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  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 22 nov. 2020

L’Hayden

Le secret d’Eli (tome 1)


Informations pratiques :

Auteur : Julie Muller Volb

Maison d’édition : Books On Demand (BoD France)

Année de publication : 2013

Prix : 18.99€ (Broché)


Résumé


Mila et Eli viennent de perdre leur père et c’est cette dernière, revenue de son internat, qui prend soin de sa jeune sœur. Pour subvenir à leurs besoins, elles décident d’ouvrir une maison d’hôte. Quelle n’est pas la surprise de Mila lorsqu’elle découvre que leur premier pensionnaire n’est autre que le très séduisant pompier qui lui a sauvé la vie lors de l’incendie qui a débuté dans son lycée plus tôt dans la journée. Mais alors qu’elle pensait que Jeremiah était aussi intéressée par elle qu’elle l’est par lui (et croyez-nous elle l’est sacrément) il se comporte étrangement, soufflant le chaud puis le froid constamment. De quoi nous perdre autant que Mila sur ses sentiments et ses intentions. Mais à vrai dire, ce n’est pas sa seule priorité car de plus en plus de choses étranges se produisent. On peut entre autres parler de l’arrivée de Salomé, une soi-disant amie d’internat de Eli qui débarque blessée, des tatouages communs mystérieux, puis le départ précipité d’Eli sans explications… Rien ne va plus ! Faites vos paris pour tenter de deviner ce qui se joue secrètement sous le nez de Mila à qui on refuse de tout expliquer. Eli et Jeremiah lui font des cachotteries, mais Mila peut toujours compter sur Liam, son meilleur ami, pour l’aider à mener l’enquête. Toutefois, ils n’auraient jamais pu imaginer ce que Mila s’apprêtait à découvrir grâce à un saule pleureur surprenant et surnaturel. Traversez le passage avec Mila vers l’Hayden et accompagnez-là dans toutes ses découvertes.


Avis


Julie Muller Volb, l’auteure, nous a très gentiment envoyé le premier tome de L’Hayden parce qu’on avait simplement très envie de découvrir sa trilogie et sa plume. Nous la remercions chaleureusement de nous avoir offert la chance de découvrir son univers pour le partager avec vous.

En ce qui concerne la plume de l'auteure, on l’a trouvé agréable. Il y a un bon équilibre entre les dialogues et les paragraphes descriptifs ce qui permet de ne pas s'ennuyer. Les descriptions sont bonnes et permettent une assez bonne visualisation des espaces sans que cela soit trop lourd. La longueur des chapitres est-elle aussi bien mesurée avec une longueur d'environ 15 pages par chapitre ce qui est tout à fait correct.

Le rythme est lui aussi plutôt très bon avec notamment des rebondissements ou bien des petits (ou plus gros) cliffhangers à chaque fin de chapitre ce qui donne irrémédiablement envie de se lancer dans le chapitre qui suit. Ainsi, l'auteure a su créer une lecture assez addictive ! Nous avons lu ce premier tome en lecture commune en nous limitant à deux ou trois chapitres par jour et on peut vous promettre qu'il a parfois été difficile de s'arrêter (surtout à la fin du chapitre 18 !) Pour tout vous dire, nous devions terminer notre lecture un lundi mais ayant toutes les deux le temps le dimanche nous nous sommes mutuellement autorisées à le terminer car nous avions très envie de connaître la suite.


Rentrons maintenant dans le vif du sujet : les personnages et l’intrigue ! On a passé un bon moment aux côtés des personnages même si on en a aimé certains plus que d'autres. Tout d’abord : l’héroïne. Mila est un personnage qui a suscité un sentiment ambigu chez nous. Nous l’avons plutôt bien aimé dans l’ensemble mais sans plus pour être honnêtes. Au début, je l’aimais pas plus que ça mais au fur et à mesure que sa relation avec Jeremiah évoluait j’ai commencé à l’aimer un peu plus. Tandis que de mon côté je l’appréciais pas trop mal mais j’avais vraiment du mal avec son amour naissant envers Jérémiah qui était précipité pour moi.

