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  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 14 mars 2021

Je t'ai rêvé


Informations pratiques

Auteur.e : Francesca Zappia

Date de publication : 2015

Maison d’édition : Collection R

Prix : 18.50€


Résumé


Être adolescent c’est déjà pas facile tous les jours, mais ça l’est encore moins quand vous devez vous méfier de LA personne en qui vous devriez avoir le plus confiance : vous-même. C’est le quotidien d’Alexandra depuis qu’elle a 7 ans, depuis que sa maladie a été diagnostiquée : elle est schizophrène. Alex est donc victime d’hallucinations auditives et visuelles qui rendent le monde inquiétant et la pousse à se méfier de tout. Imaginez parler à quelqu’un qui n’existe que pour vous, entendre des bruits que personnes n’entend, vous sentir menacé par une illusion que vous ne contrôlez pas… Mais Alex refuse de baisser les armes sans se battre contre cette maladie qui lui gâche la vie. C’est donc avec courage et une grande détermination qu’elle intègre un nouveau lycée, où tout le monde ignore son petit secret, avec l’objectif d’obtenir son diplôme et d’aller à la fac.

Si la vie n’est pas tendre avec elle, peut-être peut-elle quand même lui apporter un peu de lumière dans ce quotidien de solitude...



Avis


- Chronique solo par Kassandra -


On avait envie de présenter un roman qui traite du sujet de la schizophrénie à l’occasion de cette journée et celui-ci était dans ma wishlist depuis un certain temps. De plus, Juliette du compte Instagram @fleursdesureau en a dit beaucoup de bien donc j’étais curieuse de découvrir par moi-même cette histoire qui s’annonçait un peu particulière.



Tout d’abord, parlons des personnages. Il y a évidemment Alex que l’on suit durant toute une année et que l’on voit vivre avec une force de caractère remarquable. Ce n’est pas une héroïne que j’ai adoré car c’était un peu difficile pour moi de m’identifier à elle à cause de sa maladie et de son caractère de manière général, mais c’est un personnage qui appelle à une certaine admiration chez le lecteur et que j’ai apprécié, que j’ai trouvé attachant. Alex sait qu’elle est malade, elle sait qu’elle est “folle”, mais elle fait de son mieux pour vivre une vie normale parce qu’elle n’y peut rien, qu’elle a rien demandé et qu’elle voudrait être comme tout le monde et ça c’est quelque chose que l’on peut comprendre. Elle est courageuse et très lucide sur sa situation. Ensuite, il y a bien évidemment Miles. C’est un personnage que j’ai appris à aimer au fur et à mesure. Au début, je le trouvais étrange et je me disais “mais qu’est-ce qu’il fout ?”, “qu’est-ce qu’il nous fait ?” mais j’étais persuadée qu’il n’avait pas un mauvais fond. Puis petit à petit, on en apprend de plus en plus sur lui, on découvre son passé, ce qui se passe dans sa vie, qui il est vraiment et ça le rend touchant et très attachant lui aussi. J’ai vraiment apprécié la relation qui se tisse entre eux avec ce jeu de chien et chat au début jusqu’à ce qu’ils s’apprivoisent et tombent amoureux sans vraiment s’en rendre compte avant que ça ne soit le cas. Pour la famille d’Alex, j’ai eu du mal avec le caractère de la mère qui est un peu dure et critique, mais j’ai beaucoup aimé la douceur du père, l’amour qu’il dégageait et je pense que ce rapport de déséquilibre était voulu. Finalement, je vais parler rapidement des amis que Alex se fait en disant qu’on les voit finalement assez peu donc je ne dirais pas que je me suis beaucoup attachée à eux mais je les ai trouvé sympas.


Ensuite, en ce qui concerne l’histoire en elle-même, je suis un peu mitigée. J’ai du mal avec les ellipses. En fonction de la manière dont elles sont utilisées ça passe ou ça casse et là c’était un peu un entre deux. C’était pas profondément gênant comme cela a pu l’être avec des romans que j’ai lu par le passé, mais ça me dérangeait un peu parce que j’aurais aimé avoir plus de passages approfondissant le quotidien d’Alex avec ses amis par exemple. J’aurais aimé que dans les 3 mois qui passent et auxquels on n’assiste pas, on nous raconte qu’il y a eu tel ou tel événement afin de montrer la complicité grandissante entre eux ou ce genre de choses… Je dois avouer que cela m’a un peu manqué. En revanche, j’ai trouvé intéressant d’ajouter une intrigue secondaire un peu policière même si c’est malheureusement un peu tiré par les cheveux.


