top of page
  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 14 oct. 2020

Shadow

ree

Informations pratiques :

Auteur : Laure Arbogast

Année de parution : 2012

Maison d’édition : Noir au blanc

Prix : 1.99€ (ebook)



Résumé


Alice rejoint sa cousine Chloé à Paris pour intégrer une école très sélect consacrée aux mathématiques. Elle y retrouve Hugo, son amour (secret) de lycée et s’y fait une petite bande d’amis. Studieuse, elle parvient à intégrer le groupe A, l’élite de l’école, dont fait partie son ennemi et rival : Léo. Ce jeune homme est aussi étrange qu'arrogant et hautain mais de la haine à l’amour il n’y a qu’un pas, qu’une note… Entre Hugo le chanteur et guitariste de musique punk et le mystérieux Léo, son homonyme à la carapace dur mais au cœur tendre, son cœur balance… Amour ou amitié, ce sera à elle de trancher !


Avis


On remercie avant tout l’auteure, Laure Arbogast, qui a eu la gentillesse de nous proposer de nous envoyer un de ses romans au choix. On a eu envie de découvrir son premier roman qui nous intriguait et dont on vous parle aujourd’hui.


Nous avons, pour la première fois, fait une Lecture Commune avec un debrief chaque jour sur ce que nous avions lu et nous avons beaucoup aimé l’expérience et nous le referons sans aucun doute. Cette LC nous a permis de constater que nous étions unanimes et avions les même remarques, positives ou négatives, à faire sur ce roman et notre avis final est très mitigé.


On a d’abord été gênées un peu par la longueur irrégulière des chapitres avec notamment un premier chapitre long, trop long. Le plus embêtant à été la forme elliptique du roman. On passe d’un moment à l’autre sans vraiment de transitions ce qui cause, selon nous, toute une série de problèmes.

Tout d’abord, tout va trop vite ! On ne connaît pas forcément la durée des ellipses ce qui peut nous perdre chronologiquement et surtout dans ses ellipses se passent probablement des événements qui, bien que anodins, sont en réalité essentiels pour construire un contexte, une relation solide entre les personnages, de l’attachement pour le lecteur… On perd trop de détails, de descriptions et d’informations qui permettraient de crédibiliser l’histoire. Sans cela, on a notamment des relations entre les personnages qui évoluent trop vite et semblent plus superficielles que sincères. En effet, on a une totale perte de crédibilité et certaines choses semblent tomber de nul part comme Alex qui déclare son amour à Alice au chapitre 2.

On a d’ailleurs noté beaucoup d’autres problèmes de crédibilité et de vraisemblance tout au long de l’histoire. Par exemple, il est dit qu’Alice n’a pu intégrer le groupe A que grâce à ses bons résultats en sport et en anglais mais tout le reste de l’histoire elle ne semble pas très douée en anglais puisqu’elle a notamment besoin que Léo lui traduise les paroles d’une chanson de Hugo. (D’ailleurs cette histoire de classe A détonne et semble étrange car on ne classe pas les élèves par niveau d’excellence. Cela nous a beaucoup fait penser au manga Spécial A de … ). Sinon, il y a encore le fait que le prof de math semble cautionner voire encourager la guéguerre futile d’Alice et Léo ou bien encore le fait qu’il se fasse soudoyer plus tard pour obtenir les résultats à l’avance ! C’est invraisemblable ! Tout comme le moment où Alice se venge de Léo en déclenchant les sprinklers (extincteurs automatiques à eau) des toilettes sans qu’il ne soit jamais question de la moindre sanction. On terminera avec le fait que l’arme dans le veston, lors de l’agression à la piscine, ne pèse visiblement rien puisque l’étudiant ne s’en aperçoit pas alors qu’une arme pèse facilement un kilo… Voici des exemples de toutes ces choses qui nous ont dérangées pendant notre lecture.

