essayer de comprendre une personne normalement si proche et pourtant si loin.


Vous l’aurez compris c’est un roman qui est très touchant, j’ai à plusieurs reprises versé des larmes, mais ne croyez pas que c’est un livre triste pour autant ! La répartie, l’humour ainsi que le sarcasme dont les personnages font preuve entre eux est tout simplement incroyable. Si vous décidez d’ouvrir ce livre vous verrez que le premier chapitre pourtant très court ouvre la voie pour le reste de l'œuvre à des échanges que j’ai trouvé vraiment très drôles et dans lesquels on sent l’amour et la complicité ce qui permet d'alléger les moments de doutes et/ou de déchirements dont l’auteur nous laisse être témoins.


Je terminerai par vous parler de relation amoureuse car c’est également de ça dont il est question dans l’histoire. On ne le perçoit pas du tout au début entre les deux adolescents, mais les sentiments amoureux entre les deux héros se dévoilent petit à petit à mesure qu’ils comprennent eux-mêmes ce qu'ils ressentent. Ça prend du temps, surtout pour Ari, et ça montre comme c’est compliqué parfois d’affronter ses sentiments. Et là encore, ça rend la relation et les personnages beaucoup plus concrets.

Vous l’aurez compris, pour moi, c’est un coup de cœur. il existe des rumeurs a propos d’un tome 2, je continue d’espérer donc si vous avez plus de nouvelles je suis preneuse et sinon si vous vous laissez charmer par cette histoire faites-le moi savoir, je serais ravie d’en discuter !



Mon ressenti en un GIF


  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 1 août 2021

Shadowscent

Le Parfum de l'ombre

Informations pratiques


Auteure : P. M. Freestone

Maison d’édition : La Martinière Jeunesse

Année de publication : 2020

Prix : 21€ (Broché)



Résumé


Deux personnages, deux villes, deux vies, mais peut-être un seul destin. Rakel et Ash ne se connaissent pas, mais différentes circonstances vont mener leurs chemins à se croiser et à s’entrelacer.


Rakel souhaite devenir parfumeuse afin de pouvoir aider son père gravement malade, mais tout ne se passe pas comme prévu.


Ash est le Bouclier de Nasaï, autrement dit, son garde du corps personnel. Si la vie du futur empereur d'Aramtesh, venait à être en danger, il serait le dernier rempart pour sauver la vie de ce prince qui est avant tout son meilleur ami. Mais plusieurs circonstances mènent ce dernier, qui s’illustre aux yeux du peuple comme la meilleure chance pour un avenir meilleur, aux portes de la mort.


Par un malheureux concours de circonstances, Rakel se retrouve accusée à tort de ce crime. Rakel n’a alors pas le choix. Pour sauver le prince et la paix, mais aussi sa propre vie, elle va devoir trouver l’antidote pour le sauver. Par chance, un allié de taille se joindra à elle.



Avis


Malgré un début introductif un petit peu lent, nous avons apprécié les premiers chapitres de ce roman. En effet, on découvre tour à tour Rakel et Ash, qui ils sont, où ils vivent, quelle est leur condition… Deux contextes distincts se dessinent avant de se rejoindre par la suite. Mais avant d’en arriver là, l’auteure ne manque pas de planter le décor d’une univers de fantasy plutôt original. On y découvre un empire qui repose sur un équilibre calculé où de nombreuses traditions semblent structurer leur civilisation. On récolte rapidement une certaine quantité d’informations qui nous plongent directement dans l’histoire et sollicitent une implication rapide pour ne pas perdre le fil. Il nous semble important de relever l’originalité de l’univers imaginé qui possède une histoire, une géographie, mais aussi une culture et des croyances uniques à cette trilogie. On a particulièrement aimé l’idée de nouvelles constellations totalement différentes des nôtres par exemple.