Finalement, j’ai adoré le fait que l’on soit dans une position de lecteur actif qui doit se méfier de tout. En effet, on découvre le monde à travers le regard et les pensées d’Alex et tout comme elle, on ne peut pas se fier à ce qu’elle voit, entend et croit parce que rien n’est sûr et c’était super ! Même en restant sur mes gardes lors de ma lecture j’ai eu quelques surprises soit parce que je n’ai pas fait attention à certains détails qui auraient pu me mettre sur la piste, soit parce que je doutais mais ne savait pas vraiment pas si c’était la réalité ou des hallucinations. On peut donc saluer une très bonne gestion de cela de la part de l’auteure.


Ce roman reste une histoire fictive et ne traite pas de la schizophrénie dans sa globalité. Le but n’est pas du tout documentaire mais il offre une vision intéressante et peut permettre de comprendre un tout petit peu ce qu’est la vie d’une personne souffrant de ce trouble.



  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 13 mars 2021

Before We Knew It

Auteure : Nakano Mayaka



Résumé


Kano est une jeune femme de 26 ans qui ne connaît l’amour qu’à travers ce qu’elle a lu dans les livres qu’elle dévore depuis toujours. C’est cette passion pour les romans qui l’a amené à devenir éditrice. Kano se montre motivée et pleine de bonne volonté lorsque son boss décide un jour de lui attribuer un nouvel auteur, et pas n’importe lequel : Kagaya, auteur à succès et vrai playboy au caractère plutôt difficile. Kano va devoir se battre pour mener à bien son travail. En effet, la jeune éditrice va faire face à un homme qui la poussera sans cesse dans ses retranchements. Meurtri par le passé, Kagaya garde son cœur à l’abri, comme prisonnier d’une cage de glace, mais telle une petite flamme chaleureuse, Kano pourrait bien faire fondre toutes ses chaînes qui l’empêchent d’avancer. Ni l’un ni l’autre ne se doutait que cette rencontre bouleverserait leur vie.


Avis


Kassandra : Before We Knew It est un webtoon uniquement disponible en anglais de genre shojo pour vous donner une petit idée. On a deux personnages qui, aux premiers abords, ne seraient pas vraiment fait l’un pour l’autre. Kagaya est un homme un peu renfermé et pas très accueillant qui enchaîne les conquêtes sans jamais s’engager. Face à ce playboy séducteur nous avons Kano, jeune femme timide, réservée et un peu naïve dont l’inexpérience ouvre la porte à des taquineries de la part de Kagaya. J’aime bien les personnages qui sont assez attachants dans l’ensemble qu’il s’agisse de Kano, Kagaya ou bien Hiro, collègue et prétendant de cette première. Le côté shojo fait que l’histoire est un peu cliché avec un triangle amoureux et un couple formé du garçon populaire canon et de la fille timide ayant le nez plongé dans des romans et qui n’a jamais connu d’histoire d’amour. Toutefois, l’auteur a su créer une certaine profondeur aux personnages et notamment à Mr. Kagaya ce qui est vraiment bien. J’aime vraiment le fait de voir progressivement le regard des personnages changer, voir leur relation évoluer peut-être même avant qu’ils en aient eux-mêmes conscience.

J’ai également envie de noter que les graphismes sont vraiment chouettes. Ils ont ce style très manga avec une certaine douceur dans les couleurs et la réalisation. Personnellement, j’aime bien ce style que je trouve agréable.



  • Photo du rédacteur: Kassandra & Léa
    Kassandra & Léa
  • 7 mars 2021

Peau d’homme


Informations pratiques

Auteur et illustrateur : Hubert et Zanzim

Date de publication : 2020

Maison d’édition : Glénat

Prix : 27€


Nous sommes le dimanche 7 mars 2021 et nous publions aujourd'hui une chronique en lien avec une journée importante qui aura lieu demain, le 8 mars, et il s'agit de la journée des droits des femmes. A cette occasion nous avons eu envie de mettre en avant ce roman graphique.


