top of page
  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 17 janv. 2021

L'héritière de Salem

Informations pratiques

Auteur : Joanna Kheerly

Année de publication : 2020

Maison d'édition : Independently published

Prix : 9.90€(broché) 2.99€ (ebook)



Résumé


2025 la Troisième Guerre mondiale est déclenchée. Pour éviter la destruction de notre planète, les créatures légendaires qui la peuplaient jusqu’à maintenant dans l’ombre se réveillent et font plier les gouvernements pour ré-instaurer la paix.

Une trentaine d'années plus tard nous suivons Elenna Goodwin, la fille de la très célèbre sorcière Sarah Good (la même Sarah Good qui fut une des premières cibles de la chasse aux sorcières de Salem). Sorcière Blanche tricentenaire elle doit faire face au début du roman à une suite de meurtres réalisés par une Sorcière Noire qui inquiète l’OSS (nouvelle police composée de créatures surnaturelles et d’humains). Elenna, son coéquipier Dylan, et les quelques autres membres de leur équipe vont mettre tout en œuvre pour arrêter cette Sorcière et cette série de meurtres qui ont tout de sacrifices humains.



Avis


Alerte Spoil : Dans l’avis que vous allez lire seront présents quelques spoils mais rassurez-vous ce ne sont que des éléments qui arrivent ou se devinent assez rapidement.


Nous apprécions la thématique de la sorcière et nous y sommes familières puisque cela a été le sujet d’un cours que nous avons suivi dans le cadre de nos études. Nous avons été ravies de constater que l’auteure, Joanna Kheerly, semble avoir fourni un travail de recherche afin de baser son histoire sur des faits réels en y mêlant ses propres idées pour construire son intrigue. Par exemple, Sarah Good, la mère d’Elenna dans l’histoire, a réellement existée et fut l’une des premières femmes à être accusée de sorcellerie, marquant ainsi le début de la chasse aux sorcières de Salem. Celle-ci a bel et bien donné naissance à une première fille du nom de Dorothy, âgée de 4 ans au moment de l’arrestation de sa mère, ainsi qu'à une autre enfant prénommée Mercy alors même qu’elle était emprisonnée. L’auteure a, à partir de cette histoire tragique, tissé l’intrigue de son œuvre en faisant disparaître la jeune Dorothy et en donnant une sœur jumelle à Mercy. Nous avons trouvé que l’alliance entre réel et fiction avait été très bien menée et nous tenions à la saluer pour cela.


Cependant, nous tenons à aborder un élément qui nous a un petit peu gêné dans notre lecture : la rapidité à laquelle les événements se déroulent. C'est un souci courant avec les romans qui sont aussi court et cela engendre un effet boule de neige qui crée d'autres problèmes.

Par exemple, il a été assez difficile de nous attacher aux personnages ou de croire aux liens qui se tissent entre certains et notamment entre Elenna et le séduisant Natif et coéquipier de cette dernière, Mirage. K : Surtout pour moi. J’ai regretté ne pas voir un peu plus de démonstration de tendresse ce qui aurait permis de rendre plus concret les sentiments qu’ils ont l’un pour l’autre et le lien qu’ils ont créé. La plupart du temps, lorsqu’ils sont ensemble c’est parce que Mirage a besoin de boire le sang d’Elenna pour survivre. L'ellipse de plusieurs mois ne nous permet pas de voir le début de leur relation, il n’y avait pas besoin de les voir s’embrasser ou se sauter dessus toutes les trois pages mais une remarque, un geste ou un regard suffit parfois à rendre plus réel une relation entre deux personnages.

Un autre point de l’histoire qui nous a gêné à cause de cette rapidité dans l'intrigue, c'est le combat final entre les deux sorcières. On a trouvé qu’il se terminait trop vite, trop facilement alors que les deux sorcières sont censées être de forces égales, le combat aurait dû, il nous semble, être beaucoup plus intense pour pouvoir captiver le lecteur. Du coup, on n'a même pas eu le temps de s'inquiéter pour Elenna. De plus, elles n’ont même pas échangé une seule parole alors qu’on s’attendait à ce qu’Elenna essaie de comprendre le pourquoi de ces actes, mais non. C’était un peu décevant.