Ce n’est pas tout. On a noté pas mal de clichés et de raccourcis narratifs tels que le bout de verre sur lequel tombe Alice par le plus grand des hasard, le fait que Alice et Léo ait, quelle coïncidence, le même nom de famille (on comprend le choix de l’auteure à la fin mais on trouve que c’est un peu simple du coup… une autre exploitation de cette homonymie aurait pu être intéressante), ou bien encore, pas de bol, Alice qui oublie un moment important à cause de l’alcool… On comprend que ce genre de raccourcis sont pratiques pour les auteurs mais on a trouvé cela dommage.


Viennent ensuite les personnages… La moitié ne nous a pas séduites et on vous explique qui et pourquoi. Commençons par les personnages secondaires pour garder les principaux pour la fin. Alex et Clément sont presque des personnages anecdotiques dont on entend presque plus parler vers la fin. Célia est l’amie un peu fausse qui ne se réjouit pas de votre réussite si elle l'éclipse et aurait tendance à dire du mal dans votre dos tout en jugeant les autres un peu vite. Chloé est un peu plate, on a peu de détails sur sa personnalité et elle n’existe presque qu’à travers sa relation avec “Lapin”. D’ailleurs, elle paraît un peu superficielle au départ car sa relation avec Benjamin semble juste reposer sur le fait qu’elle le trouve beau.

Néanmoins, elle est heureusement plus réactive que sa cousine puisqu’une seule incohérence lui permet de comprendre que Benjamin n’est pas humain alors qu’Alice ne réagit pas et ne se questionne pas plus que ça malgré les indices qui se multiplient et les gros sous-entendus peu discrets qui parsèment le roman. On a eu quelques soucis avec l’héroïne (je ne l’ai pas aimé et elle m’a beaucoup énervée et agacée). Au-delà de son manque de réaction quant à la nature de Léo, elle multiplie les réaction irrationnelles et étranges : elle n’est pas particulièrement choquée par le fait que Léo ait une arme à feu, elle ne parlera jamais de l’agression de Léo par Lorenzo alors que n’importe qui l’aurait sûrement signalée, elle accepte que Lorenzo (qui est alors son prof) lui offre son costume d’Halloween et elle n’est pas bouleversée par le meurtre d’un étudiant par Lorenzo qui a pourtant lieu devant ses yeux et pas de soucis si l’affaire est étouffée, c’est JUSTE un meurtre ! Ce n’est pas tout ! Alice s’endort en 30 secondes et ne se pose pas de questions lorsqu’elle se retrouve dans la galerie des chimères de Notre-Dame comme si c’était normal et ouvert au public la nuit. Pire, elle paraît égoïste puisqu’elle ne réagit pas vraiment suite au coup de téléphone de Chloé qui semble assez paniquée et perturbée à cause de sa découverte, et ne change pas ses plans de voyage. Finalement, c’est une vraie girouette ! Ses sentiments ne semblent pas réellement sincères et forts puisque un coup elle aime Hugo, un coup elle aime Léo, un coup elle sort avec l’un puis couche avec l’autre peu de temps après… Les revirements de situations incessants font qu’elle n’a aucune crédibilité et qu’il est difficile de s’attacher et s’identifier à elle.

Heureusement, Léo est là ! C’est un personnage qui est certes méprisant au départ et donc assez détestable mais il a une véritable identité et ça c’est positif !Et puis on s’y attache comme ça ! D’autant plus que derrière sa carapace hautaine c’est un personnage loin d’être mauvais. Ce qui est dommage c’est que l’auteure lui a parfois attribué des réactions et des comportements qui ne lui ressemblent pas ou en tout cas ne correspondent pas à l’image que l’on en a (susceptibilité exagérée, déclaration en public, concert avec des ailes extravagantes,...).

Finalement, il reste Benjamin ! Lui aussi, on est très heureuses qu’il soit là parce qu’on l’a beaucoup aimé ! Son personnage est cohérent, drôle et très attachant ! Il est sans aucun doute notre personnage préféré pour ces raisons ! D’ailleurs, nous sommes d’accord sur le fait que selon nous la seule relation qui nous ait convaincues et touchées est celle de son amitié avec Léo ! On a beaucoup aimé leurs échanges, leur relation,... Les relations amoureuses étaient trop superficielles et parfois immatures pour leur âge et n’ont pas pu rivaliser avec cette belle amitié.


