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  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 20 déc. 2020

Menthe Royale, un prince (pas tout à fait) charmant

Informations pratiques

Auteur : Johanna Laury

Date de publication : 2020

Maison d'édition : Auto-édition

Prix : 10€ (broché) ou 2.29€ (ebook)


Résumé


Annabelle, Anna pour les intimes, est une jeune française d’une vingtaine d’années qui a été désignée par le hasard pour partir découvrir un petit coin paumé de la planète. Chaque année, 2 membres de son groupe d’amis, choisis via un tirage au sort, partent pour une destination sélectionnée par les autres. Elle découvrira ainsi le petit pays aussi chaleureux que froid qu’est la Solvanie (Oui, la Solvanie et pas la Slovénie, vous avez bien lu et on a pas fait d’erreur ! Et pas la peine de chercher sur notre ami Google où cela se situe car vous ne l’y trouverez pas !). Elle y fera la rencontre de personnages accueillants et attachants, y verra des paysages féériques et y vivra toute une série d’événements qui ne seront pas sans conséquences pour son avenir. Attention, jolie rouquine gaffeuse en approche ! Avec elle, la famille royale (un membre en particulier) n’aura qu’à bien se tenir ! L’impétueuse Annabelle saura-t-elle faire fondre le cœur de glace d’un prince pas si charmant que ça ?


Avis


Nous avons lu ce roman dans le cadre d’un service presse pour lequel nous remercions l’auteure.

Ce roman avait tout pour nous plaire ! Le résumé puis les premiers chapitres du roman nous avaient plutôt séduites. On a donc commencé ce roman en étant plutôt optimistes.


Ce qui de manière générale aurait été un très gros point négatif pour un autre roman, n’est pas si gênant que ça ici : c’est le manque d’originalité de l’histoire. On est sur une comédie romantique qui comporte beaucoup de clichés et qui est, on ne va pas vous mentir, très prévisible. Toutefois, ce n’est pas un problème si vous commencez votre lecture en acceptant cela de la même manière qu’on l’accepte devant les téléfilms un peu cucul la praline qui passent à Noël avec des scénarios se ressemblant et dont on devine généralement aisément la fin. Mais on a beau les critiquer, ils ont leur charme ! C’est pareil pour ce roman, il a ce quelque chose identique qui fait qu’on le lit sans prise de tête.


On a ensuite un gros point fort pour ce roman : la description de ce pays imaginé par l’auteure qu’est la Solvanie ! On a l’impression de plonger dans une carte postale de Noël avec de beaux paysages enneigés, de jolies petites maisons toutes mignonnes dans lesquelles on boit un chocolat chaud devant la cheminée ! Franchement, si vous connaissez un petit pays qui répond à ces critères, dites-le nous ! Il est possible que Léa fasse ses valises et prenne le premier avion dès que le confinement sera terminé !

On a donc beaucoup aimé cet aspect du style de l’auteure ! Un autre point a plu, mais plus à l’une qu’à l’autre. Personnellement j’ai bien aimé l’écriture qui était assez agréable et fluide. C’était rafraîchissant et drôle. J’aime bien l’humour de l’auteure et les adresses au lecteur n’est pas quelque chose qui me dérange, je trouve ça plutôt sympa donc c’est un bon point en ce qui me concerne. Alors que pour ma part cela m'a un petit peu plus gênée (l'adresse au lecteur pas l'humour de l'auteure hein ^^') je ne saurais dire pourquoi mais l'adresse faite au lecteur m'a plusieurs fois sortie de ma lecture.


Du côté des personnages, on a trouvé Birgit, l’hôte d’Annabelle, et son frère Albert ainsi que Sebastian et Aby sympathiques et très attachants ! Malheureusement, les autres personnages n’ont pas vraiment réussi à nous plaire ou pas totalement dans le cas de Karl. Annabelle nous plaisait plutôt bien au début, mais par la suite elle a eu des réactions ou des comportements bizarres ou incohérents qui nous ont beaucoup dérangés et qui ont dégradé notre ressenti vis-à-vis d’elle. En ce qui concerne Karel, qui est le personnage masculin principal, excepté lorsqu’il est en présence d’enfants, on n’a vraiment pas aimé ce personnage qui a tout pour être détestable et dont on a à aucun moment pu excuser le comportement et l’attitude. On a l’habitude des héros un peu bad boy qui sous leur arrogance sont en fait des gros nounours avec un cœur en guimauve mais pour nous cela n’a pas fonctionné pour Karel. Il est resté du début à la fin un sale type toxique. Notre jugement peut paraître dur mais il est clairement motivé par un élément de l’histoire qui nous a complètement gâché le livre et qui nous a empêché de l’apprécier à partir du chapitre 14 pour être précises.