Enfin, nous terminerons sur un dernier point qui nous semblait important de soulever, le suspens pas super bien géré. Si nous avons pu croire pendant les quelques soixante premières pages qu’elle se rapprocherait de Dylan, son collègue, dès l’instant de la première morsure de Mirage il a été clair que c’est ce dernier qui ferait chavirer notre héroïne. K: Je m’en suis même douté dès leur rencontre et j’en étais certaine dès la petite conversation qu’ils ont avant cet événement. De même, il nous a été plutôt aisé de deviner l’identité de la Sorcière Noire, nous n’en dirons pas plus évidemment car c’est un élément très important de l’intrigue mais nous aurions préféré que le suspens tienne un peu plus longtemps.



  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 25 oct. 2020

Le Manège des Fées


Informations pratiques

Auteur : Mickaël Bénétruy

Année d’édition : (2 juin) 2020

Maison d’édition : auto-édité

Prix : 16.90€ (broché), 2.99€ (ebook)



Résumé


Léna est une jeune parisienne au tempérament de feu possédant un caractère bien trempé et un humour bien affuté ! Elle gagne sa vie en tant que détective privé en travaillant pour Idriss Moukandjo, alias Martin Freeman, son boss et meilleur ami (quasiment le seul, en réalité). Alors que celui-ci se retrouve hospitalisé en suisse suite à un accident, Léna récupère l’enquête qu’il s’apprêtait à entamer et fait la rencontre de Simon, un jeune suisse qui a besoin d’un coup de main pour éclaircir le mystère qui entoure les photographies découvertes dans les affaires de son grand-père aujourd’hui atteint d’Alzheimer. Léna ne résiste pas plus à l’idée de découvrir ce que cache cette magnifique voiture au siège ensanglanté qu’aux belles mécaniques (à deux ou quatre roues, elle ne fait pas de discrimination !) et c’est ainsi, avec un coéquipier inexpérimenté mais attachant que Léna laisse les missions d’adultères de côté pour une enquête bien plus trépidante et importante mais aussi beaucoup plus dangereuse !



Avis


Cette première œuvre de l’auteur auto-édité fut une très belle découverte et une super lecture ! Il s’agit vraiment d’un roman de qualité surtout pour un premier roman !


En effet, l’intrigue est bonne, plutôt originale et très bien menée du début à la fin du livre ! L’auteur capte l’attention de son lecteur dès le premier chapitre qui est prometteur pour le reste du livre avec un début qui donne toutes les informations nécessaires pour une bonne compréhension. En plus, l’auteur maintient un très bon suspens jusqu’à la fin ! On avance au même rythme que les personnages, découvrant à leurs côtés les indices les uns après les autres, rebondissant d’une découverte à une autre jusqu’à finalement obtenir le dernier mot dans cette affaire périlleuse ! Un bon livre policier implique obligatoirement que le lecteur ne devine pas au bout de 10 pages qui est le coupable et ici, jusqu’à la révélation finale, nous n’avons pas deviné ce qui est donc un excellent point.


Mais ce n’est pas tout ! Ce roman possède encore bien d’autres qualités ! Et l’une des principales est sans nul doute les personnages ! Nous les avons beaucoup aimé et il est même difficile d’établir lequel a notre préférence car ils sont tous très attachants et ce dès notre première rencontre avec eux.

Léna est une jeune femme très attachante de part son fort caractère, son aplomb, sa répartie et son humour ! Elle nous a tuées de rire plus d’une fois. De plus, les analepses (terme littéraire pour désigner les flash-backs) nous permettent d’en apprendre plus sur son passé si mystérieux et difficile qui a forgé la jeune femme qu’elle est désormais. Les sauts dans le temps ou de point de vue ne sont qu’assez discrètement indiqués (il faut faire attention à l’année indiquée en chaque début de chapitre notamment) et au départ on ne comprend pas forcément quel est le rapport avec l’intrigue, d’autant plus qu’il faut avoir été attentif pour savoir que Héléna est Léna, mais les liens se font et tout s’éclaire. On a donc un récit enrichi par ces analepses et quelques changements de point de vue.

Mais revenons-en à nos personnages et passons à Freeman l’ami et patron de Léna ! L’homme nous est très franchement sympathique dès le premier chapitre ! Il est est drôle et sa relation complice avec Léna est touchante. Sa bienveillance et son côté presque “papa poule” envers Léna est adorable ! On a particulièrement aimé le moment à la fin du roman lorsque l’on en apprend plus sur leur rencontre. D’ailleurs, on notera à cet instant que l’auteur fait un clin d’œil à un détail du début du roman ce qui nous a personnellement fait sourire et nous a beaucoup plu ! De toute façon, je pense que ce roman nous a mis le sourire aux lèvres au moins durant la moitié du récit, et Simon n’est d’ailleurs pas étranger à ce fait !