En ce qui concerne l’intrigue et le suspens autour de Léo, ce sont deux bons points de l’histoire ! En effet, tout au long du roman les diverses citations en épitaphes nous ont plu et le suspens était bon, on avait des doutes sur la nature de Léo, l’imaginant tantôt vampire, tantôt démon… Le fait qu’il soit une Ombre est original mais on aurait aimé plus d’informations, ça aurait mérité plus de développement parce que Léo a finalement les caractéristiques principales d’un vampire ce qui fait que l’on ne comprend pas vraiment la différence avec les Ombres. On suppose notamment que c’est cette nature particulière qui explique le texte “Ange ou démon elle devra choisir” de la couverture puisqu’ils boivent de l’ambroisie, boisson divine, mais il est aussi question d’ichor qui dans certaines fiction est le nom donné au sang des démons. Toutefois, cela n’est pas explicité ni expliqué donc nous ne pouvons que faire des suppositions. Il est dommage que l’auteure n’ait pas toujours exploité certains éléments au maximum ou ait été un peu expéditive, comme c’était le cas aussi avec l’étudiant lambda qui les attaque à la piscine et dont le traitement aurait pu être approfondi ou différent si l’étudiant n’avait pas été lambda. La manière dont tout cela se termine n’apporte rien à l’histoire.

Ensuite, on a bien aimé le revirement de situation concernant Lorenzo. Il reste un personnage assez désagréable dans l’ensemble mais il est très intéressant de découvrir qu’il n’est pas celui qu’il veut faire croire. On a apprécié découvrir un nouveau pan de ce personnage avec une explication de son acte qui n’avait en réalité pour but que d’offrir du temps à Léo en espérant le sauver. Bon point !

Enfin, on pense que la fin n’est pas optimale. Déjà, le dernier chapitre est un peu cliché, Léo ne se pose pas vraiment de questions sur sa guérison miraculeuse, il ne cherche pas à revoir Alice alors qu’il s’est toujours battu jusque-là… On a été un peu déçues. On regrette juste peut-être de ne pas en savoir plus sur ce qui arrive ensuite : qu’advient-il de la relation entre Léo et Alice ? Benjamin révélera-t-il la vérité à Chloé ? Finira-t-elle par l’accepter ? Que va-t-il se passer en ce qui concerne Hugo et Léo ? Un épilogue n’aurait pas été de trop.



Malgré notre avis très mitigé on a aimé certains points et on a gardé à l’esprit qu’il s’agit du premier roman de l’auteure. Un premier roman est généralement plus ou moins perfectible. C’est pourquoi nous pensons retenter l’expérience avec cette auteure mais avec une œuvre plus récente afin de pouvoir peut-être savourer l’expérience acquise par l’auteure.


On tient également à rappeler que notre avis n’engage que nous et que vous aimerez peut-être beaucoup cette histoire malgré ce qui nous a dérangé. Le meilleur avis sur un livre est celui que l’on se construit donc allez-y ! :)


Encore merci à Laure Arbogast ! C’est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux auteurs !


Notre ressenti en 2 GIFS :


Nous pendant une bonne partie du roman à cause de Alice :


Puis nous, dès que ça concernait Léo, Benjamin ou encore mieux les deux !



 
 
 
  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 11 oct. 2020

ree

Informations pratique :

Auteur : Illana Cantin

Année de parution : 2018

Maison d’édition : Hachette Roman

Prix : 15,90€


- Chronique solo de Léa-


Résumé


Priam, c’est un garçon plutôt BANAL avec un prénom qui, lui, ne l’est pas tellement (il vous expliquera d’ailleurs beaucoup mieux que moi dans le roman, de qui il le tient, si vous vous lancez dans son histoire). Il vit dans une famille qui l’aime et qu’il aime, il s’est constitué une bonne petite bande de potes (dont Gabrielle sa meilleure amie dont il est amoureux et qui je vous le donne dans le mile : ne voit rien du tout ! ) et ne sait toujours pas ce qu’il fera après le bac étant donné qu’il n’a pas de passion ni de facilités dans un domaine en particulier. Un garçon somme toute vraiment BANAL.