En effet, nous avons commencé cette histoire en étant positives et jusqu’au chapitre 14, bien que l’on était pas très fan de Karel, ça allait, mais après rien ne va plus. On va rester assez vagues ici et pour ceux qui souhaitent en savoir plus on spoilera à la fin. L’auteure fait un choix narratif que nous n’aimons pas beaucoup car on trouve que c’est un peu facile. Le problème étant que Karel va tirer profit de cette chose pour profiter d’Anna. Il y a clairement de l’abus, appelons un chat, un chat, ce dont l’auteure a conscience puisque Annabelle nommera cela ainsi elle aussi. On a donc un peu de mal à comprendre le choix de l’auteure car cela n’a rien de romantique et on comprend absolument pas qu’une relation reposant sur un abus s’achève sur une happy end (désolé, mais c’est pas vraiment un spoil parce que c’est évident). On a donc eu un gros souci moralement parlant avec cette histoire. De plus, même sans cela leur relation ne tient pas vraiment la route. Anna se dit amoureuse de Karel alors qu’elle le connaît à peine et lui qui est complètement misogyne et volage se transforme en un clin d'œil en gentil petit copain romantique. Si le caractère de Karel n’avait pas été aussi exagéré le changement n’aurait pas créé un contraste entre l’avant/après aussi gênant. L’évolution de Karel est un bon point mais il n’est pas assez progressif.

Il y a un autre point qui nous a un peu agacées : c’est le cliché de la fille vierge. Ce qui nous gêne, dans cette histoire comme dans beaucoup d’autres avant elle, c’est le traitement qui est fait autour de ça. C’est pas crédible. Ce n’est pas contre l’auteure en particulier même si on en parle dans cette chronique mais ça nous gonfle qu’on nous montre des héroïnes vierges qui sont d’un côté mal à l’aise, timides etc… (ce qui n’est pas obligatoirement le cas, chacun vivant les choses différemment) puis qui sont cinq minutes plus tard comme des poissons dans l’eau avec une première fois digne d’un roman érotique. Pour ce genre de scène une héroïne vierge n’est peut-être pas le choix idéal car cela manque de crédibilité d’un côté mais aussi parce que mine de rien ce genre de représentation idéalisée de la première fois peut créer des attentes, une pression et une déception sur des jeunes. Certes ce n’est qu’un roman et pas un documentaire mais il participe à cette image faussée qui est problématique selon nous.

Un dernier point qui nous a posé problème c’est la rapidité des évènements. Tout va BEAUCOUP trop vite et du coup il n’y a plus aucune vraisemblance ! Comment Anna peut-elle trouver normal de sortir aussi vite avec Karel ? Comment peut-elle coucher avec lui en moins de temps qu’il ne faut pour dire “Met une capote !” (elle fait bien ce qu’elle veut, là n’est pas le problème, mais cela ne ressemble pas au personnage qui se préservait pour “LE bon”) ? Comment peut-elle dire à un mec qu’elle connaît finalement depuis peu “ c’est pas grave j’ai confiance en toi ” quand il a justement oublié de mettre un préservatif ? Comment tout leur entourage peut-il couvrir Karel et ne rien dire à Anna quand il profite d’elle ? Et ce n’est pas tout ! Les personnages ont des réactions complètement surréalistes comme Anna, ses meilleurs amis ou bien encore son père… Pour nous c’est un peu trop.


