top of page
  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 28 mars 2021

Sélection spéciale théâtre


Salut tout le monde ! A l'occasion de la journée mondiale du théâtre qui a lieu le 27 mars on a eu envie de vous présenter (et peut-être vous faire découvrir) une petite sélection de six pièces que nous avons particulièrement apprécié.



Médée


Après leurs retour du voyages des Argonautes, Jason, le héros de cette aventure, et Médée, la jeune femme qui lui est venue en aide, se marient et donnent naissance à deux petits garçons. Si l’histoire s’arrêtait là cela pourrait faire une très bonne happy end mais malheureusement ce n’est pas le cas. Médée est rejetée par les Corinthiens qui se méfient d’elle et la considèrent comme une sorcière. Ce rejet va pousser Jason à accepter l’offre du roi Créon qui lui propose de prendre sa fille, Creuse, pour épouse. En acceptant, il signe la mort de la princesse et de ses deux enfants car Médée, folle de rage et emplit de désespoir va mettre au point un macabre plan pour se venger de la trahison de celui qu’elle aime.


Cette pièce de théâtre c’est une histoire de meurtre, d’enfanticide, de trahison et de vengeance que j’ai vraiment beaucoup apprécié. Oui, dit comme ça c’est un peu bizarre, mais cette pièce est aussi atroce que fascinante notamment grâce à son personnage principal qu’est Médée. Cette femme répudiée par l’homme pour qui elle a tout sacrifié, tout quitté et dont le peuple la rejette m’inspire un profond sentiment de pitié. Envahie par un profond désespoir elle va imaginer réaliser la pire vengeance qui soit sans faiblir et si son geste est atroce il est difficile de ne pas être fasciné par sa force de caractère et son esprit de stratégie (K : c’est clairement une des héroïnes les plus badass de cette époque !). Elle devrait être la méchante de l’histoire, pourtant ce sont les actions de Jason ainsi que celles du roi et du peuple de Corinthe qui ont poussé cette femme dans cette folie meurtrière. En bref, c’est une histoire très prenante qui ne laisse clairement pas indifférent. Ce qu’on adoré avec cette pièce c’est aussi le fait qu’elle repose sur la mythologie grecque et qu’elle relate la suite des aventures d’une première histoire très connue, qu’est la quête de de la toison d’or entreprise par Jason.



Hernani


Hernani de Victor Hugo c’est tout d’abord une histoire d’amour complexe avec comme objet de tous les désirs : Dona Sol. Elle vit un amour partagé avec Hernani mais est fiancée au roi qui est amoureux d’elle. A ce triangle amoureux s’ajoute l’oncle de la jeune fille qui brûle également d’amour pour elle… Cette pièce, c’est aussi une histoire de vengeance car le père de Don Carlos, le roi, a tué le père d’Hernani qui souhaite plus que tout venger son défunt père… En plus de tout cela se joue une intrigue politique pour être désigné empereur… En somme, une pièce aux multiples enjeux !


On a beaucoup aimé cette pièce. (K : J’aime bien le théâtre de manière générale ce qui aide). On a surtout trouvé l’histoire intéressante, bien écrite (ça peut paraître évident comme c’est du Victor Hugo mais on le précise tout de même) tout en étant compréhensible encore aujourd’hui et bien rythmée. Il y a des moments drôles, des moments d’actions… c’est varié. On a été les premières étonnées mais on a vraiment apprécié l’histoire d’amour qu’on a trouvé très belle ! D’ailleurs l’intrigue amoureuse est celle que qu’on a préféré même si l’intrigue vengeresse était pas mal. C’est une histoire pleine d’enjeux et ça c’est cool. La seule chose moins intéressante c’est le long monologue de Don Carlos concernant l’intrigue politique qui nous a de manière générale moins séduite que le reste, mais à part ça c’est une très bonne pièce qu’on vous recommande si vous avez envie d’ajouter une nouvelle lecture classique à votre collection (K : et c’est une non-adepte de classiques qui le dit !).



Ruy Blas


Don Salluste, disgracié, doit quitter la cour mais veut se venger de la reine avec l’aide de son cousin. Celui-ci refusant, il fait appel à son valet Ruy Blas. Il lui donne une fausse identité et la mission de séduire la Reine délaissée par le Roi. C’est ainsi que commence un jeu de séduction entre les deux. En plus de gravir les échelons dans le cœur de la Reine, il gravit les échelons sociaux jusqu'à devenir ministre. A l’instant ou son bonheur aurait était parfait, la Reine lui ayant exprimé son amour réciproque, Don Salluste réapparaît pour lui rappeler son arrangement et lui faire du chantage.