Pourtant, un soir, alors qu’il est à son bureau pour terminer tant bien que mal son DM de math (à garçon banal, situations banales), un inconnu toque à sa fenêtre. Cet inconnu c’est Georges. Mais au moment où il lui ouvre la fenêtre lui offrant l’asile (Georges est en fuite mais je vous laisse le plaisir de découvrir la raison en lisant le roman, mais surtout les détails hilarants de cette fuite.) il ne sait pas à quel point ce garçon va balayer toutes ses certitudes. Georges entre dans sa vie avec sa confiance en lui éblouissante et ses jeux de mots un peu pourris mais toujours très drôles. Dans le cœur et la tête de Priam tout est maintenant sans dessus dessous et il va commencer à se poser des questions sur lui-même : Qui est-il ? Que ressent-il? De qui est-il amoureux ? Que doit-il faire ?


PS : Et au cas où vous ne l’auriez pas compris, il ne va clairement pas finir avec la jolie fille comme un garçon banal de comédie romantique ! ;)


Avis


Avant de rentrer dans le vif du sujet en vous parlant de l’intrigue et des personnages je voudrais commencer par m’arrêter sur le style de l’auteure qui est vraiment très bon. L’auteure est très agréable à lire, on trouve un bon équilibre entre dialogues et descriptions. Tout est cohérent et bien construit. J’ai vraiment beaucoup apprécié les références mythologiques qui étaient vraiment très bien trouvées. Un autre point très appréciable avec cette auteure c’est que son style retranscrit parfaitement les pensées d’un adolescent et la vie de sa bande d'amis. Le niveau de langage est cohérent, pas trop enfantin ni trop soutenu, juste comme il faut et croyez-moi si je relève ce bon point c’est que ce n’est pas toujours maîtrisé…


Pour ce qui est de l’intrigue c’est une histoire d’amour (et j’aime en lire) mais ce n’est pas que ça ! C’est aussi une histoire d’amitié, de découverte de soi qui est vraiment très bien travaillée. On voit bien toutes les évolutions que ce soit dans la personnalité des héros ou dans les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres. On ajoute à ça tout un aspect psychologique vraiment très intéressant avec Priam qui fait beaucoup de crises d’angoisse qui vont l’amener à aller voir un psychologue et pousser Georges à s'éloigner de lui “ pour son bien ” . Le pauvre ne pensait pas à mal mais cette idée était complètement idiote parce que le pauvre Priam ça ne l’a pas aidé! Mais on lui pardonne parce que c’est Georges (cœur cœur)


Justement en parlant de Georges et Priam laissez moi vous parler d’eux. Vous avez déjà pu le lire dans le résumé mais Priam c’est vraiment l’adolescent de base et justement c’est pour ça que je me suis attaché à lui, il n’est pas parfait, il est un peu perdu et c’est un sentiment qui, je pense, est commun à beaucoup d’adolescents sur la planète ! Il doute de lui mais sait faire preuve de courage quand il le faut. Il est aussi drôle et vraiment très touchant alors que Georges lui est très drôle également mais c’est également une boule d’énergie et d’assurance auprès de qui il est facile de s’assumer et sur qui il est agréable de s’appuyer. C’est un garçon très intelligent et intéressant avec qui on peut refaire le monde (la référence au titre est complètement et sincèrement fortuite ! ).

Ce que j’ai vraiment apprécié avec les personnages d’Illana Cantin c’est qu’ils ne sont pas parfait, ils ont leurs défauts et leurs qualités. Priam à tendance à se voiler la face lorsqu’il doit affronter le fait qu’il développe des sentiments pour Georges. Ce dernier n'est d'ailleurs pas parfait, je le rappelle, et cela explique que ses idées ne sont pas toujours brillantes comme lorsqu'il demande à ses amis de mentir à Priam. Mais ce ne sont pas les seuls à être imparfaitement réels ! On pourrait évoquer Gabrielle qui fait un petit peu la girouette, elle ne voit pas les sentiments de Priam pendant des années mais se découvre des sentiments quand celui-ci se détache enfin d’elle et se rapproche de Georges. On évoquera aussi Elliot. Elliot, Elliot, Elliot… C’est un personnage que j’ai moyennement apprécié. On peut pas lui enlever qu’il est plutôt drôle mais je n’oublie pas avec quelle violence il a réagi lorsqu’il a découvert que Priam et Georges s’aimaient et le fait qu’il défende Priam auprès de grosses brutes à l’anniversaire de Charlotte ou qu’il accepte le gage de Georges d’embrasser un garçon dans un bar ne suffit pas à le racheter à mes yeux.