C’est un roman qui était bien parti avec une bonne ambiance mais finalement on a été très déçues. Vous savez si vous avez lu nos précédentes chroniques et notamment celles portant sur les SP qu’on est toujours transparentes et honnêtes avec vous même si c’est un SP et c’est pour ça que l’on ne vous recommande pas vraiment ce roman. Cependant, c’est un roman qui, malgré les points problématiques que l’on a soulevé, a reçu de très bons avis et est vraiment apprécié en général. C’est pourquoi on vous invite tout de même à vous faire votre propre avis car c’est celui qui compte au final !



SPOILER ALERT


Anna va avoir un petit accident et perdre momentanément la mémoire (elle ne se souvient de presque rien depuis son arrivée à l’aéroport deux semaines plus tôt). Karel qui était là l’a accompagné à l'hôpital. Lorsqu’il entre dans la chambre en revanche, coup de chance, elle se souvient de lui… enfin en quelques sortes. Cœur qui s’emballe et papillon dans le ventre, elle en conclut qu’il est forcément son petit ami. Karel est quelqu’un de bien, il ne va quand même pas la laisser croire ça… si ? Eh bien si ! Et vas-y qu’ils officialisent devant tout le monde, qu’ils se font un voyage romantique, qu’ils font trembler les murs du palais… Parce que oui, Karel va coucher avec elle, accepter qu’elle lui offre sa première fois tout en ayant conscience que ce qu’il fait est mal…Surtout qu’à la fin elle découvre qu’elle est enceinte parce qu'évidemment ils ne se sont pas protégés. Et comme c’est de pire en pire, ses meilleurs amis lui annoncent la nouvelle d’une manière totalement décalée et incompréhensible comme si c’était une super nouvelle alors qu’elle se retrouve enceinte à 21 ans d’un enfant qui n’a pas été désiré et qui est né d’un abus. Youhou ! Et Annabelle en rajoute une couche puisqu’il ne lui faut pas plus de 2 minutes pour accepter la nouvelle ! Zéro crédibilité. Et le pompon sur la Garonne, la cerise sur le gâteau : Anna finit par accepter d’épouser Karel et donc de partir vivre en Solvanie abandonnant ainsi son pays, sa famille, ses amis, et ses études, en résumé toute sa vie pour un type (et quel type !) qu’elle connaît depuis 2 secondes ! Pour nous cela tient plus du cauchemar que du conte de fée.



Notre avis en un GIF


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    Kassandra & Léa
  • 15 nov. 2020

Lulu, il était une fois une princesse


Informations pratiques :

Auteur : Lulu Inthesky

Maison d’édition : Jungle !

Année de publication : 2013


Lulu, il était une fois une princesse est une bande-dessinée humoristique et parodique du conte de fées réalisée par Laetitia Lamblain sous le pseudonyme de Lulu InTheSky et publiée en 2013. On retrouve d'entrée de jeu une référence au conte de fées avec la célèbre formule « Il était une fois » dans le titre. Des références sont également présentes dès la couverture avec les chaussures de verre de Cendrillon, les longs cheveux blonds qui rappellent ceux de Raiponce et la présence du crapaud qui renvoie à plusieurs contes où une princesse doit embrasser un crapaud pour qu'il se transforme en prince. Toutefois, dès la couverture, la couleur est annoncée puisque le crapaud n'a pas vraiment l'attitude d'un prince et son langage laisse à désirer. Ainsi, le ton est donné. Les stéréotypes de la princesse parfaite made in Disney vont en voir de toutes les couleurs ! Si vous êtes fan de Disney vous aimerez certainement cette BD très sympa où les références et les clins d'œil sont nombreux. Je trouve que la BD est très intéressante c’est pourquoi plutôt que vous proposer une simple chronique avec mon avis je vais l’analyser et la décortiquer pour vous dans le but de notamment démontrer que des BD aux allures plutôt simples et “juste sympa”, “feel good” peuvent être très riches en réalité.


Quand le conte de fées rencontre la réalité : analyse de la BD


Lulu, une princesse moderne et surtout réelle


On découvre effectivement dans cette BD les aventures d'une jeune femme moderne et parisienne à la recherche du prince charmant tel qu'on nous le vend dans les contes de fées. Avec un style très girly, l'auteure reprend les stéréotypes du conte de fées. Toutefois, ces stéréotypes sont tournés en ridicule car Lulu n'est pas une princesse parfaite et elle ne vit pas dans un conte de fées, mais dans la réalité ce qui change tout et crée des situations cocasses.