Ruy Blas est une pièce que j’ai étudiée à deux reprises dans ma scolarité, en seconde puis avec Kassandra à la fac et dans un cours comme dans l’autre j’ai vraiment apprécié travailler sur cette œuvre de théâtre. On aime la thématique de la double identité et la tension que cela crée au fur et à mesure que l’on approche de la fin, ainsi que l’intrigue politique. On a adoré voir comment Ruy Blas s’impose à la cour et parvient à la dominer en la séduisant et instillant peu à peu ses idées auprès de ces nobles déconnectés de la réalité qui ne pensent qu’à leur propre confort. Ruy Blas est un personnage auquel on s’attache (dans une certaine mesure car c’est différent d’un personnage de roman) au fil de et on a éprouvé beaucoup de pitié pour lui et la reine. Cette femme abandonnée de son mari, prisonnière dans son propre château, sa maison, et qui est la victime de la machination du cruel Don Salluste.

L : Le fait que l’intrigue ne soit pas trop complexe (à relativiser car c’est mon ressenti mais il faut être concentré pour ne pas s’y perdre) m’a, je pense, aidé à mieux l’apprécier n’étant pas une grande amatrice de théâtre.

Le seul point faible est selon nous que certains passages nous ont semblé longs.

On espère que si vous vous laissez tenter vous apprécierez autant que nous cette pièce qui n’est pas considérée comme un des chefs-d'œuvre de ce cher Victor Hugo mais qui est, il nous semble, accessible à un lectorat peu habitué au théâtre, classique ou non.



Le Jeu de l’Amour et du Hasard


Cette pièce repose sur un jeu de double identité dans laquelle nous suivons l’histoire de Silvia, une jeune femme promise à un jeune homme du nom de Dorante mais dont elle ne sait rien. Lui vient alors l’idée de tester son futur époux pour en apprendre plus sur lui. Elle échange son habit avec celui de sa femme de chambre, Lisette, et c’est donc cette dernière dans la peau de sa maîtresse qui se présente au jeune noble avec la complicité de son père et son frère. Cependant, ce qu’elle ignore, mais ce dont sa famille est au courant, c’est que Dorante a eu recours au même stratagème ! Il échange alors son identité avec celle de son valet, Bourguignon. Le père et le frère de Silvia curieux de voir comment les choses vont évoluer s’en remettent au hasard pour que les jeunes gens tombent amoureux.


Cette œuvre de Marivaux peut être très déstabilisante puisque nous avons quatre personnages qui échangent leurs rôles mais on vous assure qu’elle est passionnante. Les différentes rencontres entre les personnages sont très intéressantes et très amusantes. Les protagonistes et leurs interventions alliés au comique de situation en font une pièce drôle et légère qui se lit très bien. Un des avantages avec cette comédie c’est qu’il n’y a que très peu de personnages qui interviennent, il est donc très facile de suivre à condition de ne pas se mélanger dans les réelles et fausses identités de chacun.e !

Il est très intéressant de voir que sous couvert d’humour la pièce aborde le thème très important qu’est le mariage arrangé et cela nous a rappelé la bande dessinée que nous avons présenté il y a quelques semaines, Peau d’Homme d’Hubert et Zanzim. C’est très curieux de voir comment Silvia et Dorante ainsi que Lisette et Bourguignon tombent amoureux alors même qu’ils sont en train de jouer un rôle ! Et comment à travers un mensonge sur leur véritable identité ils finissent pourtant par trouver un amour vrai. On espère que si vous lisez cette pièce de théâtre après avoir lu ceci vous l’apprécierez comme nous et la trouverez très divertissante est intéressante.



Pinocchio

Lorsque l'arbre au bois étonnant tombe sous l'orage, l'homme pauvre et généreux décide d'en faire un pantin. Pinocchio est né. Mais c'est un enfant naïf et cruel, qui rêve d'une vie de prince. Après son Petit Chaperon Rouge, Joël Pommerat revisite cet autre conte populaire en soulevant les questions de la paternité, de la pauvreté, de la liberté


Kassandra : Vous connaissez sûrement l’histoire de Pinocchio au moins la version racontée par le film Disney. Toutefois, cette dernière a pour but de faire rêver et l’histoire a un peu été embellie, car dans la réalité Pinocchio n’est pas un gentil petit pantin un peu naïf et celui de Pommerat non plus. Dans cette revisite du roman de Collodi, Pommerat nous raconte l’histoire d’un homme profondément seul qui va se créer un fils de bois pour combler ce vide qui l’habite. Malheureusement, le pantin est avide, égoïste, méchant voire tyrannique envers son pauvre père. Pinocchio nourrit des rêves de grandeurs et porte beaucoup d’importance aux regards des autres ce qui le pousse à nier farouchement la pauvreté qui est celle de son père et par conséquent la sienne. Avec cette pièce Pommerat traite de la société, de son indignation envers la difficulté de celle-ci, il parle aussi de l’importance de la culture ainsi que du regard des autres, du fait de se construire par son propre regard et non par celui des autres, de s’émanciper également de ses parents… Enfin bref, en somme une courte pièce jeunesse qui parle aussi au plus grands d’une très grande richesse !