Un peu plus tôt j’évoquais avec quelle réalisme Illana Cantin dépeignait cette histoire. En plus d’avoir créé des personnages vraiment bien construits et cohérents, le changement de relation entre Georges et Priam est progressif ce qui rend leur histoire crédible. Elle ne semble pas forcée ou subite, comme sortie d’un chapeau magique et ça, c’est vraiment appréciable ! Priam met beaucoup de temps à affronter les sentiments qu’il éprouve pour Georges. Il a toujours été attiré par des filles, il est amoureux de Gabrielle (enfin c’est ce qu’il croit) et un jour sans qu’il ne s’y attende, Georges l’embrasse. Le chamboulement pour ce pauvre Priam ! Il ne réagit pas franchement bien lui non plus et il lui faut un bon mois, une discussion à cœur ouvert avec sa sœur et se retrouver seul, à moitié dans le noir, un soir de nouvel an, dans le lycée privé de Georges pour se rendre compte qu’il est amoureux de lui ! Mais même après ça, alors qu’ils sont ensemble il y a plusieurs fois où Priam n’arrive pas à avoir des attentions en public envers Georges alors même qu’il le voudrait mais la pression sociale et la peur du jugement l’en empêchent. Ce n’est pas une histoire où tout est rose dès l’instant où les personnages se mettent ensemble, il faut beaucoup de travail sur soi de la part de l’un mais aussi énormément de patience de la part de l’autre pour faire marcher les choses. Tous ces doutes, toutes ces difficultés apportent de la vraisemblance à leur histoire d’amour. Il est question d’adolescents dans ce roman, dont un, qui découvre les joies et les angoisses d’une première réelle histoire d’amour avec les moments de gênes des débuts, les questionnements, l’adaptation à l’autre et l’acceptation de soi et du regard des autres sur soi dans le cas de Priam particulièrement. Ils doivent apprendre à construire leur relation petit à petit et un des très bon point avec cette histoire est que l’on voit de vraies conversations entre les deux ! Le lecteur a la chance de pouvoir les voir débattre, échanger et discuter. Leur relation ne repose pas du tout sur leur physique et si on sait que Georges est attirant (sa popularité, la réaction de Gabrielle entre autre chose) ce n’est que très tard dans le roman que Priam relève ce point chez Georges. Ce n’est pas du tout la raison pour laquelle il est tombé amoureux de lui.


Je conclurai cet avis en disant qu’Illana Cantin a écrit ici une très belle histoire que j’ai plaisir à parcourir à nouveau de temps en temps. Je vous la conseille sincèrement et ne doute pas que vous l'apprécierez. Enfin je l’espère en tous cas !


Si vous voulez prolonger un peu plus votre voyage dans l’univers de cette histoire vous pouvez aller voir le compte wattpad de l’auteur qui a posté sur le site un recueil “ Lettre à Priam “ dont le principe est simple : des abonnées ont envoyé des e-mail à une adresse créée pour ce projet et ils ont reçu une réponse de la part de Priam ! C’est très intéressant puisqu’on retrouve les réflexions, les avis et pensées du personnage du roman que l’on vient de quitter !

Je profite de cette publication pour vous parler du tout dernier roman d’Illana Cantin intitulé Rose Rage publié le mois dernier aux éditions Hachette Roman. Nous ne l’avons pas encore lu avec Kassandra mais nous l’avons toutes les deux mises dans nos Wishlists car il nous fait vraiment très très envie.