Ah, Simon ! Profondément gentil, amusant et touchant, il nous a conquises ! Léna et lui font clairement la paire ! On a adoré leur duo de choc à la fois très différent et pourtant très complémentaire et de plus en plus complice au fil du temps !

Finalement il y a encore Jacques, alias le Prophète et Noah qui, s' ils font d’assez brèves apparitions, nous ont laissé un bon souvenir. Oui, oui, même Noah ! Ce roman réserve des surprises...


Pour finir, on a envie de complimenter la plume de l’auteur qui est très agréable, fluide et très prenante ! On rentre vite dans l’histoire et il est par la suite bien difficile de s’arrêter ! Le dosage entre dialogue et description est excellent tout comme l’équilibre entre moments sérieux et moments plus légers grâce à l’humour et les situations cocasses. L’auteur a également su doser l’action ainsi que les rebondissements, et les accalmies qui sont toutefois riches en informations ou sont mises au profit de l’attachement envers les personnages. Enfin, l’auteur a su réellement transmettre des sentiments à travers son écriture : de l’adrénaline lors de la course poursuite, de la tension, de l’angoisse ainsi que de la peur lors de la confrontation mais aussi de la légèreté et de la tendresse à d’autres. Pour un premier roman nous avons été très agréablement surprises ! Chapeau à l’auteur !


Si on chipote un peu on dira que Simon accepte un peu vite de faire confiance à Léna lorsqu’elle débarque au rendez-vous à la place de Freeman qui a été hospitalisé mais sinon rien à reprocher à l’histoire que ce soit en ce qui concerne la vraisemblance, la cohérence, la crédibilité des événements, les personnages ou bien encore l’écriture de l’auteur…


On terminera en disant que l’on a été un peu frustrées par certains aspects de la fin mais c’est TOTALEMENT subjectif ! On a tellement aimé le reste du roman que l’on aurait tout simplement voulu en savoir plus sur ce qui va se passer par la suite notamment ! Pour Simon, pour Noah… On avoue avoir espéré que Simon rejoigne la petite équipe de détectives privés formée par Léna et Freeman et pourquoi pas que la pétillante parisienne craque pour l’adorable suisse ! Après les aventures qu’ils ont vécues, on pensait que cela les aurait rapprochés ! On a été un peu déçue, mais ce n’est pas la faute de l’auteur, mais bien des lectrices un peu trop romantique que nous sommes ! On peut comprendre que ce n’était pas ce que l’auteur avait envie de raconter et on respecte totalement son choix, surtout que cela ne gâche pas le moins du monde la qualité du roman dans son ensemble.


On tient à applaudir le travail de Mickaël Bénétruy car un premier roman est souvent plein de plus ou moins gros défauts à corriger qui servent aussi à apprendre et à s’améliorer mais cette fois-ci nous n’avons réellement aucune remarque à faire. L'œuvre nous paraît parfaite telle qu’elle est ! Vous savez, si vous avez lu nos autres chroniques, et notamment celles d’autres SP, que nous sommes toujours honnêtes et que nous vous parlons autant des bons que des mauvais points que présentent une œuvre et que nous n’embellissons pas la vérité même s’il s’agit d’un Service Presse et donc d’un livre que nous avons gentiment et généreusement reçu gratuitement de la part de l’auteur. C’est pourquoi, nous vous invitons à nous faire confiance et surtout à laisser sa chance à ce roman qui le mérite amplement et qui, selon nous, est bien meilleur que certains romans édités en maison d’édition.

Je recommande d’autant plus ce roman qu’il a réussi l’exploit de me plaire alors que je ne suis vraiment, mais alors vraiment, pas portée sur le genre policier d’habitude, à moins qu’il ne soit agrémenté d’une dimension fantastique ou d’une histoire d’amour. Ici, il n’y a aucun des deux. Je n’ai cependant pas eu le temps d’être réticente. Kassandra a lu en premier le chapitre 1 et m’a invité à faire de même et j’ai immédiatement accroché avec la plume de l’auteur moi aussi. Donc laissez sa chance à ce roman même si le genre policier n’est pas habituellement votre tasse de thé, vous pourriez avoir une belle surprise.