By Heart


À présent, Candida veut apprendre un dernier livre, le livre définitif. La faveur qu’elle m’a demandée est que je choisisse ce livre. Cher professeur, je suppose que maintenant vous comprenez la dimension de mon problème. Pressé par le temps, je dois accomplir cette terrible mission. Je vous demande de me conseiller : quel livre, quel dernier livre ?


By Heart nous apprend qu’apprendre par cœur et apprendre avec le cœur n’est pas la même chose… By Heart, c’est l’histoire d’un petit fils qui doit choisir le dernier livre que sa grand-mère perdant la vue lira et apprendra par cœur. Une mission qui peut paraître lourde. Mais Tiago Rodrigues raconte plus que ça, bien plus que ça. Cette pièce qui part d’un élément autobiographique lui permet de parler de bien d’autres choses mais surtout de la mémoire, du pouvoir de celle-ci. En effet, il raconte plusieurs histoires vraies et cite notamment Fahrenheit 451 de R. Bradbury (une très grande œuvre super intéressante au passage) pour montrer la puissance de la mémoire comme acte de résistance contre la censure ou l’oppression. Il parle aussi du pouvoir de la littérature et du partage à travers ces histoires de résistants qui se sont battus pour faire survivre des œuvres car la culture est une arme. On a trouvé cette pièce contemporaine vraiment très belle et très intéressante.


Alors ? Tenté.e par une de ces pièces ?

  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 21 mars 2021

Les Chroniques Lunaires :

Cinder

(Tome 1)


Informations pratiques

Auteur.e : Marissa Meyer

Date de publication : 2013

Maison d’édition : Pocket Jeunesse

Prix : 17.90€ (broché) 7.95€ (poche)


Résumé


La saga des Chroniques Lunaires est une réécriture de quatre célèbres contes dont chaque tome se concentre sur une nouvelle héroïne. Dans ce premier tome, nous faisons la rencontre de Cinder, une jeune adolescente cyborg de 16 ans qui vit à New Beijing dans un monde futuriste. Comme l’héroïne du conte d’origine, Cinder n’a pas tellement de chance dans la vie puisque sa belle-mère et sa sœur aînée adoptive l'exploitent. Entre les corvées qu’elles lui font faire et son emploi de mécanicienne, notre héroïne n’a pas vraiment de temps pour elle.

Mais le jour où le prince Kai franchit la porte de son atelier pour lui confier la réparation de son robot de compagnie auquel il est très attaché, marque le moment à partir duquel la vie de Cinder ne sera plus jamais la même. Entre traits d’esprits et maladresses, il en faut peu au jeune prince et à la jeune cyborg pour développer des sentiments l’un pour l’autre mais comme toujours la vie ne va pas faciliter les choses pour Cinder en liant son destin à celui du jeune homme mais également à celui de la terrible Reine Levana venue de la Lune pour menacer la Terre.



Avis


Un des points centraux de cette saga est qu'elle se déroule dans un univers futuriste très riche qui dépayse le lecteur. Il lui faut le temps de se familiariser à de nouveaux termes tels que “ carte ID ” , “ holocran ” ou bien “ minicran ” qui montrent une avancée technologique importante avec, surtout, le fait que des être-humains puissent posséder des caractéristiques robotiques à la suite d’opérations faisant alors d’eux des cyborgs.


Marissa Meyer s'inspire du célèbre conte de Cendrillon afin de le réinventer. On retrouve donc certains éléments marquant de l'histoire d'origine. Si l’univers dans lequel l’histoire prend maintenant place l’histoire est très différent, l’écrivaine a décidé d’intégrer des éléments marquants de l’histoire d’origine. Ainsi, nous avons une pantoufle de verre qui devient carrément un pied en métal robotique.. Tout comme dans le Disney ou Cendrillon possède des acolytes, les souris Cinder, elle, est accompagnée par Iko, le robot domestique de la famille. Finalement on pourrait également parler de la sœur adoptive de Cendrillon (Anastasie), qui, dans le deuxième film réalisé par Disney devient gentille et qui pourrait être incarné ici par Peony.