On découvre aussi rapidement la plume de l’auteure qui nous a beaucoup plu. Peut-être un peu moins fluide que ce à quoi nous sommes généralement habituées, elle s’avère être riche avec une pointe non négligeable de poésie. Il y a une certaine beauté et élégance dans le style de P. M. Freestone qui nous a bien plu. On a apprécié les descriptions ! (K : Habituellement je n’en raffole pas, et elles ont même tendance à vite m’ennuyer quand elles se prolongent où se multiplient un peu trop). On a particulièrement aimé les descriptions olfactives qui parsèment tout le roman. On ne va pas se mentir, pour un roman dont l’histoire tourne autour de ce sens, c’est essentiel et l’auteure a très bien su gérer cet élément. Toutefois, une fois arrivées à la fin du roman, on avait cette impression qu’il y avait pas mal de descriptions, et on aurait apprécié un peu plus de dialogues entre les personnages. Il y avait aussi un petit côté répétitif dans les actions au niveau des étapes de leur voyage (ils se déplacent ce qui amène à des descriptions de paysages, ils campent, partent à la recherches de différents ingrédients, rencontrent des gens, repartent …) qui n’aidait pas, même si l’auteure a tenté de limiter cela grâce à des ellipses. Toutefois, ces dernières sont autant un avantage pour éviter de raconter des moments intéressants de leur parcours où ils ne font que marcher, qu’un inconvénient parce que durant ces ellipses de plusieurs jours les personnages partagent des moments auxquels on n’assiste pas. On aurait moins de descriptions de paysage et plus de moments Rakel/Ash pour un meilleur équilibre.


En ce qui concerne les personnages, on a vraiment bien aimé le duo principal que forment Rakel et Ash. La première est une héroïne courageuse, forte et déterminée qui possède un petit caractère qui nous a plu. On a apprécié cette héroïne combative et fonceuse qui ne passe pas son temps à se morfondre même quand tout ne se passe pas comme prévu. (L : pourtant je ne saurais dire pourquoi mais au début j'avais un peu plus de mal avec elle et je préférais les points de vue de Ash mais au fur et à mesure je me suis beaucoup attachée à elle et je l'ai adoré !) Le défaitiste du duo c’est plutôt Ash au final, heureusement que Rakel est là pour le secouer un peu. Cela crée une dynamique intéressante dans leur duo, car il est vraiment question d’un échange, d’une complémentarité autant dans leurs caractères que dans leurs capacités. Ash, malgré son petit côté défaitiste, s’avère aussi attachant. Sa loyauté le caractérise principalement, tout comme le mystère qui l’entoure. Il est sans aucun doute le personnage qui nous a le plus intrigué.

On apprécie l’idée du récit qui change de point de vue d’un chapitre à l’autre ce qui nous permet d’apprendre à bien connaître les deux personnages ainsi que d’apprendre des informations petit à petit des deux côtés. Si l’un des deux cache une information, le lecteur est comme un troisième personnage privilégié qui jouerait un rôle de confident muet, qui sait tout, mais ne peut rien dire.


K : En ce qui concerne le rythme de l’histoire, il était peut-être un peu lent. Quelques moments d'action et quelques petites révélations sont heureusement apparus de temps à autre au bon moment afin de nous donner envie de poursuivre notre lecture, mais globalement ça manquait un peu de peps.

L : De mon côté je n'ai pas eu le même ressenti et j'ai été emportée tout du long par l'histoire, je ne voulais jamais arrêter ma lecture. Le seul moment un peu longuet c'est le début car on sait que nos deux héros vont se rencontrer et faire équipe et cette rencontre prend du temps pour arriver.

K : J'aurais souhaité un rythme un plus soutenu qui aurait permis de rendre la lecture plus addictive. J'ai apprécié et j'étais curieuse de découvrir la suite, mais ce n’est pas une lecture qui a su me tenir en haleine à chaque page. L’auteure peut heureusement compter sur les différents mystères qui intriguent le lecteur et le pousse à poursuivre afin de découvrir le fin mot de l’intrigue. Globalement, à part une ou deux choses que l’on avait vu venir, l’auteure a su maintenir un bon suspens.



K : Je rajouterai juste que l’histoire commençait avec un bémol en ce qui me concerne : je n’aime pas les histoires qui se passent dans le désert… C’est une ambiance qui ne me plaît pas de manière générale et là, c’est l’espace dans lequel ils évoluent pendant un bon moment donc cela a peut-être joué sur mon appréciation. Je pense que ma panne de lecture n’a peut-être pas aidé non plus même si le lire en lecture commune a aidé.

L : De mon côté je traverse aussi une grande phase de panne de lecture et la qualité de l'écriture, de la construction de l'intrigue et du concept on su me happer et, je crois, me remettre sur les rails !