Si vous hésitez, nous vous conseillons de chercher sur internet le premier chapitre qui est disponible sur plusieurs sites comme Librinova, France Loisirs, l'espace culturel leclerc… afin de vous faire une première idée de la plume de l’auteur et juger si le récit vous attire ou non.


N’hésitez pas à nous dire s' il vous tente et si vous vous embarquez dans cette enquête aux côtés de Léna et Simon, nous serons ravies d’échanger avec vous dessus ensuite !

(On vous informe au passage que si vous aimeriez acheter un roman dédicacé c’est envisageable en passant par Librinova pour contacter l’auteur. On a demandé en pensant que ça peut intéresser certains.es d’entre vous !)


Notre avis en 2 GIFS :


Nous durant tout le roman :

Nous attendant la suite (parce qu’on a le plaisir de vous annoncer qu’une suite est en cours d’écriture) avec une impatience non-dissimulée !



On remercie une fois encore Mickaël Bénétruy pour nous avoir proposé son roman, on a adoré et on sera ravies de lire la suite à sa sortie ! 😊

  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 23 sept. 2020

Entre les mondes






Infos pratiques:


Auteur : Sébastien Vignoud (son site, sa page facebook, sa page instagram)

Date de publication : 29 juillet 2020

Maison d'édition : auto-édition









Résumé


Deux sœurs, une dispute et l'aventure incroyable qui en résulte ! D'un côté Églantine, la grande sœur, la sceptique, de l'autre Zoé, la petite sœur qui croit dur comme fer que la magie, la VRAIE magie, ça existe. Elle y croit tant qu'elle finit par invoquer, sans trop savoir comment, une drôle de créature répondant au nom de Jenkins qui va mettre un sacré bazar dans leur monde ! Oups... Grosse bêtises en vue ! Fini les disputes, les deux sœurs s'unissent pour tenter de réparer la dite bêtise et cela les mènera dans un drôle de couloir rempli de portes. Le Couloir, tel est son nom, permet de relier les différents mondes existants. C'est ainsi que débute le périple de nos deux héroïnes, dans ce couloir où elles rencontrerons divers personnages disposés (ou non) à les aider dans leur quête qui n'est pas des moindres : arrêter le perturbateur Jenkins et sauver l'Univers ! Rien que ça !



Avis


- SP traité par Kassandra -


Cette chronique est la toute première écrite dans le cadre d'un Service Presse et je tiens tout d'abord à remercier l'auteur pour sa confiance et la chance qu'il nous a offert malgré le fait que nous débutons seulement en tant que blogueuses littéraire et bookstagrammeuses.


Il s'agit de son premier roman auto-édité et il est à la recherche de retours donc n'hésitez pas à lui demander vous aussi un SP sur SimPlement.


Parce que les critiques constructives sont nécessaires pour s'améliorer et qu'un SP n'implique pas que des retours positifs, j'ai cherché à pointer autant les points positifs que les négatifs. Je tiens à dire dès le début que cet avis est le mien et que ce qui ne m'a pas plu peut plaire à quelqu'un d'autre donc ne vous arrêtez pas à ça et donner sa chance à ce roman.


Tout d'abord, il faut savoir que c'est un roman court de fantasy humoristique. Le format court peut être bien pour des lecteurs qui n'aiment pas forcément se lancer dans des pavés comme les jeunes lecteurs, mais c'est aussi le risque d'avoir une histoire où ça va trop vite et lors de laquelle on a pas le temps de vraiment s'attacher aux personnages et ce sont des problèmes que j'ai rencontré. J'y reviendrai. Je disais donc que la longueur de ce roman peut être un bon choix pour un public relativement jeune, des collégiens peut-être. On peut supposer que c'est effectivement le public visé puisque les deux héroïnes sont plutôt jeunes, surtout Zoé, même si leur âge n'est pas déterminé clairement dans l'histoire (dans le résumé il est indiqué que Eglantine a 11 ans).Le langage est parfois assez simple et enfantin tandis que le récit se révèle souvent comme simpliste. Les enfants se lassant vite et ayant une capacité de concentration limitée, la simplicité et les enchaînements rapides ne devraient pas poser de problèmes. En ce qui concerne l'humour, le nom de certains personnages sont censés être drôles (Piou Piou 1er, Kakaoku...) mais si ça peut bien marcher sur les enfants selon moi, un public plus âgé n'y sera pas vraiment réceptif même si l'idée du jeu linguistique est en soi une bonne idée.