Mon avis en un GIF :

ree

 
 
 
  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 23 sept. 2020

Entre les mondes

ree





Infos pratiques:


Auteur : Sébastien Vignoud (son site, sa page facebook, sa page instagram)

Date de publication : 29 juillet 2020

Maison d'édition : auto-édition









Résumé


Deux sœurs, une dispute et l'aventure incroyable qui en résulte ! D'un côté Églantine, la grande sœur, la sceptique, de l'autre Zoé, la petite sœur qui croit dur comme fer que la magie, la VRAIE magie, ça existe. Elle y croit tant qu'elle finit par invoquer, sans trop savoir comment, une drôle de créature répondant au nom de Jenkins qui va mettre un sacré bazar dans leur monde ! Oups... Grosse bêtises en vue ! Fini les disputes, les deux sœurs s'unissent pour tenter de réparer la dite bêtise et cela les mènera dans un drôle de couloir rempli de portes. Le Couloir, tel est son nom, permet de relier les différents mondes existants. C'est ainsi que débute le périple de nos deux héroïnes, dans ce couloir où elles rencontrerons divers personnages disposés (ou non) à les aider dans leur quête qui n'est pas des moindres : arrêter le perturbateur Jenkins et sauver l'Univers ! Rien que ça !



Avis


- SP traité par Kassandra -


Cette chronique est la toute première écrite dans le cadre d'un Service Presse et je tiens tout d'abord à remercier l'auteur pour sa confiance et la chance qu'il nous a offert malgré le fait que nous débutons seulement en tant que blogueuses littéraire et bookstagrammeuses.


Il s'agit de son premier roman auto-édité et il est à la recherche de retours donc n'hésitez pas à lui demander vous aussi un SP sur SimPlement.


Parce que les critiques constructives sont nécessaires pour s'améliorer et qu'un SP n'implique pas que des retours positifs, j'ai cherché à pointer autant les points positifs que les négatifs. Je tiens à dire dès le début que cet avis est le mien et que ce qui ne m'a pas plu peut plaire à quelqu'un d'autre donc ne vous arrêtez pas à ça et donner sa chance à ce roman.


Tout d'abord, il faut savoir que c'est un roman court de fantasy humoristique. Le format court peut être bien pour des lecteurs qui n'aiment pas forcément se lancer dans des pavés comme les jeunes lecteurs, mais c'est aussi le risque d'avoir une histoire où ça va trop vite et lors de laquelle on a pas le temps de vraiment s'attacher aux personnages et ce sont des problèmes que j'ai rencontré. J'y reviendrai. Je disais donc que la longueur de ce roman peut être un bon choix pour un public relativement jeune, des collégiens peut-être. On peut supposer que c'est effectivement le public visé puisque les deux héroïnes sont plutôt jeunes, surtout Zoé, même si leur âge n'est pas déterminé clairement dans l'histoire (dans le résumé il est indiqué que Eglantine a 11 ans).Le langage est parfois assez simple et enfantin tandis que le récit se révèle souvent comme simpliste. Les enfants se lassant vite et ayant une capacité de concentration limitée, la simplicité et les enchaînements rapides ne devraient pas poser de problèmes. En ce qui concerne l'humour, le nom de certains personnages sont censés être drôles (Piou Piou 1er, Kakaoku...) mais si ça peut bien marcher sur les enfants selon moi, un public plus âgé n'y sera pas vraiment réceptif même si l'idée du jeu linguistique est en soi une bonne idée.

Le soucis, c'est que d'une autre part, le récit ne semble pas adapté à des enfants. En effet, le lexique employé est parfois trop compliqué, trop riche pour un jeune public qui aurait besoin d'un dictionnaire à disposition pour comprendre. Le second soucis au niveau du langage qui pourrait poser problème pour ce public c'est le langage fleuri de certaines personnages... Et pour ce public plus âgé, plus critique tout paraît trop simple. On rentre un peu trop vite dans l'action, les éléments s'enchaînent très vite, trop vite. On a par exemple la manifestation magique qui n'est pas grandiose et qui disparaît aussi facilement qu'elle est apparue. Les problèmes se résolvent beaucoup trop vite (par exemple, lorsque Eglantine se dispute avec Kakaoku, ils se disputent et 5 minutes plus tard ils regrettent et se réconcilient.). Ainsi, on a un soucis de clarté et de cohérence qu'en au public visé par l'auteur.