Un style « girly » pour une princesse qui veut voir la vie en rose


Ce qui est nommé le « style girly » s'illustre avec la présence d'héroïnes féminines et clichés dont les centres d'intérêt sont principalement les hommes, la mode, etc... Elles doivent correspondre à une image ancrée dans la société. C'est également un style à la gloire du rose et autres couleurs vives et des paillettes. Associé à la BD, cela a donné ce qui est généralement nommé la « BD girly ». Toutefois, des auteures de BD soit disant « girly » se sont exprimées sur le sujet : « BD "girly" "a une connotation péjorative, ça veut dire kawaii (mignonne en japonais), un peu niaise » selon Nine Antico tandis que Pénélope Bagieu exprime une interrogation sur la nature de ce genre de BD : « La BD girly, qu’est-ce que c’est, sinon un terme ultra-condescendant pour parler de l’autobiographie féminine? ». Si le terme est selon elles négatif, Lulu, il était une fois une princesse, s'illustre clairement dans ce style puisqu'elle cumule chacun des éléments énoncés pour le définir. On peut imaginer que le choix de ce style permet de parfaire la parodie du conte de fées.


Princesse recherche prince


Lulu chante à tue-tête dès les premières planches de la BD qu'elle cherche le prince charmant et le confirme à son lecteur quelques pages plus loin. Probablement bercée par les contes de fées de Disney, elle emménage sur Paris pour trouver son « Prince charming » qui doit évidemment être : « à la fois viril et sensible, beau mais pas trop, jeune et aussi mature, charmant mais pas charmeur... », en somme l'homme parfait qui n'existe pas, tout comme Lulu n'est pas parfaite. Son prince, Lulu espère le croiser lorsqu'elle se promène au parc Monceau qui représente un cadre romantique et idyllique pour cela selon les clichés, mais elle déchante vite et passe d'un regard rêveur, idéaliste et naïf à un point de vue plus pessimiste mais plus réaliste. La désillusion paraît totale du point de vue du lecteur lorsqu'elle rencontre non pas un prince mais un crapaud qui parle. Cela peut faire penser aux contes de fées avec la malédiction que seul le baiser d'une princesse peut rompre, mais Alberto n'a rien d'un prince et ce qui apparaît comme une scène de coup de foudre avec le cœur rose autour d'eux et les oiseaux semblables à ceux que l'on retrouve chez Disney, se révèle être une scène ridicule. En tant que princesse moderne Lulu est condamnée à chercher son prince sur un site de rencontre ce qui rappelle la vraie vie. Tout comme dans la vraie vie, Lulu va vite déchanter en se confrontant aux problèmes rencontrés par les femmes qui les utilisent. Le premier message qu'elle reçoit vient d'un homme un peu cavalier et peu sérieux multipliant les sous-entendus sexuels en reprenant des titres de Disneys en les détournant ainsi que de photos très explicites. Le premier homme qu'elle rencontre, surnommé avec justesse « Le Plou(c)tocrate » est un goujat. Le deuxième, ressemblant à Quasimodo avec un T-shirt Stitch, ne correspond pas du tout à sa photo de profil en plus d'employer des techniques de drague pas très fines. Les suivants ne seront pas mieux. Princesse ou pas, Lulu est logée à la même enseigne que toutes les femmes.


Une princesse gracieuse et délicate en toutes circonstances... ou pas !


La princesse idéale est une belle femme féminine, élégante... Si Lulu tente de coller à ce cliché en s'habillant et se coiffant bien et en cherchant à parler de manière distinguée en toute circonstance, elle perd parfois la face. En effet, son sang ne fait parfois qu'un tour lors d'échanges avec certaines personnes, ses voisins au début de la BD et des jeunes hommes l'accostant dans la rue quelques pages plus loin par exemple, et elle en perd ses bonnes manières. Lulu se met alors à déverser toute une flopée d'insultes imagées et originales qui n'ont rien à faire dans la bouche d'une princesse. D'un point de vue graphique, ces déferlements de colère sont dessinés en noir et blanc, exception faite du visage où l'on retrouve des couleurs chaudes pour montrer sa colère, avec un tracé plus grossier la montrant défigurée, disproportionnée.... Elle ne paraît pas non plus très distinguée lorsqu'elle s'entraîne à embrasser avec une cuillère ou qu'on la voit se goinfrer avec différentes sortes de nourritures peu raffinées avec des manières qui ne le sont pas plus.