Le soucis, c'est que d'une autre part, le récit ne semble pas adapté à des enfants. En effet, le lexique employé est parfois trop compliqué, trop riche pour un jeune public qui aurait besoin d'un dictionnaire à disposition pour comprendre. Le second soucis au niveau du langage qui pourrait poser problème pour ce public c'est le langage fleuri de certaines personnages... Et pour ce public plus âgé, plus critique tout paraît trop simple. On rentre un peu trop vite dans l'action, les éléments s'enchaînent très vite, trop vite. On a par exemple la manifestation magique qui n'est pas grandiose et qui disparaît aussi facilement qu'elle est apparue. Les problèmes se résolvent beaucoup trop vite (par exemple, lorsque Eglantine se dispute avec Kakaoku, ils se disputent et 5 minutes plus tard ils regrettent et se réconcilient.). Ainsi, on a un soucis de clarté et de cohérence qu'en au public visé par l'auteur.

D'autres soucis de cohérence et de clarté parsèment le roman. Tout d'abord, spatialement et géographiquement on ne sait pas où on se situe. Le langage nous permet tantôt l'impression que nous sommes dans une époque moderne et à d'autres moments on ne sait plus trop comme avec l'évocation de la « taverne ». Géographiquement, l'auteure invente une ville ce qui laisse supposer que les personnages vivent dans un monde différent du nôtre mais tout semble normal et semblable à notre monde. Au passage, le nom de la ville, « Sempervirent » est un adjectif que l'on utilise pour désigner les plantes qui ne perdent pas leurs feuilles et qui s'opposent au arbres dit caducs par exemple, comme le sapin qui perd ses aiguilles. C'est un nom original dont le choix ne doit pas être anodin, c'est dommage que l'on ait pas la moindre explication, justification à ce nom pourtant singulier. Ensuite, il y a, je trouve, des petits soucis dans la construction des personnages. Dans un premier temps, il y a le fait que l'on ne sait absolument pas quel âge ont les deux sœurs. On sait que Eglantine est l’aînée et on établi assez rapidement que Zoé est très jeune. Son personnage bien que relativement cliché reste cohérent. C'est une jeune fille qui croit en la magie, un peu capricieuse, aux réactions enfantines typiques. Ses « Quand est-ce qu'on arrive ? » nous la rendent familière et elle a un petit quelque chose de sympathique. En revanche, jusqu'à la fin je n'ai pas réussi à établir avec certitude l'âge de Eglantine ce qui est un peu gênant. Tantôt elle se montre mature et cultivée puisqu'elle connaît vraisemblablement le mythe d'Oedipe et aime lire a priori des articles encyclopédiques, tantôt elle boude comme une enfant. Ces deux aspects de sa personnalité m'ont un peu perdue.


Je pense donc que l'auteur gagnerait à retravailler les différents points énoncés ainsi que les suivants car d'autres petites choses peuvent selon moi être améliorées.

Premier point : les petites péripéties que vivent les personnages en traversant divers mondes pour atteindre leur destination ne sont pas déplaisantes mais elles n'apportent rien de spécial. J'entends pas là qu'il pourrait être intéressant que les petites aventures servent à enseigner quelque choses aux jeunes filles comme dans un roman initiatique par exemple. Ici, les péripéties sont un peu gratuites.

Deuxième point : certains éléments ne sont pas exploités totalement ou jusqu'au bout. En effet, le fait que le temps passe différemment dans le couloir et dans les mondes est d'abord sous-entendu lorsque la présentatrice du monde d'origine des deux sœurs parle des événements des « derniers jours » puis explicité par Kakaoku. Mais à la fin on zappe presque cet élément et l'auteur crée une incohérence, un manque de vraisemblance lors du retour des sœurs chez elles. Les parents auraient forcément réagi à la disparition de leur filles, prévenu la police par exemple, et auraient forcément posé des questions malgré la joie de les retrouver. La fin bien mignonne avec cette famille réunie pour partager des crêpes n'est pour autant pas crédible.

Troisième point : la résolution du problème « Jenkins ». Tous les personnages finissent par s’énerver ce qui n'a rien de productif et Zoé finit quand même par passer à tabac la créature ! La solution n'est clairement pas idéale tout comme la morale qui en ressort : « si la discussion ne fonctionne pas, réglons le problème par la baston ». Je pense que cette scène aurait justement pu être l'occasion d'avoir un moment comique : torture à base de chatouilles, combat de pierre/papier/ciseaux ou que sais-je ! Il y a plein d'autres solutions...