Ayant lu cette saga il y a quelque temps déjà, il s’agit donc ici d’une relecture et nous avons été frappées de remarquer à quel point les bases des intrigues qui vont animer les tomes suivants étaient déjà très bien posées dès le premier tome de la saga. On nous pousse à nous questionner très rapidement sur les origines de Cinder, le contexte de son adoption. On a relevé l’apparition furtive du nom d’un membre de la famille d’un futur personnage et même la présence d’un personnage qui devient un élément principal des prochains tomes. Petit à petit on nous pousse également à réfléchir et à nous poser des questions sur l’histoire des lunaires et le Dr Erland qui sont des éléments très importants pour la suite.


Ensuite, il nous semblait essentiel de vous parler des personnages qui y sont pour beaucoup dans le fait que nous apprécions beaucoup cette saga. Le Prince Kai est vraiment un personnage génial du début à la fin (ou presque…). Il est drôle, attentionné… Un vrai rayon de soleil alors même qu’il fait face à de nombreux problèmes. Il rit et a toujours un mot gentil pour Cinder. Il a aussi un petit côté espiègle et taquin qui nous plaît. Il y a également la pétillante et amusante Iko qui s’illustre comme la meilleure amie de Cinder. Cette dernière semble être une jeune fille à peu près comme les autres mais la connexion avec le prince Kai est immédiate et ne paraît pas forcée. Elle est très drôle et pertinente dans ses remarques ce qui la rend attachante. Finalement le traitement du personnage de Levana, la méchante, est très bien pensé. Nous avons apprécié la description de cette reine mystique venue de la Lune à la beauté parfaite et surnaturelle au point qu’elle en devient terrifiante.


Ce qu'il y a de très appréciable dans ce roman c'est que malgré une intrigue complexe et une atmosphère de plus en plus tendue, l'auteure a ajouté quelques touches d’humour notamment grâce aux personnages tels que notre héroïne, sa compagne Iko ou le mystérieux Dr.Erland. Ils permettent tous d’alléger de manière assez fréquente l'ambiance de certaines scènes. Car oui, si c'est un roman qui débute avec un rythme plutôt lent, permettant ainsi au lecteur de s'acclimater à se début d'histoire dépaysant, sachez que le rythme s'intensifie de plus en plus ! Cette accélération des actions à pour conséquence de créer une tension pour les personnages et pour le lecteur.

Pour terminer, nous avons beaucoup apprécié l’alternance de point de vue entre Cinder et Kai qui pour une fois ne sert pas à voir les sentiments amoureux évoluer du côté de chacun mais à nous montrer, à travers le point de vue de Kai, des moments clés à propos de l’intrigue politique.



  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 17 mars 2021

Céleste, ma planète


Informations pratiques

Auteur : Timothée de Fombelle

Date de publication : 2009

Maison d’édition : Gallimard Jeunesse

Prix : 4€


Résumé


Il suffira d’une rencontre avec Céleste pour que notre narrateur oublie sa bonne résolution de ne plus jamais tomber amoureux. Mais aussitôt est-elle apparue dans sa vie qu’elle disparaît, le laissant Alors, il ne lui reste plus qu’une chose à faire : la retrouver. Une fois chose faite, une seconde mission s’impose, une question de vie ou de mort, il doit la sauver.


Avis


J’ai lu cette très courte histoire pour la première fois au collège. Avec ce court récit, Timothée de Fombelle tente de sensibiliser avec poésie les jeunes lecteurs en éveillant chez eux une conscience écologique. En effet, avec ses jeunes héros vivant un amour aux enjeux écologiques, et surtout avec une héroïne qui s’avère être une allégorie de notre planète, l’auteur aborde intelligemment le sujet de l’écologie. L’univers décrit est industrialisé à l’excès avec des immeubles au nombre d’étages hallucinant, de la fumée qui pollue l’air, une surconsommation incompréhensible… Face à cela on a un narrateur qui dès le départ se contente du minimum et ne se vautre pas dans l’excès et la technologie et c’est sûrement ce qui explique en partie qu’il sera le premier à réagir au contact de Céleste. Cette dernière représente l’élément de génie de l’auteur ! Faire de son corps la représentation de l’état de la planète est une excellente idée. En lui donnant un corps, cela permet de remettre les choses en perspective. Nous polluons et détruisons la planète, qui nous permet pourtant de vivre, sans en prendre suffisamment compte : continuerions-nous ainsi, si, comme dans l’histoire, cela avait un impact sur un être humain et non plus seulement sur la planète ? Ce récit bien que très court est en réalité très riche et porteur d’un message et d’un questionnement intéressant qui peut résonner aussi bien chez un jeune public que chez un lecteur plus âgé.


Pied%20de%20page_edited.png
© Copyright
bottom of page