Princesse de conte de fées ou fée du logis


Cuisinière, ménagère et mère émérite, la princesse parfaite s'illustre comme une femme multitâche. Toutefois, Lulu n'est pas encore au point pour en être une. Tout d'abord, la cuisine. Catastrophe des fourneaux, avec elle c'est le cauchemar en cuisine assuré puisque si elle « cuisine avec Amour », le résultat n'est pas concluant et elle rate même des pâtes. Pour le ménage, Lulu annonce, à la leçon 6 de son guide du « savoir-vivre de la princesse parisienne » , vouloir « Être aussi bonne ménagère que Cendrillon ». De ce côté-là, il y a encore des progrès à faire car la bataille avec l'aspirateur, sa chevelure en train de se faire aspirer par la bête qu'elle monte, empoigne et mord, n'est normalement pas au programme. Finalement, la formule finale de tout bon conte de fées est en péril car Lulu n'aura cesse de déclarer qu'« [elle] hai[t] les mômes » voire qu'« [elle est] allergique aux gosses » menant ainsi dès le leçon 1 de son guide à une révision de la formule : « Vivre heureuse et avoir beaucoup d'enfants ». Ainsi, pour la princesse parfaite il faudra passer son chemin.



Les contes de fées de Disney tournés en dérision par de nombreuses références


On retrouve effectivement énormément de références aux films Disney qui ne servent qu'à se moquer un peu plus de ces derniers.


Chez Disney on pousse la chansonnette


Comme ses idoles, la princesse Lulu multiplie les chansons et pas n'importe lesquelles : les chansons issues de l'univers Disney. Allant de Blanche-Neige (« Un jour mon prince viendra ») à La Petite Sirène (« Là-bas ») en passant par La Belle au Bois Dormant (« J'en ai rêvé ») ou bien encore Cendrillon (« Chante Doux Rossignol », « Tendre rêve »). Les chansons sont nombreuses et facilement reconnaissables. On retrouve une ambiance similaire à celle que l'on retrouve dans les Disneys avec notamment au début de l’œuvre des nuages et un ciel dans des tons roses ce que l'on peut associer au rêve notamment. Les chansons sont une marque de fabrique des films du célèbre studio d'animation américain et Lulu semble avoir intégré cela puisque la leçon 3 s'intitule « Chanter l'amour ». Cependant, cette fois aussi, la rencontre avec le réel et une princesse imparfaite change la donne. Lulu chante terriblement faux comme le montre la typographie qui fait des vagues, les mots qui se tordent, etc... ainsi que l'appendice de la bulle qui semble vibrer. Cela peut aussi être montré par un changement de police moins élégante et plus épaisse pour montrer que Lulu crie et que cela n'a plus rien de mélodieux comme le laisse aussi entendre son visage rouge et sa bouche grande ouverte. De plus, la dimension réelle de l’œuvre crée des ruptures avec ces moments où Lulu semble se perdre dans une certaine fiction. Dans le premier cas, ce sont les voisins qui viennent frapper à la porte énervés car elle les réveille à force de chanter à tue-tête en pleine nuit. La rupture est aussi graphique puisque l'on passe du jour avec des tons roses et oranges à la nuit dans des tons plutôt violet et bleu foncé. Dans le second, la rupture s'opère lorsque l'on réalise que contrairement à ce que l'on pensait, Lulu n'est pas dans la nature mais dans une boutique dont la vendeuse interrompt la jeune femme pour lui demander de quitter les lieux car elle chantait pour un oiseau empaillé. Le décalage rend le tout comique car il y a une exagération des stéréotypes qui les rend complètement risibles.


Une impression de déjà vue/entendue...