Quatrième point : en parlant de Zoé... une magicienne puissante ? Elle n'a rien fait de particulier jusque-là, ça paraît peu crédible et ça ne fait pas vraiment rêver. Au risque d'être encore dans le cliché, sa puissance pourrait être justifiée par sa foi incroyable en la magie qui serait la source de sa puissance magique. On aurait au moins une explication. Des petits événements étranges inexpliqués par-ci par-là pendant leur périple pourrait être sympa avec finalement leur explication lors de cette révélation.

Cinquième point : c'est peu important et subjectif, mais au début du roman les répétitions et insistances quant au fait que le récit se déroule en période estivale étaient peut-être un peu lourde.

Enfin, sixième point : la narration et la focalisation choisies. On a une narration à la 3ème personne avec plutôt des points de vue externe/omniscient. On nous parle peu des pensées des personnages etc ce qui aurait pu être utile pour s'attacher. Un narrateur-personnage aurait pu être intéressant pour ancrer encore plus le lecteur dans l'histoire puisque le récit est court et que c'est assez difficile de plonger totalement dans un univers en si peu de temps.


MAIS il n'y a pas que des points négatifs ou à améliorés ! Certaines choses sont déjà très bien !


J'ai trouvé l'idée des mondes multiples avec ce couloir qui les relierait originale et encore plus l'idée que cet Univers serait géré par des koalas ! Oui, oui, vous avez bien lu !

Ensuite, un point plutôt pas mal c'est l'humour. Certaines blagues comme celle du pélican ou la réplique de Janine (si vous voulez comprendre filez lire le roman !) étaient vraiment sympas ! Le côté absurde de certaines situations comme Kakaoku qui fait fuir une créature terrifiante alors qu'il n'est pas plus haut que trois pommes m'a fait sourire. Mais pour moi, le moment le plus drôle et probablement celui que j'ai préféré du roman est la rencontre que nos trois amis font au chapitre 10. La scène absurde et loufoque mettant en scène un paysan se prenant pour un empereur et son cousin nommé général des armées dont ils sont les deux seuls membres était épique ! J'ai beaucoup aimé ! Par la suite la scène se poursuit et le décalage entre la situation réelle et ce que présente le paysan/empereur est drôle. Ce dernier est d'ailleurs complètement ridicule ! Il continue son cinéma en parlant de négociations alors qu'il est en train d'éplucher des patates chez sa mère ! Il s'invente complètement une vie et il est le seul, avec son cousin, à vivre dans ce délire, délire que les autres personnages prennent plaisir à casser. Le comble c'est lorsque l'on se rend compte que celui que l'on prenait pour un adolescent un peu capricieux et perché est un homme de 35 ans... Un très bon chapitre !

Finalement, j'ai bien aimé la références à Oedipe avec la sphinge et son énigme ainsi que la rencontre avec l'homme banal rencontré dans le couloir. Il parle en anglais et les met en garde contre un danger. Il peut y avoir une complicité entre l'auteur et le lecteur puisqu'un lecteur comprenant l'anglais en saura plus que les personnages à ce moment-là MAIS attention, le danger c'est que le lecteur ne comprenne pas l'anglais à ce moment-là on perd cet avantage. Il serait donc judicieux d'ajouter une note avec la traduction. Une note ne serait pas de trop non plus pour expliquer la référence à la Sphinge pour ceux qui ne la connaîtrait pas ainsi que peut-être une traduction des personnages quand ils commencent à avoir du mal à parler de manière intelligible à cause de la créature aux oreilles de lapin.


Ainsi, je conclurai cette chronique en disant qu'il faut toujours commencer quelque part et qu'un projet n'est jamais parfait du premier coup. Il a toujours besoin d'être retravaillé et amélioré jusqu'à atteindre son plein potentiel. Je pense que l'auteur a encore du travail à effectuer sur ce roman qui possède des qualités et est prometteur. J'espère que mon retour sera suffisamment constructif pour apporter quelque chose de bénéfique à cette œuvre. Une fois encore je vous encourage à aller lire ce court roman parce qu'il y a autant d'avis que de lecteurs donc vous ne serez pas forcément toujours d'accord avec moi, mais aussi tout simplement parce que plus il recevra des avis divers, plus il aura les outils nécessaires et utiles pour progresser en tant qu'auteur.


Encore un grand merci à Sébastien Vignoud pour ce Service Presse !


Pied%20de%20page_edited.png
© Copyright
bottom of page