A part cela, nous l’avons trouvé assez égoïste et agaçante à plusieurs reprises mais ce que nous avons vraiment adoré c’est qu’elle fasse confiance à Jeremiah, qu’elle lui laisse le bénéfice du doute quand d’autres héroïnes auraient fait toute une scène plutôt que de discuter. Mila est jeune mais contrairement à beaucoup d’héroïne elle est assez mature sur ce point qui est primordial : la communication ! Bon point pour elle !

Du côté de Jérémiah, tout comme pour Mila, nous avons eu pendant la première partie du roman un avis très mitigé sur ce personnage. En fait, durant toute la partie qui se situe dans notre monde, il s’est montré agaçant. Il se la joue homme des cavernes glacial lorsqu’il est jaloux, autrement dit, dès que Liam est dans les parages, alors qu’il ne cesse de souffler le chaud et le froid avec Mila qui ne comprend alors plus rien et est complètement perdue. Elle est obligée de marcher sur des œufs parce que “monsieur” est très soupe au lait, se braque et la repousse pour trois fois rien la plupart du temps avant d’accepter un rapprochement et ainsi de suite. Pourtant lorsqu’il se retrouve dans le monde de l’Hayden il devient beaucoup plus doux mais surtout beaucoup plus ouvert et stable tout en gardant la part de mystère qui lui est propre. Lui et Mila tissent des liens solides pour construire leurs relations petit à petit et même si ce n’était pas gagné au début leur couple est de plus en plus solide et basé sur une confiance mutuelle essentielle mais pas toujours présente dans les couples de fiction !

Ensuite vient évidemment Elizabeth, alias Eli, la grande sœur de Mila. C’est un personnage très important dans ce premier tome bien qu’au final elle en soit absente pendant un petit moment. C’est une jeune femme très mystérieuse et qui fait l’objet de beaucoup de révélations très importantes que nous avions anticipées pour la plupart mais qui restent vraiment très bonnes ! On a bien aimé ce personnage déterminé et courageux que l’on a envie de connaître un peu plus car elles nous réservent encore des surprises !

Assez peu présent en fin de compte, Liam est un personnage gentil et plutôt attachant. C’est un personnage pour qui j’ai eu très rapidement beaucoup d’affection à cause de son rôle de “meilleur ami de l’héroïne” amoureux en secret.

Mila ne s’en rend pas vraiment compte et le pauvre garçon est enfermé à triple tours dans la fameuse friendzone. Profondément dévoué envers son amie, il continu de la soutenir et fait tout son possible pour l’aider à comprendre la situation complètement folle et rocambolesque dans laquelle elle se trouve alors même qu’il sent qu’il est en danger. D’ailleurs, sa confiance envers l’héroïne devrait peut-être être revue à la baisse car nous avons été dérangées par la capacité de Liam à affronter si rapidement, et presque facilement même, la maison souillée de cadavres de sa meilleure amie avec autant de calme et de self-control. Il ne nous a pas paru plus affolé que ça compte tenu de la situation. Ce que l’on peut également lui reprocher, à lui autant qu’à Jeremiah, c’est leur comportement puéril l’un envers l’autre qui se traduit notamment par des joutes verbales immatures.

On ne peut pas parler des personnages sans évoquer le grand méchant de l’histoire : on a nommé le terrible et cruel Morten Valek ! Avec un nom pareil vous vous doutez bien que l’auteure ne voulait pas en faire un planteur de pissenlit ! Pour le coup, on a un vrai méchant tyrannique par exemple et si on ne va pas vous dire qu’on l’a aimé, on est pas folles, on trouve qu’il est intéressant et bien construit !

Pour finir, on termine par notre chouchou : Wilbert ! Cela est peut-être assez inattendu mais il nous a beaucoup plu ! Nous avons compris dès sa première apparition que ce mystérieux chat acariâtre devait être un personnage plus important que ce qu’il pouvait bien laisser paraître. Il est bourru mais très drôle et vraiment touchant. (L: J’ai personnellement pleuré en découvrant son histoire).