Les chansons ne sont pas les seules à être reprises par l'auteure, on retrouve des répliques voire des images marquantes des films. Pour les répliques on en retrouve une tirée de La Belle et la Bête dite à l'origine par Belle et qui est prononcé dans la BD par Alie : « Madame Gaston ? Non mais quelle idée ! ». Dans les deux cas on se révolte à l'évocation stupide d'un couple entre l'héroïne et Gaston, la brute avec peu de cervelle. La seconde réplique que l'on peut noter est dite par Lulu dans la même scénette et est empruntée à Jasmine qui s'indigne alors que l'on cherche à la marier sans lui demander son avis : « Je n'suis pas le premier prix d'une tombola ! ». Un autre élément permet de faire le lien avec Jasmine et il est graphique. En effet, Lulu porte une robe de la même couleur que les vêtements de Jasmine. Enfin, en ce qui concerne l'aspect visuel on va également retrouver une référence claire à La Petite Sirène qui renvoie au moment après le sauvetage du prince Eric où elle finit sa chanson sur le rocher, de par la posture qu'elle adopte, les grands yeux bleus brillants et la vague qui rencontre le rocher.


L'appel de la nature


La nature, et plus particulièrement les animaux, sont particulièrement liés aux princesses Disney. En effet, ces dernières sont souvent entourées d'animaux, surtout les princesses anciennes générations, notamment quand elles se mettent à chanter comme c'est le cas chez Blanche-Neige par exemple. Dans la BD on semble retrouver les oiseaux bleus de Blanche-Neige. On semble donc vouloir recréer ce lien. Toutefois, la parodie apparaît en partie grâce à des décalages comme lorsque Lulu chante au début de l’œuvre entourée de lapins et autres animaux vivant dans la forêt alors qu'elle habite au dernier étage d'un immeuble parisien. On peut aussi parler d'Alberto, le crapaud. Ce personnage grossier à l'humour vulgaire n'est envisagé comme un potentiel prince pour Lulu que lorsqu'elle le rencontre dans le parc. Par la suite, il s'illustre plutôt comme un acolyte. Les princesses sont souvent accompagnées par des animaux qui sont leurs amis : les souris pour Cendrillon, un caméléon pour Raiponce, un poisson pour Ariel... Alberto semble donc prendre ce rôle auprès de Lulu puisqu'il vit avec elle et intervient souvent pour créer un décalage.


Quand fiction et réalité fusionnent

La BD fait beaucoup de références à des personnages Disney que cela se fasse uniquement par l'évocation de noms comme c'est le cas pour Monsieur Gepetto et son fils qui renvoient à Pinocchio ainsi que le musicien Thomas O'maley qui évoque le chat des rues des Aristochats, ou bien en reprenant le physique de certaines personnages. C'est le cas des amies de la concierge de Lulu qui ressemblent respectivement à Aladdin, Jafar et le Sultan mais en femmes. La transposition aura tendance à amuser et surprendre le lecteur. La ressemblance est poussée encore plus loin car la première s'appelle Alie d'Ababoua et vit rue d'Ababoua ce qui fait penser à Aladdin qui se fait passer pour le prince Ali Ababoua. La deuxième se nomme Jafah, ce qui est quasiment identique à Jafar et elle vit rue du Vizir ce qui rappelle le poste occupé par ce dernier. Enfin, la dernière porte le nom de Sultanne ce qui renvoie au Sultan du film, dont on ignore le nom, et vit boulevard d'Agrabah qui est la ville où se déroule tout le film. Bien que très explicite, il ne s'agit que de références et de clins d’œil aux œuvres Disney, mais les personnages apparaissent vraiment aussi. On voit en effet apparaître Aladdin que Lulu tente de draguer jusqu'à ce que sa mère, Alie, intervienne pour lui rappeler qu'il est fiancé à Jasmine, la voisine. Plus loin, elle rencontre le prince Eric qui a bien envie d'aller danser avec Lulu, mais Ariel n'est pas loin et ne l'entend pas de cette oreille. Enfin, Tiana a rencontré Alberto qui semble refuser les avances de la princesse. Ainsi, les personnages de fictions envahissent la réalité de Lulu et la frontière entre la fiction des contes et la réalité est brisée.



L’analyse est terminée ! J’espère que cela vous aura intéressé ! N’hésitez pas à me dire si cela a été le cas ou non (je ne me vexerai pas rassurez-vous !) et dans ce dernier cas ce serait sympa de m’expliquer pourquoi afin de pouvoir faire mieux à l’avenir.