Résumé


Bianca a dix-huit ans et ses parents ont estimé qu’il est temps pour elle de se marier… Bienvenue dans la Renaissance italienne ! Alors qu’elle voudrait, à défaut de choisir son mari, pouvoir le connaître un peu mieux avant de l'épouser, sa marraine lui offre le moyen d’y parvenir. Une peau d’homme se transmet de génération en génération aux filles de sa famille. C’est ainsi que Bianca entre dans la peau de Lorenzo, son double masculin qui ne lui permettra pas seulement d’ouvrir les yeux sur Giovanni, son fiancé, mais surtout sur la société injuste et hypocrite dans laquelle elle vit. En effet, dans la peau de Lorenzo, Bianca ouvre des portes qui lui étaient fermées et se découvre des libertés dont elle ne pourrait même pas rêver en tant que femme. Des questions émergent alors : Pourquoi en tant que femme elle ne pourrait pas avoir une sexualité épanouit ? Pourquoi les femmes sont-elles désignées comme les coupables de tous les maux là où les hommes ne seraient que de pauvres victimes ? Pourquoi n’ont-elles pas le droit d’être libres de leur esprit et de leur corps si les hommes le sont ?

Bianca découvre grâce à Lorenzo ce que c’est que de vivre hors des limites que son sexe lui impose et il est fort compliqué de se laisser enchaîner de nouveau lorsque l’on a pris goût à la liberté... Le pourra-t-elle ?



Avis


Dans ce roman graphique l’auteur et l’illustrateur travaillent de pair afin de questionner avec humour les prisons morales du passé qui résonnent parfois encore dans notre présent et qui nous limitent.


Ce roman graphique aborde plusieurs thèmes tels que l’inégalité entre les sexes bien évidemment mais aussi l’homosexualité, le travestissement, le catholicisme…

En effet, avec cette bande dessinée on fait un plongeon dans la renaissance italienne, une époque assez lointaine de la nôtre où les mœurs de la société n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Par exemple, la religion très importante à cette époque, joue un rôle majeur dans la vie des gens et s’avère dure, accusatrice et injuste. En effet, le frère de Bianca illustre une vision sans nuance et fanatique de la religion qui le pousse souvent à s’en prendre aux femmes qu’il accuse d’être des tentatrices dont il faut cacher le corps. Lorsque l’on y réfléchit bien le sujet est toujours d’actualité comme le prouve les remous qui ont eu lieu récemment concernant les tenues dites correctes ou incorrectes pour les filles dans le milieu scolaire. Le discours de Lorenzo, alias Bianca, vers la fin de l'œuvre sonne très justement et de manière universelle.

La religion s’en prend également aux hommes homosexuels qui sont très mal vus par les catholiques et se voient obligés de se cacher et d’être prudents car ils sont victimes d’une vraie chasse au sorcières. On ne s’attendait pas à voir ce sujet traité dans cet ouvrage mais on a trouvé cela intéressant et une fois encore avec une résonance contemporaine puisque les personnes homosexuelles sont victimes de discriminations et de violences dans certains pays qui ne les acceptent pas.

Finalement, le sujet qui traverse l’œuvre de bien des façons c’est l’inégalité des sexes avec le mariage arrangé auquel la jeune fille n’a pas grand chose à dire et est vendu comme un animal ou bien encore la liberté des hommes qui peuvent tromper leurs femmes sans vergogne presque aux yeux de tous sans être incriminé alors que ces dernières ne le peuvent pas au risque d’être lynchées publiquement,... On a beaucoup aimé la manière dont Bianca ouvre les yeux, les siens, mais aussi ceux de son entourage afin de montrer que leur société est ridiculement injuste. On a aimé sa détermination à changer cela, à se libérer des limites que sa naissance lui imposait afin de vivre comme elle l’entend. On a tout simplement aimé voir cette figure féministe avant l’heure secouer tout ce petit monde.


En somme, Peau d’homme est un roman graphique intéressant qui critique bien des choses du présent à travers une histoire qui se situe pourtant dans le passé, de quoi montrer que toutes les barrières ne sont pas tombées et que notre société maintient certaines limites qui ne tient qu’à nous de faire tomber afin de savourer notre liberté à l’image de Bianca.


PS: Vous remarquerez sur cette photo de très beaux livres qui ont eux aussi une portée féministe au cas où vous voudriez agrandir votre bibliothèque avec des ouvrages de ce genre.


Notre avis en un GIF


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