Venons-en au suspens qui parcourt l’intrigue ! Ce dernier est plutôt bon dans l'ensemble même s' il n'a pas toujours tenu le coup jusqu'au bout avec nous. La révélation finale n'a pas été une grande surprise car nous avions déjà deviné depuis un bon moment. Les secrets de Jeremiah étaient plutôt bien gardés en revanche puisque le premier nous a eu par surprise et nous n’avons deviné le second qu’à la fin du chapitre précédent la révélation. Finalement, nous avons été étonnées lorsque nous en apprenons plus sur Wilbert. Par conséquent, la qualité du suspens est variable en fonction des mystères dont il est question mais relativement bon en somme.

En ce qui concerne l'univers, on l’a beaucoup aimé. Il est assez original et a su se distinguer de ce qui existe déjà. On a beaucoup aimé en apprendre plus sur l'Histoire de ce monde, ses habitants, sa situation politique... C'était toujours intéressant et bien dosé. On reçoit des informations au fur et à mesure grâce à la curiosité sans limite de l'héroïne mais on ne se noie pas sous les renseignements car les autres personnages sont souvent peu enclins à lui répondre ce qui fait que les connaissances que l'on acquiert sur ce monde nous sont offertes progressivement. On a pas non plus noté d’incohérence ce qui démontre une bonne construction de son univers par l’auteure.

Il n’y a finalement peut-être qu’un point (avec lequel nous allons conclure cette chronique) que nous n’avons pas trop apprécié et qui nous a gêné à quelques reprises, c’est la présence de certains clichés. Il y a par exemple le coup de foudre au premier regard entre Jeremiah et Mila suite auquel elle se dit amoureuse très vite ou bien encore le fait qu’elle soit aveugle à l’amour que lui porte son meilleur ami friendzoné de la tête aux pieds ou finalement le côté mystérieux et un peu torturé de Jérémiah qui au départ l’empêche de se rapprocher de Mila. Ce sont des moments qui nous ont un peu fait tiquer mais cela n’est présent que dans la première partie du roman, avant le passage dans l’Hayden, ce qui a participé à nous faire apprécier plus la suite.


Flash info : Hayden se prononce comme Eden. On vous le dit parce qu’on l’a appris seulement après un moment à l’avoir prononcé totalement autrement… On s’est senties un peu bêtes donc on a souhaité vous éviter ce moment où vous vous rendez compte que, comme la nouille que vous êtes (oui, c’est de l’auto-insultation affective), vous le dîtes mal depuis le début...


Notre avis en un GIF:


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    Kassandra & Léa
  • 15 nov. 2020

Lulu, il était une fois une princesse


Informations pratiques :

Auteur : Lulu Inthesky

Maison d’édition : Jungle !

Année de publication : 2013


Lulu, il était une fois une princesse est une bande-dessinée humoristique et parodique du conte de fées réalisée par Laetitia Lamblain sous le pseudonyme de Lulu InTheSky et publiée en 2013. On retrouve d'entrée de jeu une référence au conte de fées avec la célèbre formule « Il était une fois » dans le titre. Des références sont également présentes dès la couverture avec les chaussures de verre de Cendrillon, les longs cheveux blonds qui rappellent ceux de Raiponce et la présence du crapaud qui renvoie à plusieurs contes où une princesse doit embrasser un crapaud pour qu'il se transforme en prince. Toutefois, dès la couverture, la couleur est annoncée puisque le crapaud n'a pas vraiment l'attitude d'un prince et son langage laisse à désirer. Ainsi, le ton est donné. Les stéréotypes de la princesse parfaite made in Disney vont en voir de toutes les couleurs ! Si vous êtes fan de Disney vous aimerez certainement cette BD très sympa où les références et les clins d'œil sont nombreux. Je trouve que la BD est très intéressante c’est pourquoi plutôt que vous proposer une simple chronique avec mon avis je vais l’analyser et la décortiquer pour vous dans le but de notamment démontrer que des BD aux allures plutôt simples et “juste sympa”, “feel good” peuvent être très riches en réalité.


Quand le conte de fées rencontre la réalité : analyse de la BD


Lulu, une princesse moderne et surtout réelle


On découvre effectivement dans cette BD les aventures d'une jeune femme moderne et parisienne à la recherche du prince charmant tel qu'on nous le vend dans les contes de fées. Avec un style très girly, l'auteure reprend les stéréotypes du conte de fées. Toutefois, ces stéréotypes sont tournés en ridicule car Lulu n'est pas une princesse parfaite et elle ne vit pas dans un conte de fées, mais dans la réalité ce qui change tout et crée des situations cocasses.