D'autres soucis de cohérence et de clarté parsèment le roman. Tout d'abord, spatialement et géographiquement on ne sait pas où on se situe. Le langage nous permet tantôt l'impression que nous sommes dans une époque moderne et à d'autres moments on ne sait plus trop comme avec l'évocation de la « taverne ». Géographiquement, l'auteure invente une ville ce qui laisse supposer que les personnages vivent dans un monde différent du nôtre mais tout semble normal et semblable à notre monde. Au passage, le nom de la ville, « Sempervirent » est un adjectif que l'on utilise pour désigner les plantes qui ne perdent pas leurs feuilles et qui s'opposent au arbres dit caducs par exemple, comme le sapin qui perd ses aiguilles. C'est un nom original dont le choix ne doit pas être anodin, c'est dommage que l'on ait pas la moindre explication, justification à ce nom pourtant singulier. Ensuite, il y a, je trouve, des petits soucis dans la construction des personnages. Dans un premier temps, il y a le fait que l'on ne sait absolument pas quel âge ont les deux sœurs. On sait que Eglantine est l’aînée et on établi assez rapidement que Zoé est très jeune. Son personnage bien que relativement cliché reste cohérent. C'est une jeune fille qui croit en la magie, un peu capricieuse, aux réactions enfantines typiques. Ses « Quand est-ce qu'on arrive ? » nous la rendent familière et elle a un petit quelque chose de sympathique. En revanche, jusqu'à la fin je n'ai pas réussi à établir avec certitude l'âge de Eglantine ce qui est un peu gênant. Tantôt elle se montre mature et cultivée puisqu'elle connaît vraisemblablement le mythe d'Oedipe et aime lire a priori des articles encyclopédiques, tantôt elle boude comme une enfant. Ces deux aspects de sa personnalité m'ont un peu perdue.


Je pense donc que l'auteur gagnerait à retravailler les différents points énoncés ainsi que les suivants car d'autres petites choses peuvent selon moi être améliorées.

Premier point : les petites péripéties que vivent les personnages en traversant divers mondes pour atteindre leur destination ne sont pas déplaisantes mais elles n'apportent rien de spécial. J'entends pas là qu'il pourrait être intéressant que les petites aventures servent à enseigner quelque choses aux jeunes filles comme dans un roman initiatique par exemple. Ici, les péripéties sont un peu gratuites.

Deuxième point : certains éléments ne sont pas exploités totalement ou jusqu'au bout. En effet, le fait que le temps passe différemment dans le couloir et dans les mondes est d'abord sous-entendu lorsque la présentatrice du monde d'origine des deux sœurs parle des événements des « derniers jours » puis explicité par Kakaoku. Mais à la fin on zappe presque cet élément et l'auteur crée une incohérence, un manque de vraisemblance lors du retour des sœurs chez elles. Les parents auraient forcément réagi à la disparition de leur filles, prévenu la police par exemple, et auraient forcément posé des questions malgré la joie de les retrouver. La fin bien mignonne avec cette famille réunie pour partager des crêpes n'est pour autant pas crédible.

Troisième point : la résolution du problème « Jenkins ». Tous les personnages finissent par s’énerver ce qui n'a rien de productif et Zoé finit quand même par passer à tabac la créature ! La solution n'est clairement pas idéale tout comme la morale qui en ressort : « si la discussion ne fonctionne pas, réglons le problème par la baston ». Je pense que cette scène aurait justement pu être l'occasion d'avoir un moment comique : torture à base de chatouilles, combat de pierre/papier/ciseaux ou que sais-je ! Il y a plein d'autres solutions...

Quatrième point : en parlant de Zoé... une magicienne puissante ? Elle n'a rien fait de particulier jusque-là, ça paraît peu crédible et ça ne fait pas vraiment rêver. Au risque d'être encore dans le cliché, sa puissance pourrait être justifiée par sa foi incroyable en la magie qui serait la source de sa puissance magique. On aurait au moins une explication. Des petits événements étranges inexpliqués par-ci par-là pendant leur périple pourrait être sympa avec finalement leur explication lors de cette révélation.