  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 20 juin 2021

Winnie l’Ourson, histoire d'un ours-comme-ça



Notre petite enfance est souvent marquée par un ou plusieurs personnages de fiction et personnellement j’était fan de Winnie l’Ourson. J’ai eu envie de découvrir l'œuvre originale dans laquelle il a pris vie ainsi que la plume de l’auteur qui l’a créé en 1926, Alan Alexander Milne.

Ce court roman est une recueil de plusieurs petites histoires contant les aventures de Winnie et ses amis : Cochonnet, Lapin, Hiboux, Hi-Han ainsi que Kangou et Rou (pour ceux qui se poseraient la question, Tigrou n’apparaît pas dans le premier livre)



Avis

- Chronique solo de Kassandra -


Winnie l’Ourson s’est illustré comme un classique de la littérature jeunesse britannique qui a su dépasser les frontières et les époques.


En tant qu'œuvre jeunesse il possède plusieurs motifs typiques en littérature jeunesse tels qu’un narrateur très présent qui accompagne la lecture. Ce narrateur hétérodiégétique sort parfois de son rôle de narrateur pour apporter des précisions à Christophe Robin et par conséquent au lecteur. Il se révèle aussi assez intrusif afin d’apporter toutes sortes de détails complémentaires utiles à l’histoire.

Ensuite, l’histoire comporte beaucoup de dialogues, car les enfants préfèrent le discours direct. De plus, comme les personnages sont des animaux en peluche qui parlent, il y a cette remobilisation du jouet que l’on fait parler, à qui l’on donne vie pour créer des histoires. Les dialogues sont notamment très marqués par la présence de nombreuses incises qui sont souvent répétées afin d’aiguiller l’enfant. De plus, les personnages échangent beaucoup les uns avec les autres, mais lorsqu’ils sont seuls, ils pensent souvent à voix haute. C’est très présent chez Winnie qui chantonne et partage ses interrogations ou bien encore ses réflexions avec le lecteur. On peut aussi parler de la mise en page, de la typographie et de la présence d’illustrations qui accompagnent le texte, favorisant la compréhension ainsi que l’imaginaire et l’attachement aux personnages.


Pour ce qui est de l'univers, il est merveilleux et renvoie au rêve dans la version Disney. D’ailleurs, pour ceux qui auraient vu Les Aventures de Winnie l’Ourson, c’est une partie de ces aventures que l’on retrouve dans ce court roman qui recueille plusieurs petites histoires.

Avec ces dernières, Milne semble répondre à l’adage « plaire et instruire ». On note en effet un riche travail sur la langue qui est amusant, mais que l’on perd sûrement un peu à la traduction, notamment lors des chansonnettes et poèmes de Winnie. Je trouve que Disney a su mieux conserver cet aspect avec des chansonnettes en rimes notamment. J’ai trouvé aussi très intéressant le fait que les mots du récit métadiégétique qui sont retranscrits comportent de nombreuses fautes d’orthographe que pourraient faire des enfants qui ne savent pas encore bien écrire et lire car cela renforce la dimension enfantine de l'œuvre.

On peut aussi noter que Milne cherche aussi à transmettre des valeurs. Si Winnie est « un Ours de Très Peu de Cervelle », il est généreux et gentil avec ses amis.


Enfin, Winnie l’Ourson est un classique jeunesse transgénérationnel. En effet, une œuvre jeunesse passe toujours par des adultes médiateurs et Milne a créé un roman qui nécessite l’accompagnement d’un adulte dans le cas des plus petits afin de permettre à ces derniers d’accéder à toute la richesse de l’œuvre (notamment concernant le jeu des sonorités…). De plus, de la même manière qu’inventer ces histoires rapproche l’auteur et le narrateur hétérodiégétique de son Christophe Robin, il rapproche le lecteur adulte et le lecteur enfant.


En somme, j’ai été surprise par la plume lorsque je l’ai découverte, mais je la trouve très intéressante et ce fut un plaisir de redécouvrir


Le saviez-vous : Celui que Disney a renommé Jean-Christophe s’appelle dans l'œuvre originale Christopher Robin. Il s’agit du nom du fils de l’auteur qui lui a inspiré ce personnage. Toutefois, l’enfant était surnommé Billy Moon par ses proches ce qui invite à faire la différence entre l’enfant réel, et le personnage inspiré de ce dernier qui n’en est pas la copie.




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