Un style « girly » pour une princesse qui veut voir la vie en rose


Ce qui est nommé le « style girly » s'illustre avec la présence d'héroïnes féminines et clichés dont les centres d'intérêt sont principalement les hommes, la mode, etc... Elles doivent correspondre à une image ancrée dans la société. C'est également un style à la gloire du rose et autres couleurs vives et des paillettes. Associé à la BD, cela a donné ce qui est généralement nommé la « BD girly ». Toutefois, des auteures de BD soit disant « girly » se sont exprimées sur le sujet : « BD "girly" "a une connotation péjorative, ça veut dire kawaii (mignonne en japonais), un peu niaise » selon Nine Antico tandis que Pénélope Bagieu exprime une interrogation sur la nature de ce genre de BD : « La BD girly, qu’est-ce que c’est, sinon un terme ultra-condescendant pour parler de l’autobiographie féminine? ». Si le terme est selon elles négatif, Lulu, il était une fois une princesse, s'illustre clairement dans ce style puisqu'elle cumule chacun des éléments énoncés pour le définir. On peut imaginer que le choix de ce style permet de parfaire la parodie du conte de fées.


Princesse recherche prince


Lulu chante à tue-tête dès les premières planches de la BD qu'elle cherche le prince charmant et le confirme à son lecteur quelques pages plus loin. Probablement bercée par les contes de fées de Disney, elle emménage sur Paris pour trouver son « Prince charming » qui doit évidemment être : « à la fois viril et sensible, beau mais pas trop, jeune et aussi mature, charmant mais pas charmeur... », en somme l'homme parfait qui n'existe pas, tout comme Lulu n'est pas parfaite. Son prince, Lulu espère le croiser lorsqu'elle se promène au parc Monceau qui représente un cadre romantique et idyllique pour cela selon les clichés, mais elle déchante vite et passe d'un regard rêveur, idéaliste et naïf à un point de vue plus pessimiste mais plus réaliste. La désillusion paraît totale du point de vue du lecteur lorsqu'elle rencontre non pas un prince mais un crapaud qui parle. Cela peut faire penser aux contes de fées avec la malédiction que seul le baiser d'une princesse peut rompre, mais Alberto n'a rien d'un prince et ce qui apparaît comme une scène de coup de foudre avec le cœur rose autour d'eux et les oiseaux semblables à ceux que l'on retrouve chez Disney, se révèle être une scène ridicule. En tant que princesse moderne Lulu est condamnée à chercher son prince sur un site de rencontre ce qui rappelle la vraie vie. Tout comme dans la vraie vie, Lulu va vite déchanter en se confrontant aux problèmes rencontrés par les femmes qui les utilisent. Le premier message qu'elle reçoit vient d'un homme un peu cavalier et peu sérieux multipliant les sous-entendus sexuels en reprenant des titres de Disneys en les détournant ainsi que de photos très explicites. Le premier homme qu'elle rencontre, surnommé avec justesse « Le Plou(c)tocrate » est un goujat. Le deuxième, ressemblant à Quasimodo avec un T-shirt Stitch, ne correspond pas du tout à sa photo de profil en plus d'employer des techniques de drague pas très fines. Les suivants ne seront pas mieux. Princesse ou pas, Lulu est logée à la même enseigne que toutes les femmes.


Une princesse gracieuse et délicate en toutes circonstances... ou pas !


La princesse idéale est une belle femme féminine, élégante... Si Lulu tente de coller à ce cliché en s'habillant et se coiffant bien et en cherchant à parler de manière distinguée en toute circonstance, elle perd parfois la face. En effet, son sang ne fait parfois qu'un tour lors d'échanges avec certaines personnes, ses voisins au début de la BD et des jeunes hommes l'accostant dans la rue quelques pages plus loin par exemple, et elle en perd ses bonnes manières. Lulu se met alors à déverser toute une flopée d'insultes imagées et originales qui n'ont rien à faire dans la bouche d'une princesse. D'un point de vue graphique, ces déferlements de colère sont dessinés en noir et blanc, exception faite du visage où l'on retrouve des couleurs chaudes pour montrer sa colère, avec un tracé plus grossier la montrant défigurée, disproportionnée.... Elle ne paraît pas non plus très distinguée lorsqu'elle s'entraîne à embrasser avec une cuillère ou qu'on la voit se goinfrer avec différentes sortes de nourritures peu raffinées avec des manières qui ne le sont pas plus.