Cinquième point : c'est peu important et subjectif, mais au début du roman les répétitions et insistances quant au fait que le récit se déroule en période estivale étaient peut-être un peu lourde.

Enfin, sixième point : la narration et la focalisation choisies. On a une narration à la 3ème personne avec plutôt des points de vue externe/omniscient. On nous parle peu des pensées des personnages etc ce qui aurait pu être utile pour s'attacher. Un narrateur-personnage aurait pu être intéressant pour ancrer encore plus le lecteur dans l'histoire puisque le récit est court et que c'est assez difficile de plonger totalement dans un univers en si peu de temps.


MAIS il n'y a pas que des points négatifs ou à améliorés ! Certaines choses sont déjà très bien !


J'ai trouvé l'idée des mondes multiples avec ce couloir qui les relierait originale et encore plus l'idée que cet Univers serait géré par des koalas ! Oui, oui, vous avez bien lu !

Ensuite, un point plutôt pas mal c'est l'humour. Certaines blagues comme celle du pélican ou la réplique de Janine (si vous voulez comprendre filez lire le roman !) étaient vraiment sympas ! Le côté absurde de certaines situations comme Kakaoku qui fait fuir une créature terrifiante alors qu'il n'est pas plus haut que trois pommes m'a fait sourire. Mais pour moi, le moment le plus drôle et probablement celui que j'ai préféré du roman est la rencontre que nos trois amis font au chapitre 10. La scène absurde et loufoque mettant en scène un paysan se prenant pour un empereur et son cousin nommé général des armées dont ils sont les deux seuls membres était épique ! J'ai beaucoup aimé ! Par la suite la scène se poursuit et le décalage entre la situation réelle et ce que présente le paysan/empereur est drôle. Ce dernier est d'ailleurs complètement ridicule ! Il continue son cinéma en parlant de négociations alors qu'il est en train d'éplucher des patates chez sa mère ! Il s'invente complètement une vie et il est le seul, avec son cousin, à vivre dans ce délire, délire que les autres personnages prennent plaisir à casser. Le comble c'est lorsque l'on se rend compte que celui que l'on prenait pour un adolescent un peu capricieux et perché est un homme de 35 ans... Un très bon chapitre !

Finalement, j'ai bien aimé la références à Oedipe avec la sphinge et son énigme ainsi que la rencontre avec l'homme banal rencontré dans le couloir. Il parle en anglais et les met en garde contre un danger. Il peut y avoir une complicité entre l'auteur et le lecteur puisqu'un lecteur comprenant l'anglais en saura plus que les personnages à ce moment-là MAIS attention, le danger c'est que le lecteur ne comprenne pas l'anglais à ce moment-là on perd cet avantage. Il serait donc judicieux d'ajouter une note avec la traduction. Une note ne serait pas de trop non plus pour expliquer la référence à la Sphinge pour ceux qui ne la connaîtrait pas ainsi que peut-être une traduction des personnages quand ils commencent à avoir du mal à parler de manière intelligible à cause de la créature aux oreilles de lapin.


Ainsi, je conclurai cette chronique en disant qu'il faut toujours commencer quelque part et qu'un projet n'est jamais parfait du premier coup. Il a toujours besoin d'être retravaillé et amélioré jusqu'à atteindre son plein potentiel. Je pense que l'auteur a encore du travail à effectuer sur ce roman qui possède des qualités et est prometteur. J'espère que mon retour sera suffisamment constructif pour apporter quelque chose de bénéfique à cette œuvre. Une fois encore je vous encourage à aller lire ce court roman parce qu'il y a autant d'avis que de lecteurs donc vous ne serez pas forcément toujours d'accord avec moi, mais aussi tout simplement parce que plus il recevra des avis divers, plus il aura les outils nécessaires et utiles pour progresser en tant qu'auteur.


Encore un grand merci à Sébastien Vignoud pour ce Service Presse !


 
 
 
Pied%20de%20page_edited.png
© Copyright
bottom of page