Quel est votre Disney préféré ? Et quel/quelle prince/princesse aimeriez vous rencontrer dans la vraie vie ?


Mon avis en un GIF (disney of course !) :


  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 11 nov. 2020

La célibataire

Informations pratiques :

Auteure et illustratrice : India Desjardins et Magalie Foutrier

Date de publication : 2012

Maison d'édition : Michel Lafon

Prix : 12€



Aujourd'hui nous sommes le mercredi 11 novembre et vous l'ignorez peut-être mais c'est la journée internationale des célibataires ! Bonne fête à tous les célibataires donc (si vous êtes en couple vous pouvez quand même lire cette mini-chronique) ! Pour l'occasion nous avons choisi de vous présenter une bande-dessinée rafraichissante et pleine de bonne humeur.



Résumé


La Célibataire dont nous suivons les aventures c’est moi, c’est vous, c’est nous, ou en tout cas c’est le but recherché : une célibataire lambda dans laquelle chacune d’entre nous doit pouvoir se reconnaître. Notre célibataire lambda vient donc de se faire larguer : bon retour parmi nous ! Mais attention, elle ne veut pas être le cliché ambulant de la fille qui se morfond en pyjama pilou pilou devant des comédies romantiques tout en se goinfrant de glace et autres aliments spécial déprime. Non. Elle est plutôt du genre à tenter de déterminer si le beau mec dans son collimateur est libre comme l’air ou plutôt du genre chasse gardée par une copine aux allures de Pitbull possessif. Rupture amoureuse sur son lit de déceptions au menu avec une bonne grosse dose d’humour !



Avis


C’est une bande dessinée plutôt courte qui se lit très vite. Elle ne raconte pas une histoire qui se suit mais plutôt une suite de scénettes sur chaque page ou double pages (certaines scènes ont des suites). Dans chaque scénette est représentée avec humour des situations dont la chute nous fait souvent sourire par son incongruité. J’ai bien aimé les illustrations et j’ai trouvé les blagues plutôt sympas et drôles dans l’ensemble. Toutefois, je dois reconnaître que j’ai eu du mal avec certaines d’entre elles, peut-être un peu trop clichés pour moi. Je pense notamment à la double page où la célibataire aperçoit son ex dans une soirée et le poursuit pour lui dire qu’elle va très bien ou bien encore le côté fille au chat ou enfin l’aspect superficiel de l’héroïne. Si vous l’avez sous la main, elle peut vous faire passer un bon moment et c’est déjà pas mal donc ne vous en privez pas !


En tout cas, si vous êtes célibataire rappelez-vous toujours qu'il y a des bons côtés que les gens en couple nous envient secrètement !


  1. Vous pouvez porter absolument tout ce que vous voulez sans culpabiliser ! Pas de jugement ! Votre confort peut être votre priorité si vous le souhaitez !

2. Tu peux chanter à tue-tête comme si tu vivais dans une comédie musicale quand tu veux et autant que tu veux sans qu'on te demande de la fermer parce que non, tu pourrais pas faire la première partie de Rihanna (sauf devant un public de sourds à la limite) !

3. Si tu n'en as pas envie, tu peux ne pas quitter ta couette de la journée ! Peut-être que tu lanceras une mode ? Rendez à la fashion week l'année prochaine pour voir ça !

4. Hum ? Quoi ? Tu as la flemme de cuisiner ? Pas de soucis ! Tu peux manger des céréales ou faire tes fonds de placard pour te faire un petit plateau télé made in flemme !


5. Tu peux boire et manger ce que tu veux, quand tu veux et autant que tu veux sans avoir de compte à rendre, seul.e...

6. ... ou avec des ami(e)s ! Parce que tu as tout le temps que tu veux pour passer du bon temps avec ton groupe de potes !

7. Et puis surtout, parmi la très longue liste d'arguments que je pourrais te donner il y a le principal : tu as ton lit rien que pour toi ! Et ça, c'est le feu !


Alors ? Le célibat ? C'est pas si horrible que ça n'est-ce pas ? ;)



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