Princesse de conte de fées ou fée du logis


Cuisinière, ménagère et mère émérite, la princesse parfaite s'illustre comme une femme multitâche. Toutefois, Lulu n'est pas encore au point pour en être une. Tout d'abord, la cuisine. Catastrophe des fourneaux, avec elle c'est le cauchemar en cuisine assuré puisque si elle « cuisine avec Amour », le résultat n'est pas concluant et elle rate même des pâtes. Pour le ménage, Lulu annonce, à la leçon 6 de son guide du « savoir-vivre de la princesse parisienne » , vouloir « Être aussi bonne ménagère que Cendrillon ». De ce côté-là, il y a encore des progrès à faire car la bataille avec l'aspirateur, sa chevelure en train de se faire aspirer par la bête qu'elle monte, empoigne et mord, n'est normalement pas au programme. Finalement, la formule finale de tout bon conte de fées est en péril car Lulu n'aura cesse de déclarer qu'« [elle] hai[t] les mômes » voire qu'« [elle est] allergique aux gosses » menant ainsi dès le leçon 1 de son guide à une révision de la formule : « Vivre heureuse et avoir beaucoup d'enfants ». Ainsi, pour la princesse parfaite il faudra passer son chemin.



Les contes de fées de Disney tournés en dérision par de nombreuses références


On retrouve effectivement énormément de références aux films Disney qui ne servent qu'à se moquer un peu plus de ces derniers.


Chez Disney on pousse la chansonnette


Comme ses idoles, la princesse Lulu multiplie les chansons et pas n'importe lesquelles : les chansons issues de l'univers Disney. Allant de Blanche-Neige (« Un jour mon prince viendra ») à La Petite Sirène (« Là-bas ») en passant par La Belle au Bois Dormant (« J'en ai rêvé ») ou bien encore Cendrillon (« Chante Doux Rossignol », « Tendre rêve »). Les chansons sont nombreuses et facilement reconnaissables. On retrouve une ambiance similaire à celle que l'on retrouve dans les Disneys avec notamment au début de l’œuvre des nuages et un ciel dans des tons roses ce que l'on peut associer au rêve notamment. Les chansons sont une marque de fabrique des films du célèbre studio d'animation américain et Lulu semble avoir intégré cela puisque la leçon 3 s'intitule « Chanter l'amour ». Cependant, cette fois aussi, la rencontre avec le réel et une princesse imparfaite change la donne. Lulu chante terriblement faux comme le montre la typographie qui fait des vagues, les mots qui se tordent, etc... ainsi que l'appendice de la bulle qui semble vibrer. Cela peut aussi être montré par un changement de police moins élégante et plus épaisse pour montrer que Lulu crie et que cela n'a plus rien de mélodieux comme le laisse aussi entendre son visage rouge et sa bouche grande ouverte. De plus, la dimension réelle de l’œuvre crée des ruptures avec ces moments où Lulu semble se perdre dans une certaine fiction. Dans le premier cas, ce sont les voisins qui viennent frapper à la porte énervés car elle les réveille à force de chanter à tue-tête en pleine nuit. La rupture est aussi graphique puisque l'on passe du jour avec des tons roses et oranges à la nuit dans des tons plutôt violet et bleu foncé. Dans le second, la rupture s'opère lorsque l'on réalise que contrairement à ce que l'on pensait, Lulu n'est pas dans la nature mais dans une boutique dont la vendeuse interrompt la jeune femme pour lui demander de quitter les lieux car elle chantait pour un oiseau empaillé. Le décalage rend le tout comique car il y a une exagération des stéréotypes qui les rend complètement risibles.


Une impression de déjà vue/entendue...


Les chansons ne sont pas les seules à être reprises par l'auteure, on retrouve des répliques voire des images marquantes des films. Pour les répliques on en retrouve une tirée de La Belle et la Bête dite à l'origine par Belle et qui est prononcé dans la BD par Alie : « Madame Gaston ? Non mais quelle idée ! ». Dans les deux cas on se révolte à l'évocation stupide d'un couple entre l'héroïne et Gaston, la brute avec peu de cervelle. La seconde réplique que l'on peut noter est dite par Lulu dans la même scénette et est empruntée à Jasmine qui s'indigne alors que l'on cherche à la marier sans lui demander son avis : « Je n'suis pas le premier prix d'une tombola ! ». Un autre élément permet de faire le lien avec Jasmine et il est graphique. En effet, Lulu porte une robe de la même couleur que les vêtements de Jasmine. Enfin, en ce qui concerne l'aspect visuel on va également retrouver une référence claire à La Petite Sirène qui renvoie au moment après le sauvetage du prince Eric où elle finit sa chanson sur le rocher, de par la posture qu'elle adopte, les grands yeux bleus brillants et la vague qui rencontre le rocher.


L'appel de la nature


La nature, et plus particulièrement les animaux, sont particulièrement liés aux princesses Disney. En effet, ces dernières sont souvent entourées d'animaux, surtout les princesses anciennes générations, notamment quand elles se mettent à chanter comme c'est le cas chez Blanche-Neige par exemple. Dans la BD on semble retrouver les oiseaux bleus de Blanche-Neige. On semble donc vouloir recréer ce lien. Toutefois, la parodie apparaît en partie grâce à des décalages comme lorsque Lulu chante au début de l’œuvre entourée de lapins et autres animaux vivant dans la forêt alors qu'elle habite au dernier étage d'un immeuble parisien. On peut aussi parler d'Alberto, le crapaud. Ce personnage grossier à l'humour vulgaire n'est envisagé comme un potentiel prince pour Lulu que lorsqu'elle le rencontre dans le parc. Par la suite, il s'illustre plutôt comme un acolyte. Les princesses sont souvent accompagnées par des animaux qui sont leurs amis : les souris pour Cendrillon, un caméléon pour Raiponce, un poisson pour Ariel... Alberto semble donc prendre ce rôle auprès de Lulu puisqu'il vit avec elle et intervient souvent pour créer un décalage.


Quand fiction et réalité fusionnent

La BD fait beaucoup de références à des personnages Disney que cela se fasse uniquement par l'évocation de noms comme c'est le cas pour Monsieur Gepetto et son fils qui renvoient à Pinocchio ainsi que le musicien Thomas O'maley qui évoque le chat des rues des Aristochats, ou bien en reprenant le physique de certaines personnages. C'est le cas des amies de la concierge de Lulu qui ressemblent respectivement à Aladdin, Jafar et le Sultan mais en femmes. La transposition aura tendance à amuser et surprendre le lecteur. La ressemblance est poussée encore plus loin car la première s'appelle Alie d'Ababoua et vit rue d'Ababoua ce qui fait penser à Aladdin qui se fait passer pour le prince Ali Ababoua. La deuxième se nomme Jafah, ce qui est quasiment identique à Jafar et elle vit rue du Vizir ce qui rappelle le poste occupé par ce dernier. Enfin, la dernière porte le nom de Sultanne ce qui renvoie au Sultan du film, dont on ignore le nom, et vit boulevard d'Agrabah qui est la ville où se déroule tout le film. Bien que très explicite, il ne s'agit que de références et de clins d’œil aux œuvres Disney, mais les personnages apparaissent vraiment aussi. On voit en effet apparaître Aladdin que Lulu tente de draguer jusqu'à ce que sa mère, Alie, intervienne pour lui rappeler qu'il est fiancé à Jasmine, la voisine. Plus loin, elle rencontre le prince Eric qui a bien envie d'aller danser avec Lulu, mais Ariel n'est pas loin et ne l'entend pas de cette oreille. Enfin, Tiana a rencontré Alberto qui semble refuser les avances de la princesse. Ainsi, les personnages de fictions envahissent la réalité de Lulu et la frontière entre la fiction des contes et la réalité est brisée.



L’analyse est terminée ! J’espère que cela vous aura intéressé ! N’hésitez pas à me dire si cela a été le cas ou non (je ne me vexerai pas rassurez-vous !) et dans ce dernier cas ce serait sympa de m’expliquer pourquoi afin de pouvoir faire mieux à l’avenir.


Quel est votre Disney préféré ? Et quel/quelle prince/princesse aimeriez vous rencontrer dans la vraie vie ?


Mon avis en un GIF (disney of course !) :


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    Kassandra & Léa
  • 11 nov. 2020

La célibataire

Informations pratiques :

Auteure et illustratrice : India Desjardins et Magalie Foutrier

Date de publication : 2012

Maison d'édition : Michel Lafon

Prix : 12€



Aujourd'hui nous sommes le mercredi 11 novembre et vous l'ignorez peut-être mais c'est la journée internationale des célibataires ! Bonne fête à tous les célibataires donc (si vous êtes en couple vous pouvez quand même lire cette mini-chronique) ! Pour l'occasion nous avons choisi de vous présenter une bande-dessinée rafraichissante et pleine de bonne humeur.



Résumé


La Célibataire dont nous suivons les aventures c’est moi, c’est vous, c’est nous, ou en tout cas c’est le but recherché : une célibataire lambda dans laquelle chacune d’entre nous doit pouvoir se reconnaître. Notre célibataire lambda vient donc de se faire larguer : bon retour parmi nous ! Mais attention, elle ne veut pas être le cliché ambulant de la fille qui se morfond en pyjama pilou pilou devant des comédies romantiques tout en se goinfrant de glace et autres aliments spécial déprime. Non. Elle est plutôt du genre à tenter de déterminer si le beau mec dans son collimateur est libre comme l’air ou plutôt du genre chasse gardée par une copine aux allures de Pitbull possessif. Rupture amoureuse sur son lit de déceptions au menu avec une bonne grosse dose d’humour !



Avis


C’est une bande dessinée plutôt courte qui se lit très vite. Elle ne raconte pas une histoire qui se suit mais plutôt une suite de scénettes sur chaque page ou double pages (certaines scènes ont des suites). Dans chaque scénette est représentée avec humour des situations dont la chute nous fait souvent sourire par son incongruité. J’ai bien aimé les illustrations et j’ai trouvé les blagues plutôt sympas et drôles dans l’ensemble. Toutefois, je dois reconnaître que j’ai eu du mal avec certaines d’entre elles, peut-être un peu trop clichés pour moi. Je pense notamment à la double page où la célibataire aperçoit son ex dans une soirée et le poursuit pour lui dire qu’elle va très bien ou bien encore le côté fille au chat ou enfin l’aspect superficiel de l’héroïne. Si vous l’avez sous la main, elle peut vous faire passer un bon moment et c’est déjà pas mal donc ne vous en privez pas !


En tout cas, si vous êtes célibataire rappelez-vous toujours qu'il y a des bons côtés que les gens en couple nous envient secrètement !


  1. Vous pouvez porter absolument tout ce que vous voulez sans culpabiliser ! Pas de jugement ! Votre confort peut être votre priorité si vous le souhaitez !

2. Tu peux chanter à tue-tête comme si tu vivais dans une comédie musicale quand tu veux et autant que tu veux sans qu'on te demande de la fermer parce que non, tu pourrais pas faire la première partie de Rihanna (sauf devant un public de sourds à la limite) !

3. Si tu n'en as pas envie, tu peux ne pas quitter ta couette de la journée ! Peut-être que tu lanceras une mode ? Rendez à la fashion week l'année prochaine pour voir ça !

4. Hum ? Quoi ? Tu as la flemme de cuisiner ? Pas de soucis ! Tu peux manger des céréales ou faire tes fonds de placard pour te faire un petit plateau télé made in flemme !


5. Tu peux boire et manger ce que tu veux, quand tu veux et autant que tu veux sans avoir de compte à rendre, seul.e...

6. ... ou avec des ami(e)s ! Parce que tu as tout le temps que tu veux pour passer du bon temps avec ton groupe de potes !

7. Et puis surtout, parmi la très longue liste d'arguments que je pourrais te donner il y a le principal : tu as ton lit rien que pour toi ! Et ça, c'est le feu !


Alors ? Le célibat ? C'est pas si horrible que ça n'est-ce pas ? ;)



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